La croix d’officier de l’ordre d’Isabelle la Catholique décernée à Anne Frangié

Au nom du roi d’Espagne, l’ambassadeur Jesus Ignacio Santos Aguado a remis la croix d’officier de l’ordre d’Isabelle la Catholique à Anne Mourani Frangié, présidente de l’association Faire face pour la lutte contre le cancer. La cérémonie organisée à cette occasion, au palais Chéhab, à Hadeth, a réuni famille, amis(es) ainsi que les membres de l’association Faire face. La « dame au grand cœur », comme l’a surnommée l’ambassadeur Jesus Santos Aguado, « a incarné de grandes valeurs par son humanisme et son dévouement (…) Vous vous êtes entièrement dédiée à la lutte contre le cancer. Depuis plus de vingt ans, vous combattez aux côtés de l’équipe de Faire face que vous présidez aujourd’hui, apportant assistance aux malades, ainsi qu’à leurs familles, tant sur le plan matériel que moral ». À ce propos, l’ambassadeur a tenu à signaler « le lien fort entre Faire face et l’Espagne », rappelant qu’en 2007, l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID) a contribué au financement de ses activités « bénéficiant aux hôpitaux à travers le Liban et particulièrement dans les régions les plus défavorisées. Ce noble travail est partagé avec le magnifique réseau de bénévoles qui œuvrent au sein de Faire face et de nombreuses autres associations au Liban », a souligné l’ambassadeur, ajoutant qu’« avec les invités présents ce soir, nous reconnaissons toute une génération de femmes et d’hommes libanais engagés socialement, dont vous êtes un exemple remarquable. Vous avez incarné la résilience et la confiance en ce pays, militant inlassablement pour la coexistence et la non-violence. Deux mots chers à notre ami Samir (Frangié) ».

Prenant à son tour la parole, Anne Frangié a remercié l’ambassadeur Jesus Ignacio Santos Aguado et lui a demandé de transmettre l’expression de sa gratitude au roi d’Espagne, Felipe VI. « Cette haute distinction me renforce dans ma détermination à poursuivre mes différents combats que je n’aurais pas pu mener sans le soutien de mon mari, mes enfants, ma famille, mes amis et collègues qui m’ont aidée tout au cours de ces années », dit-elle, avant d’aborder ses expériences de journaliste aux quotidiens Safa et L’Orient, aux Fiches du monde arabe, puis comme directrice d’une maison d’édition. « Il fut une époque où Samir et moi occupions le même poste de rédacteur dans deux quotidiens concurrents. Ce qui donna lieu parfois à des situations souvent délicates, mais cocasses. » Après la guerre, Anne Frangié fait face à un défi de taille : « En septembre 1994, le crabe pénétra dans notre maison et y séjourna 23 ans (Samir était atteint d’un cancer). » Dès lors, à la recherche d’un soutien et mue par un besoin d’aller vers d’autres personnes vivant la même situation, elle intègre l’équipe de Faire face, fondée en 1993 par l’oncologue Michel Saadé. « C’est là que j’ai trouvé mon oasis et un terrain d’action : écouter, être écouté et vivre l’expérience de la maladie avec l’autre afin de la dédiaboliser », raconte Anne Frangié.