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Moyen-Orient - Conflit

A Gaza, les restrictions à l'aide imposées par Israël "pourraient constituer un crime de guerre" selon l'ONU

Un habitant sur deux dans la bande de Gaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d'ici le mois de mai en l'absence de mesures « urgentes ».

Des Palestiniens face à un dépôt de l'UNRWA à Gaza, territoire menacé par la famine, le 18 mars 2024. Photo REUTERS/Mahmoud Issa

Les sévères restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et la possible utilisation de la faim comme arme pourraient « constituer un crime de guerre », a affirmé mardi l'ONU.

« L'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre », a déclaré Jeremy Laurence, un porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.

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Le Haut-Commissaire des droits de l'Homme, Volker Türk, désigne clairement Israël comme responsable de la situation alimentaire dans la bande de Gaza, et particulièrement dans le nord du territoire palestinien.

« La situation de faim et de famine est le résultat des restrictions étendues imposées par Israël à l'entrée et à la distribution de l'aide humanitaire et des biens commerciaux, du déplacement de la majeure partie de la population, ainsi que de la destruction d'infrastructures civiles cruciales », souligne M. Türk dans un communiqué lu par le porte-parole, ajoutant: « le temps presse ».

Dans une déclaration envoyée peu après aux médias, la représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a affirmé au contraire qu'«Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour inonder Gaza d'aide, y compris par voie terrestre, aérienne et maritime ».

Le Haut-Commissaire « cherche une fois de plus à blâmer Israël pour la situation et à absoudre complètement la responsabilité de l'ONU et du Hamas », souligne la déclaration israélienne.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

Les opérations militaires israéliennes lancées en représailles ont fait plus de 31.800 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

A terme, plus de 200 morts par jour

Un habitant sur deux dans le territoire palestinien connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord, où la famine sévira d'ici le mois de mai en l'absence de mesures « urgentes », ont prévenu lundi les agences spécialisées de l'ONU.

« Israël, en tant que puissance occupante, a l'obligation d'assurer la fourniture de nourriture et de soins médicaux à la population en fonction de ses besoins et de faciliter le travail des organisations humanitaires pour fournir cette assistance », souligne encore le Haut-Commissaire.

Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés à « une situation de faim catastrophique », proche de la famine, « le nombre le plus élevé jamais enregistré » par l'ONU, qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié lundi.

Si rien ne change, cela signifie, à terme, « plus de 200 personnes qui meurent de faim chaque jour », a alerté un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.

« Des crimes de guerre sont commis et ils doivent cesser », a poursuivi M. Laurence. « Cette situation est entièrement le résultat de l'action de l'Homme », a déploré à ses côtés une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, affirmant que les missions de l'OMS à Gaza « sont souvent refusées » par Israël.

« Le personnel médical nous dit qu'il constate de plus en plus les effets de la famine », a assuré Mme Harris, qui a indiqué que l'OMS avait mis en place « un centre de stabilisation nutritionnelle » dans le sud de Gaza et espérait en faire de même dans le nord.

A Jérusalem, le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a évoqué devant la presse une situation « quasiment sans précédent ». « Cela prend normalement des années... Ici, nous parlons d'une famine en moins de quatre mois, c'est dont clairement une crise créée artificiellement », a-t-il déclaré.


Les sévères restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et la possible utilisation de la faim comme arme pourraient « constituer un crime de guerre », a affirmé mardi l'ONU.« L'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent...

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