L'UE va annoncer des sanctions contre des colons extrémistes en Israël

L'Union européenne va annoncer lundi des sanctions contre des colons israéliens en Cisjordanie, accusés de violences contre les Palestiniens, a indiqué vendredi un haut responsable de l'UE. "Il y aura un accord politique pour des sanctions contre les colons extrémistes", à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, a annoncé ce haut responsable, sous couvert d'anonymat.

Depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, et l'opération militaire israélienne lancée en représailles dans la bande de Gaza, la situation s'est encore plus tendue en Cisjordanie où au moins 430 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.

Cet accord politique au sein des Vingt-Sept a été permis après la levée du veto mis pendant des semaines par la Hongrie à ces sanctions. Aucune explication n'a été donnée sur les raisons de ce revirement de la Hongrie. Les Etats-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions visant des colons israéliens en Cisjordanie, les accusant de "saper la stabilité" du territoire palestinien occupé par Israël.

C'est la deuxième fois depuis le début de l'année que des colons israéliens sont visés par Washington, qui accroît sa pression sur son allié dans le contexte de la guerre avec le Hamas à Gaza.

Les Européens vont également annoncer de nouvelles sanctions contre le mouvement islamiste palestinien, après les accusations de violences sexuelles perpétrées par le Hamas à l'encontre d'otages israéliens et israéliennes, selon le haut responsable européen.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont aussi avoir une "discussion préliminaire" sur la demande formulée par l'Espagne et l'Irlande sur une éventuelle suspension de l'accord d'association unissant l'UE à Israël en raison de la violation de certaines dispositions concernant le respect des droits humains.

Les Européens restent très divisés sur l'attitude à adopter vis-à-vis d'Israël dans sa guerre contre le Hamas, qui a déjà fait plus de 30.000 morts, selon le mouvement palestinien.

Lors d'une réunion précédente en février, les chefs de la diplomatie des 27, à l'exception du représentant hongrois, avaient réclamé une pause humanitaire "immédiate" en vue d'ouvrir des négociations et de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. Ils s'étaient jusque là abstenus de réclamer une telle pause, plusieurs Etats membres, dont la Hongrie, invoquant le droit d'Israël à se défendre.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes, d'après Israël.