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Dernières Infos - Syrie

Le bastion rebelle commémore le 13e anniversaire du soulèvement

Des Syriens participent à un rassemblement pour marquer le 13e anniversaire des manifestations en faveur de la démocratie dans la ville d'Idlib, tenue par les rebelles, dans le nord-ouest de la Syrie, le 15 mars 2024. Photo AFP/AAREF WATAD

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Idleb et ses environs, dernier bastion rebelle de la Syrie, pour marquer le 13e anniversaire du soulèvement qui a morcelé le pays, conspuant le régime de Bachar al-Assad et les jihadistes au pouvoir dans cette enclave.

La répression brutale de ce soulèvement, dans le sillage du « Printemps arabe », avait déclenché une guerre civile qui a fait plus de 507.000 morts, plus de sept millions de déplacés et plongé le pays dans une profonde crise économique et humanitaire.

Rassemblés sur la place principale d'Idleb (nord-ouest), des manifestants ont brandi le drapeau de la « révolution », adopté par l'opposition au début du soulèvement. « Bachar, dégage ! Jolani, dégage ! », répétaient les protestataires, à l'adresse du président syrien et du chef du groupe jihadiste qui contrôle Idleb. « Notre révolution est contre tout le monde (...), que ce soit Bachar al-Assad ou Jolani », assure Mohammed Harnouch, 35 ans.

Le dernier bastion rebelle est contrôlé par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, qui s'est affranchi d'al-Qaïda et dit avoir mis au ban ses membres les plus extrémistes.

Environ trois millions de personnes y habitent, pour beaucoup des déplacés ayant fui les régions reconquises par Damas, avec le soutien de Moscou et Téhéran.

Fait rare, depuis février, des centaines de personnes manifestent contre HTS à la suite de la mort en détention d'un prisonnier. « Mon fils de 23 ans, professeur d'école, a été tué par le régime », a déclaré Khalidia Agha, 72 ans, en larmes. « J'ai aussi deux fils qui sont détenus par HTS depuis six ans », a-t-elle ajouté.

« Sombres tendances »

Dans la ville de Soueida (sud), tenue par le gouvernement, des centaines de personnes ont également manifesté, selon des images du média en ligne Suwayda 24.

La province éponyme, restée largement à l'écart du conflit et où les forces de sécurité maintiennent une présence limitée, est régulièrement le théâtre de manifestations pacifiques depuis que le gouvernement a levé à la mi-août les subventions sur les carburants.

« Les manifestations pacifiques à Soueïda (...) montrent que les aspirations à la paix, à la liberté et à la dignité qui avaient déclenché les manifestations il y a 13 ans perdurent », ont estimé vendredi la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans un communiqué conjoint de leurs ministères des Affaires étrangères.

« Nous demeurons déterminés à faire cesser les violations des droits de l’Homme dont le régime du président Assad se rend coupable à l’égard du peuple syrien », ont-ils ajouté.

Alors que le conflit entre vendredi dans sa 14e année, l'envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a averti dans un communiqué qu'il n'y avait « aucune solution politique en vue », alors que les négociations prévoyant entre autres une nouvelle Constitution sont au point mort depuis des années.

« Nous devons prioriser à la paix. Sinon, les sombres tendances à la baisse de presque tous les indicateurs en Syrie ne feront que se poursuivre au cours de l'année à venir », a dit M. Pedersen.

Selon l'ONU, 16,7 millions de personnes en Syrie ont besoin d'assistance humanitaire ou de protection, un record depuis 2011. Parmi elles figurent près de 7,5 millions d'enfants, d'après l'Unicef.

Les sanctions occidentales sont venues aggraver une crise économique due à la guerre qui a ravagé les infrastructures du pays où 90% de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Idleb et ses environs, dernier bastion rebelle de la Syrie, pour marquer le 13e anniversaire du soulèvement qui a morcelé le pays, conspuant le régime de Bachar al-Assad et les jihadistes au pouvoir dans cette enclave.La répression brutale de ce soulèvement, dans le sillage du « Printemps arabe », avait déclenché...