Washington dément l’existence de missiles longue portée aux mains des houthis

L'administration américaine n’a pas tardé à réagir à des informations circulant depuis jeudi à propos des soi-disant nouvelles capacités militaires des houthis. Selon une dépêche de l’agence de presse gouvernementale russe, RIA Novosti, les rebelles yéménites disposeraient depuis peu d'un « missile hypersonique ». Un ajout de taille dans leur arsenal qui leur permettrait de viser des navires plus en profondeur « dans l’océan Indien », comme l’avait laissé entendre Abdul Malik Al-Houthi, le dirigeant du groupe, qui a également déclaré qu'il réservait des « surprises » aux États-Unis et à leurs alliés.

« Mach 8 »

Depuis novembre dernier, les houthis multiplient les attaques contre des navires marchands et parfois militaires passant au large du Yémen, à l’entrée de la mer Rouge. Des actions qu’ils disent mener contre des cargos propriétés d’entreprises israéliennes ou transportant des marchandises à destination de l’État hébreu, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

C’est en tout cas le sort qu’a connu le Rubymar, premier bateau exploité par des Libanais à être touché depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu’il traversait le 18 février dernier le détroit de Bab el-Mandeb en direction de la Bulgarie. De quoi pousser de nombreux armateurs à éviter cette zone essentielle pour le commerce international en contournant le continent africain par le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. Une solution de repli à laquelle compterait s’attaquer le groupe rebelle soutenu financièrement et militairement par l’Iran, grâce à ce nouveau type d’armes qu’il aurait en sa possession d’après l’agence russe. Sauf que celle-ci cite un responsable houthi non identifié et ne fournit aucune preuve concernant les soi-disant « essais réussis » par les houthis dans le maniement de « missiles pouvant atteindre Mach 8 », une vitesse correspondant à huit fois celle du son.

Démenti américain

En outre, cette déclaration intervient à l’heure où Moscou brandit à tout-va la menace du recours à l’arme nucléaire envers les pays occidentaux, dont la France, dans le cadre de sa guerre acharnée contre l'Ukraine. De quoi sérieusement remettre en cause la crédibilité de cette information que les Américains ont d’ores et déjà démenti : « En ce qui concerne l'arme hypersonique, ces informations sont inexactes. Rien n'indique que les houthis aient accès à une telle arme, je peux vous l’affirmer », a déclaré à la presse John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. Les États-Unis mènent depuis le mois de décembre l'opération « Prosperity Guardian », visant à contrer les attaques des houthis en mer Rouge.

Également interrogée sur la question de ces missiles « hypersoniques », Sabrina Singh, la porte-parole du Pentagone, a quant à elle déclaré que l’administration américaine « n'avait aucune indication que les houthis soient dotés de telles capacités ».

Toujours jeudi, le Financial Times a rapporté que les États-Unis et l'Iran avaient tenu des discussions indirectes à Oman en janvier, dans l'espoir que l'Amérique mette un terme aux attaques de la mer Rouge. Le dernier cycle connu de ces discussions avait eu lieu en mai dernier.