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Dernières Infos - Reportage

A bord d'un avion américain parachutant de l'aide au-dessus de la bande de Gaza en guerre

Les trois tonnes d'aide humanitaire dans l'avion ne sont qu'une « goutte d'eau » par rapport aux besoins, déclare le copilote, le lieutenant-colonel Jeremy Anderson.

Des membres du 26e escadron de sauvetage expéditionnaire de l'US Air Force se préparent à larguer de l'aide humanitaire fournie par la Jordanie au-dessus de Gaza, le 14 mars 2024. Photo Dylan COLLINS / AFP

Depuis le hublot d'un avion militaire américain, les destructions causées par plus de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza sont clairement visibles le long des eaux turquoises de la Méditerranée où l'appareil largue des cargaisons d'aide humanitaire au-dessus du territoire assiégé par Israël.

A bord, des militaires du 26e escadron de secours préparent des palettes de vivres destinés aux Palestiniens du nord de la bande de Gaza, qui en ont désespérément besoin. Mais les trois tonnes d'aide humanitaire dans l'avion, fournies par la Jordanie d'où il a décollé, ne sont qu'une "goutte d'eau" par rapport aux besoins, déclare le copilote, le lieutenant-colonel Jeremy Anderson. "Il y a tellement de gens qui ont besoin d'aide là-bas", dit-il lors du dixième parachutage d'aide américaine au-dessus du petit territoire.

Une étoile de David gravée sur un terrain vague entouré de bâtiments détruits dans la bande de Gaza, vue depuis le hublot de l'avion HC-130J du 26e escadron de sauvetage expéditionnaire de l'US Air Force, lors d'une mission de largage d'aide humanitaire fournie par la Jordanie, le 14 mars 2024. Photo Dylan COLLINS / AFP

Plus de cinq mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par Israël contre le Hamas après l'attaque sanglante ce jour-là du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, les habitants de Gaza souffrent d'une grave pénurie de nourriture et d'autres biens de première nécessité. L'ONU redoute une famine généralisée dans la bande de Gaza où l'aide arrive au compte-gouttes.

Le ministère de la Santé du Hamas affirme avoir dénombré ces dernières semaines au moins 27 décès dus à la malnutrition et à la déshydratation, pour la plupart des enfants. Seule une petite partie des biens de première nécessité est acheminée par voie terrestre à Gaza qui compte quelque 2,4 millions d'habitants.

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Riz, lait, conserves

Au moment où l'avion à hélices se met en place, 15 palettes sont sorties par une porte ouverte à l'arrière, en direction des maisons détruites qui s'étendent en contrebas. Des parachutes blancs s'ouvrent pour faire descendre doucement la cargaison de boîtes en carton remplies de riz, de farine, de lait, de pâtes, d'huile et de conserves.

Dans le nord de la bande de Gaza, des immeubles résidentiels naguère imposants ont été détruits ou se sont effondrés sur eux-mêmes. Dans une zone aplanie visible du ciel, une énorme étoile de David a été gravée dans le sable.

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Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza sont incessants depuis l'attaque du 7 octobre, qui a fait environ 1.160 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes. En représailles, Israël a promis d'anéantir le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'ici 31.341 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Atténuer les risques

Depuis début mars, des parachutages d'aide ont été effectués par de nombreux pays, mais ils ne constituent pas une alternative aux livraisons par voie terrestre, ont souligné 25 ONG, parmi lesquelles Amnesty International et Oxfam.

Si les largages aériens d'aide sont loin d'être suffisants pour faire face à l'ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza, la communauté internationale fait ce qu'elle peut, a déclaré le militaire américain. "Tout ce qui ne concerne pas le largage aérien est hors de notre contrôle, alors nous gérons ce qui est de notre ressort", a dit le colonel Anderson.

Un membre du 26e escadron de sauvetage expéditionnaire de l'US Air Force, lors de l'opération de largage d'aide humanitaire fournie par la Jordanie au-dessus de Gaza, le 14 mars 2024. Photo Dylan COLLINS / AFP

Acheminer de l'aide par voie aérienne peut s'avérer dangereux voire mortel. Un médecin de Gaza a ainsi déclaré la semaine dernière qu'un largage d'aide avait fait cinq morts et dix blessés. Le commandement central américain a dit par la suite qu'il était au courant de ces informations, mais ajouté que "ce n'était pas le résultat de largages aériens américains".

M. Anderson souligne que l'armée de l'air américaine prend des mesures pour atténuer les risques en allégeant les charges et en larguant les cargaisons près de l'eau: "Si un parachute ne s'ouvre pas, il tombera dans l'eau et personne ne sera blessé".

Depuis le hublot d'un avion militaire américain, les destructions causées par plus de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza sont clairement visibles le long des eaux turquoises de la Méditerranée où l'appareil largue des cargaisons d'aide humanitaire au-dessus du territoire assiégé par Israël.

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