Cinq morts, dont trois membres du Hezbollah, à Khirbet Selm

Des avions militaires israéliens ont visé samedi soir une maison au centre de la localité de Khirbet Selm, au Liban-Sud, tuant une famille de quatre personnes : le père, sa femme enceinte et leurs deux enfants. Une cinquième victime a également été recensée, sans plus d’informations à son sujet. Le père Jaafar Ali Marji et ses deux fils, Ali et Hassan, étaient des combattants du Hezbollah, selon les communiqués du parti chiite publiés dans la nuit. Cela porte à 241 le nombre de membres du Hezbollah tués depuis le début des hostilités au Liban-Sud, le 8 octobre 2023. Selon notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah, la maison ciblée a été entièrement détruite et celles voisines gravement endommagées, y blessant également neuf personnes. Parmi ces blessés, l’on dénombre : deux adolescentes de quinze ans, deux jeunes filles de vingt ans et cinq femmes plus âgées qui ont toutes été transportées à l’hôpital gouvernemental de Tibnine (Bint Jbeil) par l’association des scouts de la mission islamique (al-Rissala) affiliée au mouvement Amal, allié du Hezbollah. Les dépouilles des victimes y ont également été transférées.

Le Hezbollah se déchaîne

Outre cette attaque, des drones israéliens ont frappé dimanche un véhicule dans la localité de Hebbariyé, blessant une personne, a indiqué une source sécuritaire à notre correspondant. Celle-ci a été transportée à un hôpital de la région. Des tirs d’artillerie israéliens ont également visé la périphérie de Baraachit, Berghoz, Fardis et Kounine, selon des habitants. Enfin, des avions israéliens ont survolé à basse altitude les villes de Nabatiyé et Zahrani ainsi que les hauteurs de la région d’Iklim el-Touffah, au sud du Mont-Liban. De son côté, le Hezbollah s’est déchaîné sur le nord d’Israël, annonçant une quinzaine d’opérations tout au long du week-end. Le groupe chiite a notamment annoncé avoir frappé la caserne israélienne du Golan avec des missiles, ainsi que les sites israéliens de Ramtha et Sammaqa dans les collines contestées de Kfarchouba. Il a également assuré avoir touché des « équipements d’espionnage » sur le site israélien Radar dans les fermes contestées de Chebaa, ainsi qu’un véhicule militaire « Namer » sur le site de Malikiyah, face au village libanais de Houla.

La Finul et l’armée libanaise dans le viseur ?

Samedi matin, une patrouille conjointe de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) et de l’armée libanaise a essuyé des coups de feu, dans les alentours de Aïta el-Chaab, a indiqué son porte-parole Andrea Tenenti à L’Orient-Le Jour. Ces coups de feu étaient ceux d’armes légères et provenaient « du sud de la ligne bleue », ligne qui délimite la frontière séparant le Liban d’Israël. « Un véhicule de l’armée libanaise a été touché, et heureusement personne n’a été blessé », détaille M. Tenenti. « Nous sommes en train d’examiner si la patrouille a été ciblée », ajoute-t-il. Dans ce contexte, le président du Parlement Nabih Berry a réaffirmé qu’aucun accord de désescalade n’était possible au Liban-Sud tant que les canons continuent de gronder à Gaza. « Il n’y aura pas de solutions tant que la trêve n’est pas effective », a-t-il déclaré à la chaîne locale al-Jadeed. « Une fois qu’il y aura une trêve, (l’émissaire américain Amos) Hochstein aura un rôle. Jusqu’à maintenant, il n’y a rien », a-t-il lancé en évoquant la récente visite du diplomate au Liban, lundi dernier, à l’issue de laquelle il a fait des propositions pour une désescalade entre Israël et le Hezbollah au Liban-Sud. « M. Hochstein nous a présenté de nombreuses idées. Certaines sont positives, d’autres suscitent des réserves », a-t-il ajouté, indiquant que le Qatar a « encouragé la discussion » autour des propositions de l’émissaire.Toutefois, côté israélien, le statu quo semble de plus en plus intenable. Ainsi, dimanche, les chefs des conseils régionaux du nord d’Israël ont exigé que le gouvernement fournisse « une définition claire des buts, des objectifs et du calendrier de la guerre dans le nord (d’Israël) », selon le quotidien Haaretz. Le chef du conseil régional de Haute Galilée, Giora Zaltz, a déclaré à l’issue de la réunion conjointe des chefs de conseil qu’ils exigeaient du Premier ministre Benjamin Netanyahu que tout accord qui pourrait être signé stipule que « le Hezbollah ne doit pas être en mesure de mener des opérations depuis (le sud du Liban), le long de la frontière nord. La protection de cette frontière est la responsabilité du gouvernement israélien via ses agences de sécurité – et à lui seul ».