Le Canada et la Suède reprennent leur financement de l'UNRWA

Le Canada et la Suède ont annoncé la reprise de leur financement de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), après l'avoir suspendu comme l'avaient fait une quinzaine de pays.

L'UNRWA est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé, fin janvier, 12 de ses employés d'implication dans les attaques sanglantes du 7 octobre 2023 menées par le mouvement palestinien Hamas sur le territoire israélien. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon, notamment, avaient ensuite suspendu leur financement de l'agence pour un total de 450 millions de dollars — l'équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023. Après ces accusations, l'ONU s'est immédiatement séparée des employés accusés et une enquête interne a été lancée. En parallèle, son secrétaire général, Antonio Guterres, a confié à un groupe indépendant une mission d'évaluation de l'UNRWA et de sa « neutralité ».

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« J'annonce la reprise du financement de l'UNRWA par le Canada », a déclaré le ministre canadien du Développement international Ahmed Hussen lors d'un point presse vendredi soir. Cette décision a notamment été prise « en raison de la situation humanitaire désastreuse sur le terrain », a-t-il dit, soulignant que le Canada est le « premier pays du G7 à reprendre le financement ». « Nous avons examiné le rapport provisoire de l'enquête sur l'UNRWA et nous avons été rassurés par son contenu », a expliqué le ministre.

Premier versement 
De son côté, le gouvernement suédois a annoncé, dans un communiqué, que « le gouvernement a alloué 400 millions de couronnes (près de 39 millions de dollars) à l'UNRWA pour l'année 2024. La décision d'aujourd'hui concerne un premier versement de 200 millions de couronnes ». Le texte a ajouté que, pour débloquer l'aide, l'UNRWA avait accepté « d'autoriser des contrôles, des audits indépendants, de renforcer la supervision interne et des contrôles supplémentaires du personnel ».

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La décision de la Suède intervient après que la Commission européenne a déclaré au début du mois de mars qu'elle débloquerait 50 millions d'euros pour le financement de l'UNRWA.

L'UNRWA est au cœur des efforts déployés pour apporter une aide humanitaire à Gaza, où les Nations unies ont mis en garde à plusieurs reprises contre une famine imminente après près de cinq mois de bombardements israéliens.

Repère

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Pour faire face à ces risques, le Canada a par ailleurs annoncé s'associer à la Jordanie et au Programme alimentaire mondial (PAM) pour effectuer des livraisons aériennes d'aide humanitaire à Gaza. Ottawa fournira 300 parachutes pour livrer denrées et biens essentiels. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, doit se rendre pour trois jours en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie occupée à compter de dimanche.

L'UNRWA emploie environ 30 000 personnes dans les territoires palestiniens occupés, au Liban, en Jordanie et en Syrie, dont environ 13 000 dans la bande de Gaza.

Les tensions sont montées d'un cran cette semaine entre Israël et cette agence de l'ONU. L'armée israélienne l'a accusée lundi d'employer « plus de 450 terroristes » dans la bande de Gaza. L'UNRWA a, elle, accusé les autorités israéliennes d'avoir commis des actes de « torture » sur certains de ses employés arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

Le gouvernement israélien a d'ailleurs accusé samedi le Canada et la Suède de faire une « sérieuse erreur » en reprenant leur aide à l'agence onusienne. « La décisions du Canada et de la Suède de reprendre le financement de l'UNRWA (...) est une sérieuse erreur », a écrit Lior Haiat, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, dans un message publié sur X, accusant ces deux pays « de continuer à ignorer l'implication d'employés de l'UNRWA dans des activités terroristes ». « La reprise des financements de l'UNRWA ne changera pas le fait que cette organisation fait partie du problème et ne fera pas partie de la solution dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.