Plusieurs personnes écrasées par des colis d’aide humanitaire largués à Gaza

Au moins cinq personnes sont mortes après avoir été écrasées par des colis d’aide humanitaire largués par avion à Gaza, a rapporté vendredi depuis Rafah le journaliste Hani Mahmoud sur la chaîne al-Jazeera. L'information a été confirmée à l'AFP par Mohammed al-Chiekh, infirmier en chef au sein du service des urgences de l'hôpital al-Chifa de Gaza.

Le parachute utilisé pour larguer l’aide ne s’est pas ouvert, a précisé le correspondant, ce qui a entraîné la chute des colis directement sur les personnes qui s’étaient rassemblées en grand nombre dans l’espoir de recevoir des fournitures dont elles avaient désespérément besoin.

Deux personnes ont été tuées sur le coup, tandis que trois autres ont été grièvement blessées et sont décédées à l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, selon les premières informations d’al-Jazeera. Selon l'AFP, l'accident s'est produit dans le camp de réfugiés d'al-Chati, à l'ouest de la ville de Gaza, lors d'une opération de largage aérien d'aide humanitaire.

« C’est la tragédie que vivent les habitants du nord de la bande de Gaza. Non seulement ils sont confrontés au manque de nourriture et de fournitures médicales, mais alors qu’ils attendent des paquets de nourriture, ils sont soit pris pour cible par l’armée israélienne, soit tués par un parachute qui ne fonctionne pas », a déclaré Hani Mahmoud.

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Des largages critiqués

Le groupe palestinien des Brigades des martyrs d’al-Aqsa a affirmé que ses combattants avaient attaqué et décimé un rassemblement de soldats israéliens stationnés dans des tentes autour du point de passage de Beit Hanoun (Erez), dans le nord de la bande de Gaza, vendredi. Avant même la fin de l’après-midi, des dizaines de Palestiniens auraient été tués par l’armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza.

Les États-Unis, la Jordanie, l’Égypte, la France, les Pays-Bas et la Belgique ont largué de l’aide sur Gaza vendredi pour tenter d’approvisionner, notamment en nourriture, les Palestiniens de l’enclave sous blocus israélien, où des personnes, principalement des enfants, meurent déjà de malnutrition. Ces largages aériens ont été critiqués par les agences d’aide internationale et d’autres acteurs, qui les jugent totalement insuffisants pour répondre aux besoins des habitants du territoire palestinien.

Les Nations unies ont mis en garde contre une famine généralisée parmi les quelque 2,3 millions d’habitants de Gaza, et le principal coordinateur de l’aide humanitaire de l’organisation mondiale, Martin Griffiths, a déclaré vendredi dans un message sur les réseaux sociaux que les largages aériens constituaient un « dernier recours ».

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« Tous ceux qui se préoccupent de la situation à Gaza devraient faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il accorde un accès humanitaire terrestre sans entrave et ne bloque pas les convois », a déclaré pour sa part Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, qui a qualifié les largages aériens de « bons mais insuffisants ».

Au moins 20 Palestiniens sont morts de faim à Gaza, a affirmé mercredi le Dr Achraf el-Qudra, porte-parole du ministère de la Santé relevant du mouvement islamiste Hamas. Le plus jeune bébé mort de faim dans l’enclave avait un jour, selon le Dr Houssam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan.

Les négociateurs du Hamas, du Qatar et de l’Égypte – mais pas d’Israël – ont tenté cette semaine d’obtenir un cessez-le-feu de 40 jours à temps pour le mois de jeûne musulman de ramadan, qui commence au début de la semaine prochaine.