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Pakistan: des centaines de femmes dans les rues pour leurs droits

Marche à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Hyderabad, le 8 mars 2024. Photo Akram SHAHID / AFP

Des centaines de femmes ont manifesté vendredi au Pakistan pour la Journée internationale des droits des femmes, une mobilisation généralement critiquée dans ce pays par les groupes religieux conservateurs qui lui reprochent d'importer des valeurs occidentales.

Des Pakistanaises se sont rassemblées dans les grandes villes du pays pour les marches du 8 mars – appelées "Aurat" (femme), destinées à mettre l'accent sur des thèmes tels que le harcèlement dans les rues, le travail forcé ou le manque de femmes au Parlement.

"Nous faisons face à toutes sortes de violences: physique, sexuelle, culturelle où les femmes sont échangées pour régler des différends, les mariages d'enfants, le viol, le harcèlement au travail, dans les rues", a déclaré Farzana Bari, organisatrice principale de la manifestation à Islamabad, où des centaines de femmes se sont réunies pour danser, chanter et écouter des discours.

"Les gens au Pakistan ne sont pas punis, il y a une culture de l'impunité", a-t-elle ajouté.

Au Pakistan, pays très conservateur et patriarcal, seulement 21% des femmes travaillent et moins de 20% des filles dans les zones rurales sont inscrites à l'école secondaire, selon les Nations unies.

Seules 12 femmes ont été élues aux dernières élections législatives, en février. La plupart des femmes devenant parlementaires le doivent au fait que la Constitution leur réserve 60 sièges - non soumis au suffrage direct - sur les 336 que compte l'Assemblée nationale.

A Lahore (est), environ 400 femmes se sont réunies pour un événement qui proposait des expositions en hommage aux réfugiés afghans et aux enfants tués à Gaza.

Une centaine de femmes ont aussi manifesté à Karachi (sud), autour d'un montage de faux corps enveloppés dans un linceul blanc représentant les victimes de violences domestiques.

Une grande partie de la société pakistanaise fonctionne selon un code d'"honneur" strict régissant la vie des femmes, que ce soit dans le droit de choisir leur époux, d'avoir des enfants ou encore d'étudier. 

Chaque année, des centaines de femmes sont tuées par des hommes pour des questions d'"honneur".

Les marches "Aurat" sont controversées, car les participantes n'hésitent pas à aborder des sujets qui divisent l'opinion. La première édition en 2018 s'était tenue uniquement à Karachi, mais elles ont maintenant lieu dans la majeure partie du pays.

De petites contre-manifestations à l'appel de mouvements islamistes, intitulées "Haya" (modestie) et pour la sauvegarde des valeurs islamiques, ont aussi été organisées vendredi à Lahore, Karachi et Islamabad.

Dans la capitale, Umm-e-Hassan, une enseignante en religion qui figurait parmi les quelques dizaines de contre-manifestantes, a reproché aux féministes de chanter de "répugnants slogans anti-islamiques".

Les organisateurs des marches "Aurat" sont accusés par les conservateurs de promouvoir les valeurs libérales de l'Occident, et de ne pas respecter les sensibilités religieuses et culturelles locales.

Les années précédentes, ces organisateurs ont souvent dû se tourner vers la justice pour obtenir le droit de manifester, alors que les autorités tentaient de les en empêcher.

Des images retouchées de manifestantes, les accusant à tort d'avoir eu recours à des slogans blasphématoires, une offense passible de la peine de mort au Pakistan, ont aussi circulé en ligne, menant à du harcèlement et des menaces de mort.

En 2020, des islamistes avaient lancé des pierres sur les manifestantes de la marche Aurat à Islamabad, en blessant certaines et forçant les autres à se mettre à l'abri.


Des centaines de femmes ont manifesté vendredi au Pakistan pour la Journée internationale des droits des femmes, une mobilisation généralement critiquée dans ce pays par les groupes religieux conservateurs qui lui reprochent d'importer des valeurs occidentales.

Des Pakistanaises se sont rassemblées dans les grandes villes du pays pour les marches du 8 mars – appelées "Aurat" (femme), destinées à mettre l'accent sur des thèmes tels que le harcèlement dans les rues, le travail forcé ou le manque de femmes au Parlement.

"Nous faisons face à toutes sortes de violences: physique, sexuelle, culturelle où les femmes sont échangées pour régler des différends, les mariages d'enfants, le viol, le harcèlement au travail, dans les rues", a déclaré...