Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Pétrole

Riyad et Moscou prolongent leurs coupes pour doper les cours


Des réservoirs de pétrole appartenant à la compagnie saoudienne Aramco à Damam, le 11 novembre 2007. Photo d'archives REUTERS/ Ali Jarekji

Riyad et Moscou, piliers de l'alliance Opep+ des pays exportateurs de pétrole, ont annoncé dimanche prolonger leurs coupes volontaires jusqu'à mi-2024 pour tenter de soutenir les cours. L'Arabie Saoudite va continuer de réduire sa production d'un million de barils par jour (bpj) pour la période d'avril à juin, a annoncé son ministère de l'Energie, cité par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA).

La Russie a également fait état d'une extension de la baisse à hauteur de 471.000 barils quotidiens, portant à la fois sur la production et les exportations. Malgré une part moins importante dans le budget fédéral qu'avant le conflit en Ukraine, la manne financière issue de la vente des hydrocarbures reste essentielle pour Moscou au moment où son activité économique est tournée vers l'effort de guerre pour soutenir son assaut militaire chez son voisin.

Dans les cas de Riyad comme de Moscou, ces mesures s'ajoutent à la réduction de 500.000 barils par jour annoncée en avril 2023 et qui court jusqu'à fin 2024. Parmi les 23 membres de l'alliance, d'autres pays, comme le Koweit, doivent de même prolonger leurs coupes, de moindre ampleur. Cette stratégie coordonnée avait été dévoilée au printemps 2023 pour un total de 1,6 million de barils quotidiens, avant d'être renforcée par l'effort supplémentaire de Moscou et Riyad.

Fragile unité

Dans la perspective de cette nouvelle prolongation, les prix du pétrole avaient bondi vendredi, le West Texas Intermediate (WTI) américain s'élevant ponctuellement au-delà de 80 dollars, une première depuis novembre. Le baril de Brent de la mer du Nord est lui parvenu à un sommet en un mois et terminé avec un gain de 2%, à 83,55 dollars.

Mais il reste loin de son éphémère envolée à près de 100 dollars fin septembre et surtout des 140 dollars atteints à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. L'Opep, qui réunit 13 membres sous la houlette de Ryad, a choisi de nouer en 2016 une alliance avec dix autres pays, dont Moscou, sous la forme d'un accord appelé Opep+, dans l'optique de limiter l'offre et de soutenir les cours face aux défis posés par la concurrence américaine.

L'un des objectifs de la création d'un groupe plus large était de « s'assurer que les décisions étaient prises collectivement ou que le fardeau était partagé entre un plus grand nombre de personnes », explique à l'AFP Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy. « Tout le monde était censé contribuer. Et personne ne fait cavalier seul », souligne-t-il. Or depuis près d'un an maintenant, l'Arabie saoudite se passe de l'unanimité des membres faute d'accord. « C'est un signal clair que la cohésion de l'Opep+ n'est pas très bonne », un « signal d'alarme », estime l'analyste.

Une unité vacillante au point que l'Angola a annoncé en décembre se retirer de l'alliance, justement sur fond de discorde quant à ses quotas. La prochaine réunion ministérielle du groupe, prévue au siège de l'Opep à Vienne le 1er juin, sera un nouveau test. Lors de ce rendez-vous, l'Opep+ doit fixer son objectif de production pour 2025. Pour M. Leon, « il faudra que d'autres pays contribuent à des réductions officielles » dans le cadre d'un accord commun, au risque de voir l'alliance chanceler.

Riyad et Moscou, piliers de l'alliance Opep+ des pays exportateurs de pétrole, ont annoncé dimanche prolonger leurs coupes volontaires jusqu'à mi-2024 pour tenter de soutenir les cours. L'Arabie Saoudite va continuer de réduire sa production d'un million de barils par jour (bpj) pour la période d'avril à juin, a annoncé son ministère de l'Energie, cité par l'agence de...