
Le patriarche maronite, Béchara Raï, célébrant la messe à Bkerké, le 4 février 2024. Photo tirée de la page Facebook du patriarcat maronite
Le patriarche maronite Béchara Raï a affirmé dimanche que les politiciens libanais avaient besoin de « réconciliation et de paix (...) pour tourner la page, la réconciliation et la paix étant (...) les seules issues pour sortir de la crise de l'élection présidentielle », alors que le pays est sans chef de l'État depuis octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun.
« En élisant un président, les institutions seront à nouveau conformes à la Constitution, dont les plus importantes sont le gouvernement et le Parlement (...) Tant que le Liban n'aura pas de président, le chaos se répandra et l'État s'effondrera, les lois seront violées et l'injustice prévaudra », a estimé le chef de l'Église maronite dans son homélie dominicale.
Le Parlement libanais n'a pas été en mesure d'élire un président, en raison de l'absence de consensus entre les différents partis. Le Parlement légifère occasionnellement pendant la vacance présidentielle, même si, selon la Constitution, il devrait uniquement se réunir en collège électoral.
Gaza
« Dans des circonstances aussi tendues dans le monde et dans la région, (...) nous disons aux dirigeants des pays qui ont développé des armes de ne pas s'enorgueillir en pensant qu'ils sont forts (...) », a ajouté Mgr Raï, dans un commentaire sur la guerre de Gaza.
« Les crimes à Gaza sont honteux. Nous condamnons les massacres commis à l'encontre du peuple palestinien par les Israéliens. Ils ont tué intentionnellement des dizaines de personnes qui attendaient une aide alimentaire », a rappelé le prélat.
Vendredi, plus de 100 Palestiniens ont été tués et quelque 700 autres blessés après que les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur des centaines de personnes qui attendaient de l'aide alimentaire au sud-ouest de la ville de Gaza, alors que l'enclave assiégée connaît une famine sans précédent.
La guerre au Liban-Sud
« Personne ne devraît entraîner le Liban dans la guerre et la destruction (...) pour servir des causes qui ne concernent pas les Libanais de manière générale, ni les habitants du Sud en particulier », a poursuivi le cardinal Raï.
Des affrontements ont lieu de manière quasi-quotidienne au Liban-Sud, entre le Hezbollah pro-iranien et Israël depuis le 8 octobre dernier, en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas. Les opposants au Hezbollah lui reprochent d'avoir impliqué le Liban dans la guerre de Gaza.
Non, votre beatitude, les politiciens libanais n'ont pas besoin de « réconciliation et de paix (...) pour tourner la page de l'élection présidentielle ». Ils ont purement et simplement besoin d'etre degages par la force le plus vite possible. Et il n'y en a pas un pour racheter les autres. Kellon ya3ne kellon, votre beatitude.
21 h 23, le 04 mars 2024