Les autorités américaines craignent qu'Israël ne prépare « une incursion terrestre au Liban qui pourrait être lancée à la fin du printemps ou au début de l'été si les efforts diplomatiques ne parviennent pas à repousser le Hezbollah de la frontière nord avec Israël », a rapporté CNN en citant des hauts fonctionnaires de l'administration et des responsables connaissant bien les renseignements.
C'est la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre que des responsables américains expriment explicitement leurs inquiétudes quant à une éventuelle incursion terrestre israélienne au Liban. Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah et ses alliés ont pris pour cible l'armée israélienne, qui a riposté en bombardant le Liban.
« Nous partons du principe qu'une opération militaire israélienne aura lieu dans les prochains mois. Pas nécessairement de manière imminente dans les prochaines semaines, mais peut-être plus tard dans le courant du printemps. Une opération militaire israélienne est tout à fait possible », a ainsi déclaré à CNN un haut responsable de l'administration Biden.
Entre-temps, des sources militaires et sécuritaires au Liban et en Israël ont déclaré à The National qu'Israël avait planifié une guerre au Liban-Sud pour « éliminer le Hezbollah à la frontière » et que le parti chiite se préparait à faire face à « tous les scénarios », y compris une invasion terrestre.
Qu'en est-il des négociations en cours ?
Au cours des derniers mois, les États-Unis ont joué les médiateurs dans des négociations entre le Liban et Israël pour éviter que le conflit ne s'envenime. L'envoyé américain et conseiller principal en matière d'énergie, Amos Hochstein, qui a déjà mis en œuvre l'accord sur la frontière maritime entre le Liban et Israël en octobre 2022, tente toujours de parvenir à une solution diplomatique.
« Je pense qu'Israël brandit cette menace dans l'espoir d'un accord négocié », a ajouté le haut fonctionnaire cité par CNN. « Certains responsables israéliens suggèrent qu'il s'agit plutôt d'un effort pour créer une menace qu'ils peuvent utiliser. D'autres parlent plutôt d'une nécessité militaire qui va se produire », ajoute-t-il.
Par ailleurs, un autre responsable de l'administration Biden a, lui, déclaré à la chaîne américaine qu'un groupe de responsables du gouvernement et de l'armée israéliens étaient favorables à une incursion terrestre. Il a ajouté que toute incursion pourrait conduire à une « escalade majeure, dont nous ne (pouvons pas imaginer) les proportions ».
L'ambassade d'Israël à Washington a déclaré à CNN qu’« Israël ne reviendra pas au statu quo d'avant-guerre dans lequel le Hezbollah représente une menace militaire directe et immédiate pour sa sécurité le long de la frontière israélo-libanaise ».
Israël a répété à plusieurs reprises qu'il essayait de trouver une solution diplomatique pour que les habitants du nord d'Israël puissent retourner chez eux. Des dizaines de milliers de civils israéliens ont été évacués des zones à risque depuis le début de la guerre. Les responsables israéliens ont également déclaré que s'ils n'y parvenaient pas par la voie diplomatique, ils privilégieraient la voie militaire.
Ces dernières semaines, Israël a commencé à cibler des positions au Liban beaucoup plus éloignées de la frontière, entre le récent raid sur une zone proche de Baalbeck, dans l'est du Liban, la tentative d’assassinat d’un responsable du Hamas à Jadra (dans le caza du Chouf) ou encore la frappe à Ghaziyé, près de Saïda, entre autres cibles.
« On craint que cette campagne aérienne ne prenne de l'ampleur et n'atteigne des zones peuplées du Liban bien plus au nord, et qu'elle (ouvre finalement la porte) à des opérations au sol », a déclaré à CNN une troisième source anonyme personne connaissant bien les services de renseignement américains.
« Si Amos parvenait à négocier un accord pour mettre fin aux hostilités, la probabilité d'une opération militaire dans le courant de l'année diminuerait considérablement », a déclaré le premier responsable de l'administration interrogé par CNN. Il a ajouté que « si le Hezbollah était repoussé d'une dizaine de kilomètres, cela éliminerait certaines des munitions à plus courte portée qu'il utilise contre Israël ».
Après le cessez-le-feu potentiel à Gaza
Malgré les négociations en cours pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, cela ne signifie pas nécessairement que les escarmouches cesseront aux frontières israélo-libanaises si ces négociations aboutissent.
Bien que le Hezbollah soit susceptible de cesser ses attaques en cas de cessez-le-feu à Gaza, le ministre israélien de la défense Yoav Gallant a déclaré dimanche qu’Israël « augmentera les tirs dans le nord de manière indépendante, et continuera jusqu'au retrait complet du Hezbollah et au retour des habitants dans leurs maisons » même en cas de « trêve temporaire » avec le Hamas à Gaza. Selon The National, « les signes indiquant qu'un cessez-le-feu pourrait être imminent à Gaza ont fait craindre qu'Israël ne se tourne vers le Liban-Sud ».
En outre, le premier responsable de l'administration américaine interrogé par CNN a aussi estimé qu'Israël ne se satisferait pas d’un accord qui se contenterait de repousser le Hezbollah de la frontière. Une incursion terrestre « donnerait (alors) à Israël l'occasion de tondre l'herbe et de détruire l'infrastructure physique du Hezbollah dans le sud, ce qui ralentirait au moins un futur retour dans la zone frontalière », a-t-il encore expliqué.
Il note enfin qu’en cas de cessation des hostilités, l'armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) devraient investir la zone tampon à la frontière entre le Liban et Israël.
Feu vert iranien au Hezbollah ?
Enfin, un rapport non confirmé publié par le Arabic Post, a affirmé que l'Iran avait donné au Hezbollah le feu vert pour intensifier les attaques contre Israël au cas où ce dernier lancerait une invasion terrestre à Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza.
Citant une source du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI), le site d’information indique que le commandant de la Force Quds du CGRI, Esmail Qaani, avait donné ce feu vert lors d'une réunion avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui s'est tenue à Beyrouth le 26 février. La source ajoute que Hassan Nasrallah a dit à Esmail Qaani que l'attaque israélienne est « susceptible d'être très imminente, très probablement au cours du mois de Ramadan, ou avec l'invasion israélienne de Rafah ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà déclaré qu'une invasion terrestre à Rafah, où près de 1,5 million de civils palestiniens ont trouvé refuge, était nécessaire pour parvenir à une « victoire totale » sur le Hamas.
Comment HN peut il justifier son entrée en guerre qui aurait coûté la vie à des milliers de libanais sans parler des destructions? Il viendrait dire que c’est pour la cause palestinienne? Croit il que les libanais accepteraient de mourir pour une cause qui n’est pas la leur alors qu’aucun pays ne s’est porté volontaire pour les sauver alors qu’ils agonisent depuis plus de quarante ans? Il est tombé sur la tête ou alors il est comme ça depuis sa naissance le Hassan?
16 h 02, le 01 mars 2024