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Moyen-Orient - Législatives

Préoccupés par une forte inflation, les Iraniens peu intéressés par les élections

Le scrutin de vendredi vise à renouveler le Parlement et l’Assemblée des experts.

Préoccupés par une forte inflation, les Iraniens peu intéressés par les élections

Des hommes font la promotion d’une candidate réformiste aux législatives iraniennes. Atta Kenare/AFP

La bonne affaire plutôt que le bon candidat : dans le grand bazar de Téhéran, les Iraniens sont plus préoccupés par la forte inflation que par les élections législatives prévues vendredi qui peinent à les intéresser.

« Aucun membre de ma famille n’est disposé à participer au vote », annonce Aliasghari, un retraité de 62 ans, interrogé aux abords de l’entrée principale de l’immense poumon commercial de la capitale.

Comme à l’accoutumée, des Téhéranais de tous âges et tous milieux se pressent dans les allées, mais « ils regardent juste les prix et les étals, sans acheter », car « la situation économique est extrêmement préoccupante », témoigne-t-il.

Devant son magasin de vêtements, Mehdi se désole : « Lorsque je dis aux acheteurs combien coûte un produit, ils râlent et insultent le gouvernement » avant de tourner les talons.

Ce commerçant du bazar âgé de 58 ans affirme lui aussi qu’il ne se déplacera pas au bureau de vote pour renouveler le Parlement et l’Assemblée des experts, un

organe-clé chargé de nommer le guide suprême, plus haute autorité de la République islamique.

Des analystes prévoient une abstention très importante, n’excluant pas que le record des précédentes législatives soit battu. En 2020, seuls 42,57 % des électeurs avaient voté, selon les statistiques officielles.

Un récent sondage réalisé par la télévision d’État a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées étaient indifférentes à ce scrutin, malgré les appels du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, à y participer « en grand nombre ».

Alors que l’inflation avoisine les 50 %, « les produits ne deviendront pas moins chers après les élections », prédit Fatima, vendeuse d’habits pour enfants. Au contraire, « la situation va empirer », craint cette femme de 21 ans qui pense toutefois voter vendredi mais sans encore savoir pour qui.

De nombreuses inconnues planent sur l’évolution de l’économie qui, malgré les énormes réserves en pétrole et gaz du pays, reste fragilisée par les sévères sanctions imposées par les États-Unis après leur retrait unilatéral de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018.

Les tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ajoutent aux incertitudes, notamment sur le cours de la monnaie nationale, le rial, sous pression ces dernières semaines.

Des slogans vides de sens

Sur les murs, des affiches de candidats promettent de « réparer l’économie » et de « lutter contre la corruption ».

Mais « ce ne sont que des slogans vides de sens », « des paroles sans actes », regrette Masoumeh, une femme au foyer de 40 ans : « Je ne pense pas que les futurs élus vont améliorer la situation économique », dit-elle.

Pour le retraité Aliasghari, « les gens sont réticents à voter car ils entendent trop de mensonges et ont perdu confiance » envers les politiciens.

Le scrutin de vendredi sera le premier depuis le vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays après la mort en septembre 2022 de la jeune Mahsa Amini, quelques jours après son arrestation par la police pour non-respect du strict code vestimentaire en vigueur dans le pays.

Plus d’un an après, les « mécontentements » demeurent, estime Mohammad Bagher Nobakht, un candidat centriste qui brigue un siège pour le parti Modération et Développement à Téhéran. Il regrette que le futur Parlement va rester dominé par les conservateurs et ultraconservateurs après la disqualification de nombreux candidats modérés ou réformateurs.

« Le Parlement représente uniquement la classe puissante et riche et non les pauvres », dénonce Fatima, la jeune vendeuse.

Plus optimiste, Ali Mohammad Abshari, un retraité de 78 ans, veut croire à une amélioration de la situation économique « si des personnes qualifiées et honnêtes sont élues ». Il se rendra dans le bureau de vote de son quartier « car c’est notre devoir islamique ».

Payam DOOST MOHAMADI/AFP

La bonne affaire plutôt que le bon candidat : dans le grand bazar de Téhéran, les Iraniens sont plus préoccupés par la forte inflation que par les élections législatives prévues vendredi qui peinent à les intéresser. « Aucun membre de ma famille n’est disposé à participer au vote », annonce Aliasghari, un retraité de 62 ans, interrogé aux abords de...

commentaires (2)

Comment s'intéresser a des élections truquées et bouclées d'avances favorisant des énergumènes, sans foi ni loi, qui ne pense qu'a se remplir les poches et s'en foutent de ce que le peuple veut? Le peuple Iranien a toujours été géré et dirigé par un dictateur. Ils n'a jamais connu la vraie démocratie a laquelle il aspire. C'est çà que nous propose le Hezbollah, une dictature ou le peuple ne peux être qu'une machine a fournir des sous et de la chaire a canon. Peu pour nous!

Pierre Christo Hadjigeorgiou

10 h 14, le 28 février 2024

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Commentaires (2)

  • Comment s'intéresser a des élections truquées et bouclées d'avances favorisant des énergumènes, sans foi ni loi, qui ne pense qu'a se remplir les poches et s'en foutent de ce que le peuple veut? Le peuple Iranien a toujours été géré et dirigé par un dictateur. Ils n'a jamais connu la vraie démocratie a laquelle il aspire. C'est çà que nous propose le Hezbollah, une dictature ou le peuple ne peux être qu'une machine a fournir des sous et de la chaire a canon. Peu pour nous!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 14, le 28 février 2024

  • "Plus de la moitié des personnes interrogées étaient indifférentes à ce scrutin". On les comprend! Dans une "démocratie" où seuls le candidats en accord avc le pouvoir ont le droit de se présenter, le souci de remplir son frigo est plus motivant que celui de choisir entre blanc turban et turban blanc!

    Yves Prevost

    07 h 50, le 28 février 2024

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