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Culture - Portrait

Lauranne Oliva, le chant, « tout en vibrations »

La jeune chanteuse est l'une des trois artistes « révélations lyriques » des 31es Victoires de la musique classique qui ont lieu jeudi à Montpellier (France).

Lauranne Oliva, le chant, « tout en vibrations »

La jeune chanteuse française Lauranne Oliva. Photo AFP

 « Quand on trouve sa voix, on se dit que c'est incroyable d'avoir ça en soi » : à 23 ans, la prometteuse soprano Lauranne Oliva marie « travail d'horlogerie » et corps « en vibrations » pour vivre son art, qu'elle aime aussi faire découvrir au jeune public.

La jeune chanteuse est l'une des trois artistes « révélations lyriques » des 31es Victoires de la musique classique qui ont lieu jeudi à Montpellier.

Et a déjà raflé beaucoup de récompenses en peu de temps : premier prix du concours Voix nouvelles et premier prix de Paris Opéra compétition en 2023, Bourse internationale Richard Wagner en 2021, ou encore premier prix femmes, premier prix du meilleur espoir, deuxième prix en mélodie française au concours des Nuits lyriques de Marmande, en 2020.

Entrée à l'Opéra national du Rhin en 2021, on a pu l'entendre depuis au Victoria Hall de Genève, au théâtre des Champs-Élysées à Paris, ou encore à l'Opéra de Nice.

Elle interprète des rôles comme Susanna (Les Noces de Figaro, de Mozart), Ellen (Lakmé, de Léo Delibes), Eurydice (Orfeo, de Monteverdi) ou s'est produite dans le  Stabat Mater (Schubert).

« On a tous une voix “opératique”, on a tous cette voix de tête qu'on peut développer », confie la jeune femme. « Mais ce qui est le plus bouleversant, quand on commence l'opéra, c'est de la découvrir ! C'est faire travailler les résonateurs, ouvrir les pompes d'air naturelles du corps. Tout est en vibrations. C'est remplir une salle sans micro. Fantastique ! »

Pour cette jeune femme aux cheveux châtain-blond, yeux noirs et à la présence solaire sur scène, chanter s'apparente aussi à « de l'horlogerie »: « un petit travail de finition, de précision avec plein de petits mécanismes (à enclencher, NDLR ) autour du nez, au niveau de la bouche, de la mâchoire, du ventre, de la cage thoracique, du bas du dos ».

« Choc musical » 

Pour Lauranne Oliva, cette vocation remonte à son enfance. « Petite, j'ai beaucoup chanté : des comptines, des chants traditionnels. J'étais dans une école unilingue catalane, et dans la culture catalane, le chant et la danse ont une part culturelle très importante. »

Née à Perpignan, d'un père ingénieur – qui jouait du piano et des percussions par passion – et d'une mère engagée en politique, elle intègre le Conservatoire régional à l'âge de 8 ans. Elle y apprend le piano et le solfège – en attendant que sa voix « mûrisse » – puis, à partir de 13 ans, le chant.

À 18 ans, bac scientifique français et bac de littérature espagnole en poche, elle hésite à s'engager vers des études de médecine, mais opte pour le lyrique. Ses premiers contrats démarrent, notamment en concert avec l'Orchestre symphonique Perpignan Méditerranée.

Si elle aime « le bel canto, l'opéra seria (opéra dramatique, par opposition à l'opéra bouffe, NDLR) », la jeune femme a également ouvert son répertoire aux opéras baroques, grâce à la rencontre avec le ténor Emiliano Gonzalez Toro (ensemble I Gemelli).

Son « premier choc musical » ? La  Tosca  (Puccini), dont elle avait vu, adolescente, une retransmission au cinéma.

Soucieuse de faire connaître son art à la jeune génération, Lauranne Oliva s'est impliquée dans plusieurs projets pédagogiques : en chantant directement auprès d'élèves autour de Strasbourg et Colmar, avec l'Opéra du Rhin (L'Enfant et les sortilèges, de Ravel, La Petite Balade aux enfers, de Gluck) ; en chantant dans un opéra « participatif » permettant à quelque 15 000 élèves et familles de travailler plusieurs airs d'Une petite flûte, avec le théâtre des Champs-Élysées.

« Soutenue » par sa famille, l'artiste est consciente des difficultés du métier : la concurrence, la fatigue des voyages, la nécessité de « se remettre en question constamment et de toujours aller au-delà de ses performances ».

Et de concéder qu'il lui est très difficile d'écouter sa voix, « parce que je suis très exigeante ».


 « Quand on trouve sa voix, on se dit que c'est incroyable d'avoir ça en soi » : à 23 ans, la prometteuse soprano Lauranne Oliva marie « travail d'horlogerie » et corps « en vibrations » pour vivre son art, qu'elle aime aussi faire découvrir au jeune public.La jeune chanteuse est l'une des trois artistes « révélations lyriques » des 31es Victoires de la musique classique qui ont...

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