Des combattants du Hezbollah ont utilisé avec succès un missile sol-air pour abattre un drone israélien Hermes 450 qui violait l'espace aérien libanais au Liban-Sud lundi, a annoncé le parti.
C'est la première fois depuis le début des frappes transfrontalières israéliennes sur le Liban, le 8 octobre 2023, que l'abattage d'un drone israélien est confirmé. Le Hezbollah avait annoncé au début du mois qu'il avait « pris le contrôle » de deux drones israéliens Skylark, mais il n'avait donné aucune autre preuve ni aucun détail sur la manière dont il y était parvenu.
L'Hermes 450, fabriqué par Elbit Systems, est un drone de taille moyenne conçu pour des missions de reconnaissance et de surveillance et qui peut voler pendant plus de 20 heures d'affilée. Chacun de ces drones coûte environ 2 millions de dollars. Surnommé Zik par les militaires israéliens, ce drone peut atteindre une altitude de près de 5,5 kilomètres.
Selon le Hezbollah, le Hermes 450 est un drone polyvalent utilisé pour l'interception et la reconnaissance aériennes, la localisation et la surveillance de cibles terrestres. Il est également employé pour diriger les tirs d'artillerie, fournir des renseignements supplémentaires et servir d’appui-feu aux forces terrestres, utile aussi pour la reconnaissance des signaux au niveau tactique, a déclaré le parti dans un communiqué.
Le Hezbollah a précisé dans son communiqué que l'abattage du drone « a pu être observé à l'œil nu ».
Plus tôt dans la journée de lundi, les médias israéliens ont rapporté que des sirènes d'alarme avaient retenti à Marj Ebn-Amer, dans la région d'Afoula, ajoutant que les systèmes antiaériens avaient détruit un missile sol-air lancé depuis le Liban.
Après la destruction du drone collecteur de données, Israël a lancé des frappes de représailles, bombardant plus profondément à l'intérieur du territoire libanais qu'il ne l'avait fait jusqu'à présent durant cette guerre.
Ces frappes comprenaient une attaque près de Baalbeck, dans la Békaa-Nord, à une centaine de kilomètres en profondeur dans le territoire, contre ce qu'Israël a affirmé être des systèmes de défense aérienne du Hezbollah.
« Cette escalade pourrait se transformer en guerre »
L 'expert militaire Riad Kahwaji explique à L'Orient Today qu'« il est très significatif que le Hezbollah ait réussi à abattre un drone volant à une altitude aussi élevée ». Pour lui, c’est une indication que « le Hezbollah dispose d'un système de défense aérienne capable de cibler des avions volant à une telle altitude ». Il ajoute que cela porte atteinte à la supériorité aérienne d'Israël et à ses efforts pour conserver le contrôle absolu de l'espace aérien et permettre à ses avions de se déplacer librement sans la menace d'une quelconque attaque.
« Le Liban assiste aujourd'hui à une escalade sécuritaire, tant au niveau de l'intensité des frappes que de leur profondeur », estime M. Kahwaji, expliquant qu'en fait, « chaque fois que le Hezbollah annonce posséder une nouvelle arme et l’utilise, il s'agit en soi d'une escalade ».
Selon lui, « nous sommes dans une logique d'escalade qui a le potentiel de se transformer en une guerre totale ».
Mais en sommes-nous arrivés là ? Pas encore, mais nous nous en rapprochons, selon lui. Toutefois, le Hezbollah semble essayer de mesurer sa réaction, conclut M. Kahwaji.
D'autres incidents considérés comme une escalade et sortant des « règles d'engagement » entre Israël et le Hezbollah au cours des cinq derniers mois de frappes transfrontalières n'ont pas conduit à une expansion significative du conflit.
Et que dit M. Hochstein à propos du drone ? On n’a pas besoin d’aimer le Hezbollah pour affirmer qu’il y avait violation du terrain libanais.
13 h 43, le 27 février 2024