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Politique - Politique

Présidentielle libanaise : nouvelle initiative des anciens de Hariri pour remuer le statu quo

L'idée est de pousser les députés à se rendre au Parlement sans y être convoqués, afin d'exiger la tenue d'une session ouverte pour l'élection. 

Présidentielle libanaise : nouvelle initiative des anciens de Hariri pour remuer le statu quo

Le leader des FL Samir Geagea (troisième à partir de la gauche) recevant les députés de la Modération nationale. Photo al-Markazia

Le bloc de la Modération nationale formé de six députés (majoritairement sunnites ex-haririens) tente actuellement de proposer une initiative visant à mettre fin à la vacance présidentielle qui dure depuis le départ de Michel Aoun du palais de Baabda, en octobre 2022. L’initiative, annoncée samedi depuis Meerab, siège du parti des Forces libanaises (FL), suite à une réunion avec son président, Samir Geagea, vise à encourager tous les blocs à se retrouver au Parlement pour exiger une session ouverte en vue de l’élection d’un chef de l'État.

Pour cela, les députés de la Modération nationale prévoient de rencontrer des représentants de tous les groupes parlementaires et ont entamé leur tournée auprès du président de la Chambre Nabih Berry.

« Cette initiative a le mérite d’être claire, et j’y ai adhéré », a déclaré M. Geagea à l’issue de l’entretien avec les parlementaires de la Modération nationale. « Elle consiste à rassembler les députés de tous les blocs au Parlement afin de revendiquer une session ouverte pour l’élection présidentielle, avec un dialogue qui s’ouvrirait en marge », a poursuivi le leader des FL. Il a ajouté que selon les échos qui lui sont parvenus, M. Berry serait favorable à cette idée. « Si les intentions sont bonnes, nous pourrons élire un président », a-t-il ajouté, soulignant cependant que l’axe de la Moumanaa reste attaché à son candidat, le leader du courant des Marada Sleiman Frangié.

Aucun nom proposé

Selon une source des FL interrogée par L’Orient-Le Jour, l’importance de cette initiative consiste dans le fait qu’elle est « proposée par un bloc qui, jusque-là, se positionnait comme à égale distance entre les opposants - favorables à une session ouverte pour l’élection d’un président - et l’axe de la Moumanaa - qui provoque régulièrement une perte de quorum en vue d’entraver cette échéance - se rapprochant par le fait même de l’opposition ». Toujours selon cette source, l’initiative a cela de nouveau qu’elle propose que les députés décident ensemble de se rendre au Parlement, sans y être convoqués, et de revendiquer au sein de l’Hémicycle l’ouverture de cette session. Ainsi, les intentions des blocs qui ne répondront pas à l’appel seront révélées, ajoute-t-elle. Il n’y a aucun nom de présidentiable proposé dans le cadre de cette initiative, assure cette source.

Les membres de la Modération nationale ont également rencontré deux députés des Kataëb, Nadim Gemayel et Elias Hankache, au siège du parti dans le quartier de Saïfi, à Beyrouth. Ils ont aussi été reçus par le président du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil.

Dans un entretien télévisé, l’un de ces députés, Sajih Attié, a précisé que son groupe a trouvé qu’il est « de son devoir national d’encourager les efforts en vue de l’élection d’un président, en parallèle avec l’action du quintette », qui regroupe les ambassadeurs de cinq pays - France, Arabie saoudite, Qatar, États-Unis et Égypte - , œuvrant en vue de mettre fin à la vacance présidentielle. M. Attié a nié cependant qu’il y ait une quelconque couverture étrangère à cette initiative. « Notre ambition est de rester au Parlement jusqu’à ce que la personnalité adéquate soit élue à la présidence », a-t-il poursuivi. Il a également insisté sur l’importance du dialogue en marge de cette session, en vue de dégager des points communs et d’arriver à rassembler 86 voix (majorité des deux tiers) en faveur d’une personnalité.

Raï : Vacance rime avec chaos

Dans son homélie dominicale, le patriarche maronite Béchara Raï a, lui aussi, abordé le sujet de la vacance présidentielle, estimant que « le prolongement volontaire de cette vacance a révélé au grand jour les intentions de ceux qui veulent entraver l'échéance, et de ceux qui en profitent ». « Nous observons un effondrement généralisé des institutions et un chaos total qui permet à beaucoup de dirigeants de garder une mainmise sur le pouvoir », a-t-il également accusé, soulignant que cela met « gravement » en danger la coexistence et l’unité libanaises.

« Les entorses à la Constitution et aux principes de la coexistence au Liban vont bon train, et nous serons tous écrasés par cet effondrement », a-t-il averti.

Le dignitaire religieux maronite a par ailleurs « salué les efforts du quintette » et espéré que les différentes parties politiques se joindront à ces efforts. 

Le bloc de la Modération nationale formé de six députés (majoritairement sunnites ex-haririens) tente actuellement de proposer une initiative visant à mettre fin à la vacance présidentielle qui dure depuis le départ de Michel Aoun du palais de Baabda, en octobre 2022. L’initiative, annoncée samedi depuis Meerab, siège du parti des Forces libanaises (FL), suite à une réunion avec son...

commentaires (8)

Espérons que les opposants se mettent d’accords sur un nom avant de tomber dans le piège de celui qui prétend être le garant de la démocratie alors qu’il ne fait que la piétiner et qu’ils gagnent cette bataille pour pouvoir gagner la guerre de la souveraineté face à ces usurpateurs qui n’ont comme but que de mettre la main sur toutes les institutions y compris la fonction suprême pour pouvoir nous achever en utilisant de subterfuges à peine voilés.

Sissi zayyat

12 h 40, le 26 février 2024

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Commentaires (8)

  • Espérons que les opposants se mettent d’accords sur un nom avant de tomber dans le piège de celui qui prétend être le garant de la démocratie alors qu’il ne fait que la piétiner et qu’ils gagnent cette bataille pour pouvoir gagner la guerre de la souveraineté face à ces usurpateurs qui n’ont comme but que de mettre la main sur toutes les institutions y compris la fonction suprême pour pouvoir nous achever en utilisant de subterfuges à peine voilés.

    Sissi zayyat

    12 h 40, le 26 février 2024

  • Melhem khalaf leur demande la meme chose depuis plus d un an. Et lui il campe depuis au parlement. Alors mr hariri bonne initiative mais ce n est pas la votre.

    Staub Grace

    08 h 05, le 26 février 2024

  • Excellente initiative, parfaitement légale. La Constitution, non seulement accorde aux députés le droit, mais leur fait un devoir, de se réunir en séance électorale ouverte, même en l;absence de convocation du chef du Parlement. Espérons qu’elle aboutisse et que l’opposition ne se divise pas comme elle a, malheureusement toujours fait.

    Yves Prevost

    07 h 05, le 26 février 2024

  • C'est une bonne initiative. Qu'on vote sur chacun des candidats proposés, et celui qui ne passe pas, il est éliminé et on passe au suivant, et ainsi de suite jusqu'à l'élection du président. Tout a été dit ou presque, votons et trêve de parole!

    Michel M. Habib

    03 h 48, le 26 février 2024

  • Il n'est pas normal que 127 députés soient à la merci du Président du Parlement qui peut discrétionnairement décider de convoquer ou de ne pas convoquer l'assemblée pour l'élection du Président de la République. Le président du Parlement doit être neutre et ne doit prendre parti pour aucun candidat. Dans le cas contraire, la démocratie serait complètement faussée. Il devrait être possible qu'une majorité de députés se rende à l'Assemblée et exige la tenue d'une séance pour l'élection d'un président et que cette séance ne soit levée qu'une fois un président élu.

    Georges Airut

    01 h 25, le 26 février 2024

  • IL SEMBLE QU,ON OUBLIE QUE LE PERCHE EST AUSSI LE PORTIER DE LA GROTTE ALIBABIQUE ET QU,IL N,Y AURA POINT DE SECOND TOUR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 21, le 26 février 2024

  • Dans tous les pays du monde, les députées se réunissent et .... élisent un président. A chaque partie de faire sont maximum pour élire sont propre candidat. Pourquoi diable au Liban ils doivent se mettrent prealablement daccord sur qui elire ?, dans ce cas toutes la chambre est non-utile, toutes la démocratie au Liban est une foutaise.

    Aboumatta

    19 h 05, le 25 février 2024

  • Avant de discuter sur l’élection d’un président, discutez sur le défaut du quorum.

    Mohamed Melhem

    17 h 54, le 25 février 2024

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