L’inflation libanaise démarre l’année en douceur

L’inflation au Liban démarre l’année en douceur en cette 5e année de crise.

Avec +2,87 % en rythme mensuel fin janvier, l’indice des prix à la consommation (IPC) publié par l’Administration centrale des statistiques (ACS) a affiché une hausse plus importante que le frémissement enregistré de décembre (+0,02 %), mais qui reste modérée, dans la lignée de son niveau en novembre 2,6 %.

Cet indice mesure la hausse des prix en livres libanaises, qui dépend notamment de l’évolution du taux de change sur le marché (et de celle des prix des biens importés, du carburant, ou d’autres paramètres. En rythme annuel, l’IPC a augmenté de 177,25 %, un niveau nettement plus bas que les 192,3 % affichés à fin décembre, ainsi que du taux d’inflation moyen pour 2023 (222,42 %).

La trajectoire de l’IPC en janvier s’explique notamment par la stabilité du taux de change qui gravite toujours autour du de 89.500 LL pour un dollar, des fluctuations modérées des cours du pétrole (resté en dessous de la barre des 85 dollars que ce soit pour le WTI ou le Brent) ou encore du ralentissement chronique de l’activité au Liban en janvier après le départ des expatriés venus passer les fêtes dans le pays.

Il est cependant à craindre que cette accalmie ne soit que temporaire, compte tenu des nombreuses hausses d’impôts taxes et frais administratifs contenus dans le budget de 2024 votés par le Parlement fin janvier. Ces hausses sont liées à l’ajustement des montants de ces prélèvements obligatoires sur le taux de change en vigueur sur le marché, après plusieurs années pendant lesquelles ils étaient alignés sur un taux bien plus bas (1.507,5 LL pour un dollar, puis 15.000 LL depuis près d’un an). De nombreux commerces ont d'ailleurs commencé à répercuter ces hausses courant février.

Au niveau mensuel, la hausse la plus importante a été relevée au niveau de la sous-catégorie des « biens et services divers » (tout ce qui ne rentre pas dans les autres catégories), avec un bond de 20,34 %. Les frais de logements (+5,47 %) et les divertissements suivent (+2,44 %). Deux baisses sont à signaler, au niveau des prix des vêtements (-0,15 %) et des télécommunications (-0,01 %).

Sur le plan de la répartition géographique, c’est à Beyrouth que l’IPC a affiché la plus forte hausse mensuelle (+6,22 %), suivi du Mont-Liban (+2,88 %), du Liban-Nord (+2,76).