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Lifestyle - Réseaux sociaux

William Rossy, « Sprouht », un micro, un journal, une philosophie de vie

Il brandit son micro qui n’effraie personne, en même temps que son sourire et des questions personnelles qui poussent à la confiance et aux confidences. Le Libanais d’origine William Rossy, de Montréal où il a grandi et vit encore, développe et partage sur les réseaux sociaux « Sprouht », une philosophie de vie accompagnée de conseils pour être tout simplement heureux.

William Rossy, « Sprouht », un micro, un journal, une philosophie de vie

William Rossy, le jeune homme derrière Sprouht. Photo DR

Quel que soit leur âge, inconnues ou proches, ces personnes interpellées par le micro-trottoir de William Sprouht ont réussi à réunir des milliers de followers partout dans le monde. Ce choix toujours touchant est souvent spontané. « Mon instinct, c’est mon arme cachée ! » Embarqués dans cette aventure baptisée Sprouht, qui a démarré il y a 4 ans, leurs témoignages sont de belles leçons de vie joyeuses ou nostalgiques, des bilans agrémentés de conseils pour réussir (au mieux) sa vie.

Le premier de ces témoignages est celui de William, lui-même, qui, du haut de ses 24 ans, s’est inspiré de son parcours pour en faire une « école » informelle, ou du moins une philosophie à transmettre. Sprouht a vu le jour en 2020. « À l'époque, confie William, j'étais à McGill, à Montréal, où je complétais mon bac en finances. Je travaillais dans ce domaine depuis plus d'un an en tant qu'analyste financier dans deux des plus grandes banques du Canada. J'ai toujours voulu être entrepreneur, mais je ne savais pas exactement quelle entreprise je voulais créer. Lorsque je suis entré à l'université, j’ai choisi la finance pensant qu'il s'agirait d’un diplôme très général, très générique. Au lieu de cela, j'ai été poussé par mes camarades de classe, mes professeurs et d'autres membres de la faculté à trouver un emploi à six chiffres dans une banque. Je détestais ce métier, mais je ne savais pas quoi faire de ma vie et tout le monde s’accordait à me pousser dans ce choix de carrière. Alors j'ai continué à y travailler », confie-t-il en toute transparence. « Finalement, après un an de stage, on m'a proposé un emploi à temps plein en tant qu'analyste financier avec un très gros salaire. » C’est alors, nous sommes en 2019, que cet homme d’affaires malgré lui se trouve contraint de prendre une décision qui déterminera la suite de son parcours, dans un éclair de lucidité : « Est-ce que je veux faire un travail que je déteste, s’est-il demandé, mais pour lequel tout le monde me respectera et m'admirera ? Ou quitter cet univers et poursuivre une vie qui a du sens pour moi ? J'ai choisi la deuxième option, mais lorsque je suis retourné à l'université cette année-là, j'ai découvert que parmi tous mes amis qui détestaient leur travail autant que moi j'étais le seul à avoir refusé un emploi aussi important. Dans la vie, la plupart des gens choisissent la facilité, préférant rester dans leur zone de confort, ça peut paraître plus facile et moins stressant... mais sûrement moins épanouissant. » En 2021, il se lance tête et cœur, c’est-à-dire vraiment et entièrement dans Sprouht.

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Du Liban dans les veines

Un arrière-grand-père libanais de Rachaya, le « Rassy » devient « Rossy » après l’exil au Canada en 1899, une mère née au Liban et sa famille toujours au pays, William Rossy vient visiter le pays de ses ancêtres quand il le peut. Pourtant, dans ses interviews, ces rencontres-minutes, de nombreux Libanais, dont son grand-père et sa grand-mère, se confient sur leurs vies, la vieillesse, le bonheur, livrant chacun en douceur son secret du bonheur, ses regrets, ses victoires.

La mission de Sprouht est « d'explorer ce qu'il faut pour mener une vie plus épanouissante, et donner aux gens les outils et les stratégies qui leur permettront d'aller dans le monde et de faire ce qui les rend vraiment heureux ». « Nous imaginons des produits qui accompagnent et éclairent les gens dans leur parcours, poursuit-il, nous créons des communautés pour les aider à s'améliorer, à s’alléger et s’épanouir. Nous lançons des événements en direct pour réunir des étrangers dans le monde entier, nous nous engageons dans des projets de développement. Et nous interviewons des personnes du monde entier, du Japon au Liban à Montréal en passant par toutes les escales possibles. »

Sprouht, un nom court, comme un souffle, c’est un peu « l’histoire d’une fleur… On pense que c’est beau, mais en fait une fleur est seule, il faut s’en occuper, lui offrir la bonne dose de soleil et d’eau pour qu’elle puisse s’épanouir. C’est pareil pour les humains ». Plus concrètement, « grâce à notre présence sur les médias sociaux et à nos produits, nous voulons donner aux gens l'état d'esprit, les outils et les systèmes nécessaires pour faire les bons choix ». Avec actuellement 2 millions de followers en ligne, toutes plateformes confondues, la principale chaîne de médias sociaux reste pour William YouTube, où il publie des vidéos longues pour répondre à certaines questions précises concernant la carrière, les relations humaines, la santé, l'amitié et la découverte de soi. 

Quelques regrets, quelques remords

Pendant plus de deux ans, William Rossy, en cavalier seul, travaille sur Sprouht, réalise des vidéos d'entreprise pour de grandes sociétés pour « payer (mes) factures » et « rester entrepreneur ». Lorsque sa première vidéo devient virale et qu’il arrive à subvenir à ses besoins, il embauche une équipe constituée aujourd’hui de 4 personnes, dont deux travaillent à Montréal et les deux autres en Égypte. « Nous voyageons à travers le monde pour rencontrer des étrangers, entamer des conversations et filmer des vidéos », dit-il. « Rien qu’en 2023, nous avons tourné au Japon, à Singapour, en Thaïlande, en Indonésie, en France et en Italie, aux États-Unis, au Canada, en Italie et Liban. » Il en ramène des interviews courtes de personnes de tous les âges et certaines, plus âgées qui, à presque 100 ans, regardent leur vie avec un sourire mélancolique. Des recettes de mariage réussi, « garder son sens de l’humour », de santé physique ou morale « ne pas cesser de s’étonner », la palette d’émotions est grande sur le compte Instagram @sprouht.

La plus marquante demeure certainement celle qui a glané 4 millions de viewers, donnant la parole à un couple de 95 et 89 ans. « Nous ne sentons pas notre âge, ont-ils confié, même si nous avons quelques problèmes. Nous avons de la chance de pouvoir marcher au soleil. » Leur conseil à donner aux plus jeunes : « Soyez aussi positifs que possible parce que demain sera un meilleur jour si vous le rendez meilleur. »

Au-delà des vidéos, Sprouht a mis au point un « journal » feel good qu’il vend en ligne. « Un manuel de 365 jours, en fait un journal qui vous aide à développer votre état d'esprit, et vous donne les outils nécessaires pour vous fixer de grands objectifs et les atteindre cette année. Il est basé sur mes 7 années de journalisme, souligne Rossy, et sur ce que j'ai appris tout au long de ce voyage de croissance personnelle. » Outre la vente de ce journal, l’objectif de l'entreprise est de construire un système d'auto-éducation à travers le monde et de changer fondamentalement la façon dont les jeunes adultes sont éduqués. « J'en ai assez de voir des personnes avec un potentiel extraordinaire renoncer à leurs rêves et se contenter du confort d'une vie ordinaire. » Espérant un jour devenir « une institution, une école informelle, virtuelle d’abord, pour pouvoir transmettre tous ces outils, et sans prétendre être des coachs de vie ou autres psychologues, il poursuit inlassablement ses interviews sur les réseaux sociaux, posant les bonnes questions et donnant les bons conseils pour être bien dans ce monde qui va trop vite et trop mal.

« Nous savons que nous réussirons un jour à mener à bien cette mission. Je suis très fier de mes identités, fier aussi d'apporter autant que possible des changements positifs dans le monde en tant que canadien d'origine libanaise. » Et de conclure : « Beaucoup de Libanais sont plus heureux, malgré tout ce qu’ils traversent, que d’autres vivant au Canada. Ici, les gens se plaignent beaucoup, beaucoup plus… »

Quel que soit leur âge, inconnues ou proches, ces personnes interpellées par le micro-trottoir de William Sprouht ont réussi à réunir des milliers de followers partout dans le monde. Ce choix toujours touchant est souvent spontané. « Mon instinct, c’est mon arme cachée ! » Embarqués dans cette aventure baptisée Sprouht, qui a démarré il y a 4 ans, leurs témoignages sont de belles...

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