Netanyahu accepte les restrictions proposées par Ben-Gvir pour la mosquée al-Aqsa

Israël limitera l’accès des fidèles musulmans à la mosquée al-Aqsa à Jérusalem pendant le mois sacré du ramadan, selon un communiqué publié lundi par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu affirmant que les restrictions sont dues à la nécessité de renforcer la sécurité.

L’opération militaire du Hamas du 7 octobre a été baptisée « Déluge d’al-Aqsa », du nom de la mosquée, et prétendument menée en représailles à l’agression israélienne en cours contre les fidèles musulmans qui s’y trouvent. Le Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont tous deux dénoncé les restrictions et appelé les Palestiniens à se mobiliser contre elles.

Une source ayant participé à la réunion qui s’est tenue entre M. Netanyahu et les responsables de la sécurité israélienne a affirmé au quotidien Haaretz que la décision du Premier ministre d’accepter les restrictions – proposées à l’origine par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir – avait été prise en contradiction avec la position du Shin Beth en matière de sécurité.

M. Netanyahu n’est pas allé plus loin. Il a rejeté la seconde proposition de M. Ben-Gvir, nettement plus restrictive, d’autoriser la police à faire une descente à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa si les fidèles affichent des symboles soutenant la cause palestinienne ou même le drapeau palestinien, rapporte Haaretz.

La réunion des responsables israéliens a décidé que les critères concernant les Palestiniens autorisés à pratiquer leur culte à al-Aqsa seraient déterminés à une date ultérieure, conformément aux « instructions de la police ».

Des Palestiniens faisant la prière du vendredi dans une rue de l’est de Jérusalem, le 16 février 2024, alors que des restrictions d’âge ont été imposées pour accéder au complexe de la mosquée al-Aqsa. Ahmad Gharabli/AFP

Al-Aqsa, l’un des sites les plus sacrés du monde pour les musulmans, se trouve au sommet d’une colline dans la Vieille Ville de Jérusalem, à un endroit également vénéré par les juifs comme étant le site de leurs temples de l’époque biblique. Les règles d’accès au site sont une source fréquente de tensions, en particulier pendant les fêtes, notamment pendant le jeûne du ramadan, qui commence cette année aux alentours du 10 mars.

Interrogé sur la possibilité de bloquer l’accès des musulmans israéliens à al-Aqsa, le bureau de M. Netanyahu a déclaré : « Le Premier ministre a pris une décision équilibrée pour permettre la liberté de culte dans le cadre des besoins de sécurité déterminés par les professionnels », sans donner plus de détails.

Le ministre de la Sécurité publique, Itamar Ben-Gvir, partenaire de la coalition d’extrême droite au sein du gouvernement de M. Netanyahu, a affirmé que ceux qui haïssent Israël profiteraient de l’événement pour manifester leur soutien aux dirigeants du Hamas et inciter à la violence.

« L’entrée de dizaines de milliers de haineux dans une célébration de victoire sur le mont du Temple constitue une menace pour la sécurité d’Israël », a déclaré M. Ben-Gvir.

Le Hamas a qualifié les restrictions proposées de « poursuite de la criminalité sioniste et de la guerre religieuse menée par le groupe de colons extrémistes du gouvernement d’occupation terroriste contre notre peuple palestinien ».