Rechercher
Rechercher

Politique - Repère

Ce que prévoit le plan français pour un retour au calme au Liban-Sud

« L’Orient-Le Jour » revient sur les grandes lignes d’une proposition en trois temps remise par Stéphane Séjourné aux autorités libanaises lors de son séjour à Beyrouth.

Ce que prévoit le plan français pour un retour au calme au Liban-Sud

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s'entretenant avec le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, au Sérail, le 6 février 2024. Photo fournie par le bureau de presse du Sérail

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a remis aux autorités libanaises, lors de son séjour à Beyrouth la semaine dernière, un plan en trois étapes pour une désescalade sur le front sud. La feuille de route ambitionne de parvenir à « un potentiel cessez-le-feu, en vue d’assurer l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité (ayant mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah), qui « demeure la base pour une stabilité au niveau de la frontière », comme on peut lire dans le texte consulté par L’Orient-Le Jour et confirmé par Reuters. La proposition vise aussi à relancer, dans une phase ultérieure, les négociations sur la délimitation de la frontière terrestre entre les deux pays. Elle est inspirée de l'accord d'avril 1996 et prévoit, parallèlement à ces arrangements, de créer une commission de supervision formée des États-Unis, de la France, du Liban et d'Israël.

Voici les grandes lignes du plan :

Premier temps
La première étape prévoit une cessation des opérations contre Israël, mais aussi contre les « zones disputées » entre le Liban et l’État hébreu. Durant cette phase également, « les groupes armés libanais » (notamment le Hezbollah) devraient « s’abstenir de toute action à même de mettre en danger les membres de la Force intérimaire des Nations unies ».

En face, Israël est appelé à « cesser ses opérations contre le Liban », souligne le texte précisant que cela inclut les frappes aériennes contre le territoire libanais. Tout comme le Hezbollah, l’État hébreu est appelé à s’abstenir de toute action qui mettrait la Finul en danger et à assurer aux Casques bleus la liberté d’action et de mouvement dans toutes les zones au sud du Litani.

Quant aux autorités libanaises, elles sont appelées à « garantir » la mise en application de la cessation des hostilités, alors que les Casques bleus devraient surveiller le respect de cet accord sur le terrain en augmentant leurs patrouilles et en se redéployant le long de la ligne bleue. 

Lire aussi

L'accord d’avril 1996, un modèle dont pourrait s’inspirer le nouveau règlement entre Israël et le Liban

Deuxième temps
Trois jours après la première étape, les belligérants sont supposés passer à la deuxième. Les groupes armés libanais devraient alors démanteler « toutes les structures (dont les conteneurs, les petites tours et les tentes) proches de la ligne bleue. Ils devraient également retirer à au moins 10 kilomètres au nord de la ligne bleue leurs combattants, notamment l'unité d'élite du Hezbollah, la Force al-Radwane, et leurs armes lourdes dont les systèmes antichars et les missiles à longue portée.

De son côté, Israël devrait mettre fin à ses survols du territoire libanais, et reprendre part aux réunions du comité tripartite regroupant des représentants des armées libanaise et israélienne sous l'égide de la Finul.

Quant aux autorités libanaises, elles devraient enclencher le processus de déploiement de 15 000 soldats au sud du Litani dont le long de la ligne bleue, avec le soutien de la Finul et de partenaires internationaux. Il est également demandé au Liban officiel de prendre part aux réunions du comité tripartite que la force onusienne est appelée à convoquer à nouveau. Les Casques bleus seront aussi chargés de « soutenir ce déploiement conformément à la résolution 1701 et assurer les besoins logistiques des soldats ».

Troisième temps
Dix jours plus tard, la troisième et dernière étape du plan devrait être lancée. Elle prévoit la poursuite graduelle des négociations autour du tracé de la frontière terrestre, sur la base du processus enclenché en 2017, en focalisant d’abord sur les régions et points déjà discutés dans le cadre des réunions du comité tripartite en 2018. Dans le cadre de cette étape, des négociations devraient aussi avoir lieu autour d’une feuille de route visant à assurer l'établissement, entre la ligne bleue et le Litani, d’une zone tampon dépourvue d’éléments armés ou d’armes autres que celles du gouvernement libanais et de la Finul.

Lire aussi

2006 - 2023 : la 1701 troquée contre le « modus vivendi »

Parallèlement, des efforts internationaux pourraient être fournis dans le cadre d'un groupe de soutien. Sa mission est de soutenir le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud (en matière de financement, d’équipement et d’entraînement) mais aussi le développement socio-économique de la région.

« Des réponses orales »
De source diplomatique occidentale, on apprend que la proposition française a été remise au président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi qu’au chef du gouvernement, Nagib Mikati, et au ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. « Nous respectons l’État libanais », souligne la source, comme pour mettre en relief le fait que le plan n’a pas été officiellement remis au Hezbollah. « Des réponses orales ont été déjà obtenues », confie la source, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un document définitif. « Les Français doivent encore en discuter avec les Américains », dit-elle.

Sauf que le Liban officiel n’a vraisemblablement pas attendu l’issue de ces tractations pour formuler des remarques autour du plan. « Les médias feraient mieux de focaliser sur quelque chose d’applicable », lâche un proche de M. Berry contacté par notre journal, faisant savoir que ce dernier a réitéré devant le chef de la diplomatie française sa position connue : « Ce plan vise à pousser pour une application de la résolution 1701. Le Liban s’y conforme depuis 2006. Allez demander à Israël de faire de même. » De son côté, Abdallah Bou Habib a estimé, selon des propos rapportés mardi par les médias locaux, que ce ce qu'ont présenté les Français est un « non-plan ». « Mais nous tenons à leur rôle en vue d'une solution au Liban-Sud », a-t-il ajouté.

Selon des informations obtenues la veille par notre journal, Nabih Berry et Nagib Mikati auraient estimé que les propositions françaises vont trop dans le sens d'Israël. L’enjeu serait en réalité ailleurs. Le tandem chiite Amal-Hezbollah, soutenu par l'Iran, ne veut pas négocier avec la France, mais avec les États-Unis. Les critiques contre le plan français – et même sa fuite dans les médias – sont à lire sous cet angle.

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a remis aux autorités libanaises, lors de son séjour à Beyrouth la semaine dernière, un plan en trois étapes pour une désescalade sur le front sud. La feuille de route ambitionne de parvenir à « un potentiel cessez-le-feu, en vue d’assurer l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de...

commentaires (4)

Comment convaincre un parti vendu à cesser ses provocations lorsque un pays étranger ne cesse de lui fournir des armes à hauteur de milliards pour semer le chaos et la mort et ainsi dominer la région? Il n’y a qu’une solution à ce problème , celle de contrôler toutes nos frontières par notre armée, épaulée par des contingents des pays amis, après avoir pris le soin de désarmer ce parti traître qui ne veut aucun bien pour son propre pays.

Sissi zayyat

15 h 03, le 14 février 2024

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Comment convaincre un parti vendu à cesser ses provocations lorsque un pays étranger ne cesse de lui fournir des armes à hauteur de milliards pour semer le chaos et la mort et ainsi dominer la région? Il n’y a qu’une solution à ce problème , celle de contrôler toutes nos frontières par notre armée, épaulée par des contingents des pays amis, après avoir pris le soin de désarmer ce parti traître qui ne veut aucun bien pour son propre pays.

    Sissi zayyat

    15 h 03, le 14 février 2024

  • Gentil ce Stephan avec ses propositions ! La venue de Gaby et de son boss (s’il ose – il a évité l’Ukraine n’est-ce pas ?) serait préférable , à moins qu’ILS soient occupés par le Sénégal .

    aliosha

    13 h 19, le 14 février 2024

  • Pauvre Séjourné, bla bla bla

    Eleni Caridopoulou

    23 h 47, le 13 février 2024

  • - QU,ILS NOUS FOUTENT LA PAIX, - TOUS CES TYPES, C,EST MIEUX. - ILS PARLENT D,ISRAEL - ET QUE DU HEZBOLLAH, - SUR LA LONGUE PERIODE, - POUR DESSEIN DES FRONTIERES, - ET PAIX ENTRE LES DEUX. - L,ETAT EST REFERENCE. - ILS LE SAVENT BIEN. - TOUT CE QUI EST CHERCHE, - C,EST LA PAIX D,ISRAEL. - DE RENDRE L,ARSENAL, - A L,ARMEE LIBANAISE, - DE BANNIR LES MILICES, - DE GARANTIR LA PAIX - DU PEUPLE LIBANAIS, - ON S,EN FOUT AU CARRE. - ILS RECOMPENSERONT, - CERTES LE HEZBOLLAH. - LE FRANJU DANS LA MISE, - ET VIVE LA MAINMISE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 23, le 13 février 2024

Retour en haut