Et de trois. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir- Abdollahian, s’est rendu ce week-end à Beyrouth pour la troisième fois depuis le début de la guerre Hamas-Israël, dans laquelle le Hezbollah pro-Téhéran est impliqué. Une visite de trois jours qui intervient à l’heure où les menaces israéliennes envers le pays du Cèdre vont crescendo, suscitant l’inquiétude des chancelleries occidentales. Mais le chef de la diplomatie iranienne, qui a réalisé une tournée des responsables libanais, semblait beaucoup moins alarmiste que ses homologues européens, portant avec lui un message plutôt rassurant : « La guerre n’est pas la solution. » Alors que l’échange de tirs en cours depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël s’intensifie, principalement du côté de l’État hébreu, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé lors d’un point de presse qu’une offensive israélienne de grande envergure contre le Liban « marquerait la fin » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Toute action du régime sioniste (Israël, NDLR) en vue d’une attaque à grande échelle contre le Liban marquerait la fin de Netanyahu », a estimé M. Amir-Abdollahian. Et d’ajouter : « Le régime sioniste ne sera jamais capable de combattre sur deux fronts. » En début de semaine, les autorités libanaises ont indiqué que le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné, alors en visite à Beyrouth, les avait averties qu’Israël pourrait déclencher une guerre contre le Liban « pour ramener chez eux » les dizaines de milliers d’habitants évacués de zones du nord d’Israël proches de la frontière avec le Liban.
« Vers une solution politique »
Plus tôt, M. Amir-Abdollahian a rencontré le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, en présence de l’ambassadeur d’Iran, Mojtaba Amani. Selon un communiqué du parti chiite, l’entretien a porté « sur les derniers développements politiques et sécuritaires dans la région et notamment dans la bande de Gaza et au Liban-Sud, ainsi que sur les autres fronts de la résistance ». Le texte affirme également que Hassan Nasrallah a déclaré, à l’issue de l’entretien, que « la résistance constitue désormais un facteur important dans les équations régionales », estimant que la victoire de la résistance palestinienne est « inévitable » et que l’armée israélienne vit « une crise stratégique ». Selon les informations obtenues par L’Orient-Le Jour, M. Amir-Abdollahian a tenu Hassan Nasrallah au courant des négociations en cours entre Téhéran et Washington pour permettre une désescalade et stabiliser la région sur le long terme. « Le chef de la diplomatie iranienne a insisté auprès de Nasrallah sur l’importance de la retenue face aux provocations d’Israël, révèle une source au courant de la teneur de la rencontre. Il lui a également affirmé que Téhéran ne s’oppose pas aux initiatives internationales en cours pour stabiliser la situation au Liban-Sud. »
Plusieurs émissaires internationaux essayent de négocier une entente entre le Liban et Israël pour éviter que les affrontements actuels ne se transforment en guerre généralisée. Parmi les pistes sérieusement étudiées, le retrait des armes lourdes du Hezbollah de la zone située au sud du Litani, mais aussi une délimitation de la frontière et le retrait israélien des points de litige entre les deux États. « La guerre n’est pas le choix de la République islamique », aurait répété le ministre iranien à ses interlocuteurs libanais. L’attachement de Téhéran à la désescalade ressort également de l’entretien du ministre de Téhéran avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati, à l’issue duquel il a souligné l’appui de son pays à « la stabilité et la sécurité du Liban », fustigeant les tentatives de certains « de semer le trouble entre le gouvernement, le peuple et la résistance dans ce pays ». D’ailleurs, il a affirmé que « les développements sur le terrain à Gaza aujourd’hui se dirigent vers une solution politique, même si (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu veut la guerre », estimant que c’est aux Palestiniens de décider de l’après-guerre dans leur pays. Pour sa part, M. Mikati a qualifié la situation régionale de « changeante et compliquée », soulignant que le Liban aspire à la paix dans la région et à la fin de la guerre à Gaza, « afin d’endiguer la possibilité de son extension dans la région ».
M. Amir-Abdollahian s’est aussi concerté avec le président du Parlement Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue, ce dernier a affirmé que « le Liban ne cherche pas la guerre ». Il a à nouveau souligné la nécessité de « mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU (qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006) et d’arrêter les agressions israéliennes ». De son côté, le ministre iranien a affirmé que pour « l’Iran et le Liban, la guerre n’est pas une solution », et assuré que les deux pays n’ont « jamais cherché à étendre » le conflit vers le Nord. D’autant que, comme Hossein Amir-Abdollahian l’a résumé à son atterrissage à Beyrouth : « La sécurité de l’Iran est liée à celle du Liban. »
Que le ministre Iranien associe le Liban à son pays pour affirmer qu'ils ne veulent pas la guerre est de l'hypocrisie pur et du mensonge. Qu'il ne parle pas du Liban! Qu'il parle du Hezbollah! Le Liban est mon pays et je ne reconnais pas cet étranger! Si Le Hezbollah ne voulait pas la guerre, pourquoi il s'y est mêlé? C'est lui l'agresseur et non Israël! Le Hezbollah est déjà en guerre et attire sur le Liban le malheur!
22 h 07, le 12 février 2024