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Politique - Décryptage

Entre le Hamas et le Hezbollah, des concertations continues qui privilégient la trêve


Entre le Hamas et le Hezbollah, des concertations continues qui privilégient la trêve

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, donnant un discours en mai 2022. Photo d’archives AFP

Le Premier ministre israélien a eu beau refuser mercredi les propositions du Hamas et programmer une vaste opération militaire contre Khan Younès, et même contre Rafah, ces deux cités au sud de Gaza étant des fiefs du Hamas, des sources proches de « l’axe de la résistance » estiment qu’il y a des chances d’aboutir à un accord dans les prochaines semaines. Selon ces mêmes sources, depuis qu’il est question de négociations en vue d’une trêve de plus ou moins longue durée, les concertations sont ininterrompues entre les représentants du Hamas et ceux du Hezbollah. Les cadres du mouvement islamiste palestinien sillonnent la région, se déplaçant entre Doha, Le Caire, Istanbul et la banlieue sud de Beyrouth, où les réunions avec le Hezb se poursuivent pour coordonner les positions. Au cours des dernières rencontres qui ont eu lieu mercredi, le Hamas et le Hezbollah sont parvenus à la conviction suivante : Netanyahu souhaite prolonger autant que possible la guerre et il guette le moindre prétexte pour lancer de grandes offensives qui lui permettraient d’impliquer directement les Américains et les Occidentaux dans sa bataille. À Khan Younès et à Rafah, il est à la recherche d’une victoire contre le Hamas qu’il pourrait offrir aux Israéliens et calmer ainsi la vague de critiques dont il fait l’objet. En même temps, les Israéliens multiplient les provocations dans le Sud du Liban et ailleurs, pour susciter une réaction qui justifierait le déclenchement d’une guerre d’envergure. Mais, toujours selon l’évaluation du Hezbollah et du Hamas, il n’est pas dit que les Israéliens soient prêts pour un tel scénario. Au contraire, leurs soldats commencent à être fatigués, surtout qu’il s’agit d’une guerre sans perspective à leurs yeux, destinée uniquement à prolonger le maintien de Netanyahu à la tête du gouvernement israélien. Du côté de Gaza aussi, les Palestiniens sont fatigués et l’ampleur des dégâts est inimaginable. Selon les représentants du Hamas, ce que montrent les chaînes de télévision n’est qu’une partie minime des destructions, et les gens vivent dans des conditions impossibles.

Face à cette réalité, le souci du Hamas était donc de ne pas rejeter les propositions de trêve concoctées à Paris pour, d’une part, ne pas faire le jeu de Netanyahu et, d’autre part, permettre aux Palestiniens de Gaza de souffler un peu et d’améliorer leurs conditions de vie. Le Hamas a donc pris le temps d’étudier soigneusement les propositions qui lui ont été transmises par les médiateurs qataris et égyptiens. Ce qu’il estime être, en soi, une victoire, puisque Netanyahu avait déclaré qu’il voulait éradiquer le Hamas et, en tout cas, qu’il ne compte pas négocier avec lui puisqu’il ne sera pas présent dans le paysage de l’après-guerre. Or, quatre mois après le déclenchement du Déluge d’al-Aqsa, le Hamas a toujours ses armes, et il détient encore la carte maîtresse que constituent les otages israéliens. De plus, de ses 40 unités combattantes déclarées au début de l’opération (chaque unité est formée de 1 000 combattants), il affirme en avoir encore au moins une vingtaine aux capacités intactes, selon les sources précitées. Il ne se considère donc pas sur le point d’être vaincu et de perdre la bataille.

Sur quoi achoppe l’accord

Malgré cela, et après mûres concertations avec ses alliés, le mouvement palestinien serait prêt à faire des concessions en vue d’une trêve. Le document qui lui a été présenté et celui qu’il a élaboré en réponse comportent ainsi plusieurs termes un peu flous qui pourraient faciliter la conclusion d’un accord. En principe, des négociations pourraient être menées sur trois points qui sont encore conflictuels. D’abord le nom qu’il faut donner à la trêve ou à l’accord en gestation. Le Hamas avait exigé un cessez-le feu clair et permanent, mais, selon les dernières concertations avec les parties concernées, ce terme pourrait être remplacé, sur une suggestion du Qatar, par « un retour au calme durable » ou une expression du même genre. Mais, en même temps, le Hamas réclame des garanties internationales pour ce « calme durable » en essayant même d’inclure la Russie parmi les États garants, aux côtés des États-Unis, de la Turquie, du Qatar, de l’Égypte et d’autres. D’autant que l’accord ne sera pas consacré par une résolution du Conseil de sécurité. Cette demande pourrait certes irriter les États-Unis, mais une discussion peut être ouverte à ce sujet. Le second point conflictuel porte sur le futur statut de Gaza et sur l’identité de l’autorité qui pourrait prendre en charge la gestion de l’enclave. Le Hamas a ajouté dans sa réponse l’exigence de la reconstruction de Gaza dans un délai de 3 ans, en concomitance avec la création d’une nouvelle autorité pour cette zone. Or, selon des sources au courant des dernières concertations, le Hamas pourrait renoncer au pouvoir politique à Gaza dans la période de l’après-guerre. C’est un point important, puisque les Israéliens exigent que le Hamas ne fasse pas partie du pouvoir après la guerre et ils pensaient que le Hamas, qui ne se considère pas perdant, n’accepterait jamais une telle exclusion. Apparemment, il semblerait que le Hamas, selon ces sources, préférerait ne pas avoir le pouvoir dans la période qui suivra la guerre, pour justement ouvrir la voie à la reconstruction à Gaza qui pourrait être ralentie ou remise en cause si la situation reste telle qu’elle.
Le troisième point conflictuel qui pourrait toutefois faire l’objet de négociations plus poussées, c’est la demande israélienne de créer une zone démilitarisée autour de Gaza. L’idée n’est pas totalement rejetée, mais elle doit être précisée et faire l’objet de discussions. Aux dernières nouvelles, l’administration américaine actuelle pousse réellement vers la conclusion d’un accord qui déclencherait un processus de solution durable, mais les Israéliens hésitent – Netanyahu refuse même – par crainte que ce ne soit interprété comme une défaite face au Hamas. Quant à ce dernier, il se considère gagnant du fait même qu’il n’a pas été éradiqué et qu’il possède encore des atouts. Il cherche aujourd’hui à obtenir l’aval des autres organisations palestiniennes, car s’il a pris seul la décision de la guerre, il veut que la trêve soit une affaire collective. Et le Liban dans tout cela ? Le Hezbollah reste sur sa position : tout dépendra de Gaza...

Le Premier ministre israélien a eu beau refuser mercredi les propositions du Hamas et programmer une vaste opération militaire contre Khan Younès, et même contre Rafah, ces deux cités au sud de Gaza étant des fiefs du Hamas, des sources proches de « l’axe de la résistance » estiment qu’il y a des chances d’aboutir à un accord dans les prochaines semaines. Selon ces...

commentaires (2)

Gaza et le Hamas c'est fini même s'il veut prétendre, a l'instar du Hezbollah, a des victoires inexistantes. Ils sont aux abois parce qu’ils ont sacrifié la cause Palestinienne pour des prunes alors qu'ils s'attendaient a plus de pressions sur Israël. Rien ne fut et le Hamas va de concession en concession pour arrêter les combats. Le Hezbollah a réalisé qu'il n'est pas non plus a la hauteurs des déclarations tonitruantes qu'il profère et cherche aussi a sauver sa peau d'une éventuelle guerre dont il sortira détruit a jamais. Le Liban n'en peut plus, Basta les victoires a la Pyrrhus!

Pierre Christo Hadjigeorgiou

11 h 45, le 12 février 2024

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Commentaires (2)

  • Gaza et le Hamas c'est fini même s'il veut prétendre, a l'instar du Hezbollah, a des victoires inexistantes. Ils sont aux abois parce qu’ils ont sacrifié la cause Palestinienne pour des prunes alors qu'ils s'attendaient a plus de pressions sur Israël. Rien ne fut et le Hamas va de concession en concession pour arrêter les combats. Le Hezbollah a réalisé qu'il n'est pas non plus a la hauteurs des déclarations tonitruantes qu'il profère et cherche aussi a sauver sa peau d'une éventuelle guerre dont il sortira détruit a jamais. Le Liban n'en peut plus, Basta les victoires a la Pyrrhus!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    11 h 45, le 12 février 2024

  • ZERO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 05, le 09 février 2024

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