Des données satellites documentent l'étendue des destructions à Gaza

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a récemment publié un rapport sur l'impact économique des destructions à Gaza, près de quatre mois après le début de la guerre. D'après ce dernier, déjà à la fin novembre 2023, une maison sur cinq à Gaza avait été affectée - endommagée ou détruite - par les bombardements incessants de l'armée israélienne. Des données les plus récentes, datant de janvier, montrent que la proportion pourrait désormais atteindre une maison sur deux. C'est ce qu'illustrent les données recueillies et analysées par le programme satellite des Nations unies (UNOSAT) les 6 et 7 janvier.

Les points rouges représentent les bâtiments endommagés repérés par analyse d'imagerie satellite les 6 et 7 janvier 2024. Data : UNOSAT. Cartographie Guilhem Dorandeu.

La cartographie des dommages illustre les différentes phase de l'opération militaire israélienne, avec des dégâts très importants au nord de l'enclave palestinienne, où s'est concentrée la première étape de la campagne de l'Etat hébreu contre Gaza dès le 7 octobre. Récemment, les autorités israéliennes ont menacé de lancer une offensive sur la ville de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, après de violents combats et bombardements sur la ville de Khan Younès, plus au centre.

Lire aussi

Fuir Rafah ? Mais pour aller où ?

Les terres arables

Les terrains agricoles, qui représentent 20 % de la superficie de la bande de terre, n'ont pas été épargnés par les combats. Selon les analyses de l'UNOSAT, 21 % des terres agricoles gazaouies ont été affectées par les combats au 1er février 2024. Sur cette carte montrant les dégâts causés aux cultures, on peut aussi noter une concentration des destructions dans le nord de l'enclave, où à démarré l'offensive terrestre israélienne fin octobre.

Les points orangés montrent les endroits où une dégradation des cultures a été enregistrée par analyse d'images satellite les 6 et 7 janvier 2024. Data : UNOSAT. Cartographie Guilhem Dorandeu.

Pour les terres arables de Gaza, le pire pourrait néanmoins être encore à venir : un tiers d'entre elles sont situées à moins d'un kilomètre de la frontière de l'enclave avec l'Etat hébreu, où le gouvernement israélien entendrait créer une zone tampon au sein de la bande de terre.