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Moyen-Orient - Guerre à Gaza

Les gardiens de la révolution réduisent leur déploiement en Syrie après les frappes israéliennes

Les gardiens géreraient les opérations syriennes à distance, avec l'aide de leur allié, le Hezbollah, ont déclaré trois sources informées à l'agence Reuters.

Les gardiens de la révolution réduisent leur déploiement en Syrie après les frappes israéliennes

Des personnes en deuil assistent à Téhéran, le 22 janvier 2023, aux funérailles de trois membres du Corps des gardiens de la révolution iranienne (IRGC) tués à Damas lors d'une frappe attribuée à Israël. Photo Atta Kenare/AFP

Les gardiens de la révolution iraniens ont réduit le déploiement de leurs officiers supérieurs en Syrie en raison d'une série de frappes israéliennes meurtrières et s'appuieront davantage sur les milices chiites alliées pour préserver leur influence dans ce pays, ont déclaré cinq sources informées à l'agence Reuters.

Les gardiens de la révolution ont connu l'une de leurs périodes les plus difficiles en Syrie depuis leur arrivée il y a dix ans pour soutenir le président Bachar el-Assad dans le cadre du conflit syrien. Depuis décembre 2023, les frappes israéliennes ont tué plus d'une demi-douzaine de leurs membres, dont l'un des principaux généraux des services de renseignement du groupe.

Alors que les partisans du groupe à Téhéran exigent des représailles, la décision de l'Iran de retirer des officiers supérieurs est motivée en partie par son aversion à être directement entraîné dans un conflit qui bouillonne au Moyen-Orient, ont déclaré trois des sources à Reuters.

Bien que les sources aient déclaré que l'Iran n'avait pas l'intention de quitter la Syrie - un élément clé de la sphère d'influence de Téhéran - cette nouvelle réflexion souligne la façon dont les conséquences de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, impactent la région.

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L'Iran, qui soutient le Hamas, s'est efforcé de rester en dehors de la guerre, même s'il soutient des groupes appartenant à « l'axe de la résistance » qui se sont impliqués dans le conflit depuis le Liban, le Yémen, l'Irak et la Syrie.

L'une des sources - un haut responsable de la sécurité régionale informé par Téhéran - a déclaré que des commandants iraniens de haut rang avaient quitté la Syrie avec des dizaines d'officiers de rang intermédiaire, décrivant cela comme une réduction de leur présence. La source n'a pas précisé combien d'Iraniens avaient quitté le pays et Reuters n'a pas été en mesure de déterminer leur nombre de manière indépendante. L'agence n'a pas réussi à joindre les gardiens de la révolution pour un commentaire et le ministère syrien de l'Information n'a pas répondu aux questions envoyées par courriel pour cet article.

L'Iran a envoyé des milliers de combattants en Syrie pendant la guerre, essentiellement des militants chiites issus de la région.

Trois des sources ont déclaré que les gardiens géreraient les opérations syriennes à distance, avec l'aide de leur allié, le Hezbollah. Le parti chiite n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Une autre source, un responsable régional proche de l'Iran, a déclaré que ceux qui se trouvaient encore en Syrie avaient quitté leurs bureaux et se tenaient à l'écart. « Les Iraniens n'abandonneront pas la Syrie, mais ils ont réduit leur présence et leurs mouvements au maximum », a-t-il précisé.

Les sources ont déclaré que les changements n'avaient pas encore eu d'impact sur les opérations. La réduction des effectifs « aiderait Téhéran à éviter d'être entraîné dans la guerre Israël-Gaza », a déclaré une source iranienne.

Depuis que la guerre de Gaza a éclaté, Israël a intensifié ses frappes aériennes qui visent à réduire la présence de l'Iran en Syrie, en attaquant à la fois les gardiens de la révolution et le Hezbollah qui, à son tour, échange des tirs avec Israël de l'autre côté de la frontière israélo-libanaise depuis le 8 octobre 2023.

Israël commente rarement ses attaques en Syrie et n'a pas déclaré être responsable des récentes frappes dans ce pays. En réponse aux questions de Reuters, l'armée israélienne a déclaré qu'elle ne commentait pas les rapports des médias étrangers.

Violation des services de renseignement

Lors de l'une des attaques israéliennes du 20 janvier, cinq membres des gardiens iraniens ont été tués, ont rapporté les médias d'État iraniens, dont un général qui dirigeait les services de renseignement de la Force al-Quds, responsable des opérations du groupe à l'étranger. La frappe a également détruit un bâtiment à Damas.

Une autre frappe, survenue le 25 décembre 2023  à l'extérieur de Damas, a tué un haut conseiller des gardiens chargé de la coordination entre la Syrie et l'Iran. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a dirigé les prières lors de ses funérailles.

Reuters s'est entretenu avec six sources informées des déploiements iraniens en Syrie. Elles ont refusé d'être identifiées en raison du caractère sensible du sujet. Trois de ces sources ont déclaré que les gardiens avaient fait part aux autorités syriennes de leurs inquiétudes quant aux fuites d'informations au sein des forces de sécurité syriennes qui auraient joué un rôle dans l'opération.

Une autre source au fait des opérations iraniennes en Syrie a déclaré que les frappes israéliennes précises avaient incité les gardiens à déplacer leurs sites opérationnels et les résidences de leurs officiers, par crainte d'une « violation des services de renseignement ».

Les forces iraniennes sont arrivées en Syrie à la demande du président Bachar el-Assad, pour l'aider à repousser les rebelles qui avaient pris le contrôle de pans entiers du pays lors du conflit qui a débuté en 2011. Des années après la reconquête de la majeure partie de la Syrie par M. Assad et ses alliés, des groupes soutenus par l'Iran opèrent toujours dans de vastes régions. Leur présence a cimenté une zone d'influence iranienne qui s'étend à travers l'Irak, la Syrie et le Liban jusqu'à la Méditerranée, aidant à contrebalancer les adversaires régionaux de Téhéran, y compris Israël.

Trois des sources ont déclaré que les gardiens recrutaient à nouveau des combattants chiites en Afghanistan et au Pakistan pour les déployer en Syrie, ce qui fait écho à des phases antérieures de la guerre où les milices chiites ont joué un rôle dans le renversement du cours du conflit. Le responsable régional proche de l'Iran a déclaré que les gardiens s'appuyaient davantage sur les milices chiites syriennes.

Gregory Brew, analyste au sein de l'Eurasia Group, une société de conseil en risques politiques, a déclaré que l'incapacité à protéger les commandants iraniens avait « clairement sapé la position de l'Iran », mais qu'il était peu probable que Téhéran mette fin à son engagement envers la Syrie afin de préserver son rôle dans ce pays.

La Russie a également soutenu M. Assad, en déployant ses forces aériennes en Syrie en 2015. « Moscou et Téhéran collaborent plus étroitement, mais leurs relations pourraient être tendues s'ils se font ouvertement concurrence en Syrie », a déclaré M. Brew. La Russie a déclaré ce mois-ci qu'elle s'attendait à ce que le président Vladimir Poutine et son homologue iranien Ebrahim Raïssi signent bientôt un nouveau traité, dans un contexte de renforcement des liens politiques, commerciaux et militaires entre les deux nations.

Ce texte est une traduction d'un article initialement publié en anglais par l'agence Reuters.

Les gardiens de la révolution iraniens ont réduit le déploiement de leurs officiers supérieurs en Syrie en raison d'une série de frappes israéliennes meurtrières et s'appuieront davantage sur les milices chiites alliées pour préserver leur influence dans ce pays, ont déclaré cinq sources informées à l'agence Reuters.Les gardiens de la révolution ont connu l'une de leurs...

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Propagande ou vérité ?

Dorfler lazare

14 h 45, le 01 février 2024

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  • Propagande ou vérité ?

    Dorfler lazare

    14 h 45, le 01 février 2024

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