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Politique - Focus

Nagi Boustani, victime collatérale de la guerre Maurice Slim-Joseph Aoun ?

Le commandant de l’armée a décidé de rompre le contrat avec l’avocat de la Défense.

Nagi Boustani, victime collatérale de la guerre Maurice Slim-Joseph Aoun ?

Le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun. Photo d’archives tirée de la page Facebook de l’institution militaire.

La nouvelle ne peut passer inaperçue : le contrat liant l’ancien ministre et avocat Nagi Boustani au commandement de l’armée a été rompu sur décision du chef de la troupe, Joseph Aoun. À compter du 23 février prochain, M. Boustani ne sera donc plus conseiller juridique du commandement de l’institution militaire, un poste qu’il occupait depuis 1968.

Dans la forme, la démarche de Joseph Aoun peut être vue comme étant d’ordre purement administratif. Mais au Liban, les interprétations politiques et politiciennes ne sont jamais bien loin. D’autant que le numéro un de l’institution militaire a pris sa décision en pleine bataille l’opposant au ministre de la Défense, Maurice Slim, proche du Courant patriotique libre, dont Joseph Aoun, le présidentiable non déclaré maintenu à son poste contre la volonté des aounistes, est une véritable bête noire. Nagi Boustani serait-il donc une des victimes de ce bras de fer ?

Outre le contexte tendu dans lequel elle est intervenue, la décision concerne une personnalité qui avait pris part aux législatives de mai 2022 sur la liste parrainée par le courant aouniste au Mont-Liban IV (Chouf-Aley). De quoi donner l’impression que, par sa démarche, Joseph Aoun a voulu lancer une pique en direction du duo Maurice Slim-Gebran Bassil qui lui donne du fil à retordre, notamment pour ce qui est de la nomination d’un chef d’état-major, numéro deux de la troupe. Mais de sources aounistes concordantes, on assure que le parti n’a aucun rapport avec Nagi Boustani depuis ce scrutin. Il ne voit donc aucun message politique derrière la démarche de Joseph Aoun.

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D’ailleurs, et dans une volonté de barrer la voie aux spéculations, Maurice Slim a réagi personnellement à l’affaire. Dans un communiqué publié mardi par son bureau de presse, il a affirmé que Nagi Boustani « continuera de donner des conseils juridiques au ministre de la Défense, à la faveur du contrat le liant au ministère ». À ce sujet, une source informée explique que M. Boustani « avait deux situations contractuelles, l’une avec l’armée et l’autre avec la Défense. Et c’est la première qui a été rompue ». Il n’en demeure pas moins que par son communiqué, M. Slim a soigneusement tenu à se dissocier de la décision de Joseph Aoun, donnant ainsi le sentiment que les motifs sont d’ordre personnel. Pour le moment, les cercles de Yarzé observent un silence radio et s’abstiennent de commenter l’affaire.

De même, une source proche de Nagi Boustani s’abstient de se prononcer sur les raisons qui auraient poussé le général Aoun à prendre cette décision il y a plus d’une dizaine de jours. Elle se contente de souligner que l’ex-ministre « est connu pour être quelqu’un de très attaché à ses convictions, surtout celles d’ordre légal ». Faut-il en déduire qu’une divergence de points de vue à ce niveau aurait poussé le chef de l’armée à rompre le contrat avec l’avocat ? « Les deux hommes ont une relation ordinaire », se contente de répondre le proche de l’ex-ministre.

La démarche de Joseph Aoun intervient au moment où une bataille légale et constitutionnelle fait rage au sein de l’institution militaire et du ministère auquel elle est rattachée. D’abord parce que tout le monde attend la décision du Conseil constitutionnel, prévue très prochainement, concernant le recours en invalidation de la loi votée à la Chambre le 15 décembre dernier et prorogeant d’un an le mandat de Joseph Aoun et du reste des chefs d’appareils sécuritaires. Au cas où le Conseil constitutionnel venait à décider d’annuler la loi en question, le général Aoun devrait rentrer chez lui, en l’absence d’un chef d’état-major censé assurer l’intérim, mais que le gouvernement n’arrive toujours pas à nommer face au blocage de M. Slim (et derrière lui le CPL) d’une telle démarche.

La nouvelle ne peut passer inaperçue : le contrat liant l’ancien ministre et avocat Nagi Boustani au commandement de l’armée a été rompu sur décision du chef de la troupe, Joseph Aoun. À compter du 23 février prochain, M. Boustani ne sera donc plus conseiller juridique du commandement de l’institution militaire, un poste qu’il occupait depuis 1968.Dans la forme, la...

commentaires (7)

Pour que le chef de l’armée soit « la bête noire » du CPL, il il faudrait d’abord qu’il ait au moins la popularité de son leader ou au bas mot la moitié de sa popularité. D’ailleurs le commandant Joseph Aoun a perdu de sa superbe depuis ses fréquentes navettes aux États-Unis et au Qatar.

Hitti arlette

14 h 18, le 31 janvier 2024

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Commentaires (7)

  • Pour que le chef de l’armée soit « la bête noire » du CPL, il il faudrait d’abord qu’il ait au moins la popularité de son leader ou au bas mot la moitié de sa popularité. D’ailleurs le commandant Joseph Aoun a perdu de sa superbe depuis ses fréquentes navettes aux États-Unis et au Qatar.

    Hitti arlette

    14 h 18, le 31 janvier 2024

  • Il fut pressenti par certains un candidat à la présidentielle, quand d'autre étaient d’être élu président, alors que cet avocat de l’ombre n’a jamais réussi à l’emporter aux législatives. Je ferai bien son nègre, mais il n’en a pas besoin, pour écrire ses mémoires tant il était au courant de beaucoup d’affaires. Malédiction électorale, mais réussite de carrière, à laquelle s’ajoutena une confortable retraite (c’est naïf de l’écrire) quand on est en poste durant des décennies… Naji Boustany a le bon profil d’un président de la république, mais pour cela il faut l’adhésion de … à sa candidature.

    Nabil

    12 h 31, le 31 janvier 2024

  • Depuis 1968? Rassurez moi, c'est bien une erreur de frappe?

    Ata

    12 h 21, le 31 janvier 2024

  • Il ne faut en aucun cas laisser le champ libre à ces détracteurs vendus pour gagner la bataille. Ces agents doubles qui ont démontré leur manque de loyauté à leur pays et qui veulent saquer la dernière institution encore debout, sur une jambe, doivent comprendre que les traitres ne peuvent en aucun cas avoir le dernier mot. Il serait temps que le peuple libanais se montre capable de faire entendre sa voix pour clouer le bec à tous ces vendus placés par les fossoyeurs de notre république pour les aider à achever notre pays. Ils se démènent pour nous donner le coup de grâce. Il faut les stopper.

    Sissi zayyat

    12 h 11, le 31 janvier 2024

  • Ces messieurs vont tout détruire!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    08 h 45, le 31 janvier 2024

  • Depuis 1968? Soit depuis 56 ans!,

    Zampano

    04 h 15, le 31 janvier 2024

  • La loi du talion ! C'est terrible !

    Chucri Abboud

    02 h 36, le 31 janvier 2024

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