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Moyen-Orient - Conflit

Ce que l'on sait des négociations entre le Hamas et Israël

Des progrès ont été signalés, mais tout se résume à un accord de cessez-le-feu, selon plusieurs sources.

Ce que l'on sait des négociations entre le Hamas et Israël

Un char de l'armée israélienne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 janvier 2024. Nicolas Garcia/AFP

Après l'échec d'un accord sur un cessez-le-feu d'une semaine et l'échange d'otages en novembre 2023, la communication entre Israël et le Hamas s'est désintégrée. Au cours des deux dernières semaines, la reprise des négociations a été évoquée, malgré de sérieux obstacles.

Dans la nuit du 25 janvier, le journal israélien Haaretz a rapporté les propos d'une source au fait des négociations, selon lesquels le Hamas et Israël étaient parvenus à un « accord de base sur la majorité des termes de l'accord », un point essentiel bloquant la poursuite des négociations : la garantie d'un cessez-le-feu. Selon cette source, la proposition prévoit une trêve de 35 jours et la libération des personnes détenues par les deux parties. Israël pense qu'il reste 132 otages à Gaza, dont les corps d'au moins 28 personnes décédées. Le Hamas réclame de son côté la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le 26 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) s'est prononcée dans l'affaire opposant l'Afrique du Sud à Israël, critiquant clairement les actions d'Israël à Gaza. L'arrêt de la CIJ n'appelle pas à un cessez-le-feu, mais somme Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher (...) de tuer des membres du groupe » et de « causer des dommages corporels ou mentaux graves à des membres du groupe » - ce qui pourrait tout aussi bien être interprété comme un appel à un cessez-le-feu, en autant de mots.

La CIA à Paris

Le 28 janvier, le directeur de la CIA, William J. Burns, le chef du Mossad, David Barnea, le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani, et le chef des services de renseignements égyptiens, Abbas Kamel, se sont rencontrés à Paris pour poursuivre les négociations, après avoir rédigé une proposition qui intègre les exigences des deux parties. La Maison Blanche a qualifié ces réunions de « constructives ».

Il reste à voir dans quelle mesure elles ont été réellement constructives, étant donné que le Hamas a été ferme sur son refus d'accepter tout échange d'otages avant d'avoir la garantie d'un arrêt complet des opérations militaires israéliennes à Gaza, tandis que le gouvernement de Benjamin Netanyahu a clairement indiqué qu'Israël poursuivrait sa guerre contre la bande de Gaza jusqu'à ce qu'il parvienne à la destruction complète du Hamas.

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Le 29 janvier, le Premier ministre du Qatar a annoncé que les réunions de la veille avaient effectivement abouti à la mise en place d'un cadre pour une trêve progressive, qu'il a qualifiée de « bon progrès », déclarant qu'il le transmettrait au Hamas. 

Que veut Israël ?

Le 28 décembre 2023, le Qatar a envoyé le cadre d'un nouvel accord à Israël et au Hamas, en demandant aux deux parties d'indiquer leurs exigences. La réponse d'Israël a été la libération de tous les otages dans un délai de plusieurs semaines.

Le 23 janvier, le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'Israël n'accepterait pas un accord de cessez-le-feu qui laisserait le Hamas au pouvoir à Gaza.

Le même jour, un enregistrement audio a été diffusé, comme l'ont rapporté plusieurs médias israéliens, dans lequel M. Netanyahou exprime sa méfiance à l'égard du Qatar et qualifie même les principaux négociateurs de « problématiques », les accusant de financer le Hamas. 

Cinq sources au fait des négociations affirment qu'Israël a refusé de discuter d'une cessation des hostilités qui n'inclurait pas le démantèlement du Hamas d'une manière ou d'une autre. Elles n'ont pas précisé si le fait d'exiler les dirigeants du Hamas de l'enclave de Gaza était considéré comme un « démantèlement ».

Le 25 janvier, le Washington Post a fait état d'une proposition israélienne prévoyant une pause de 60 jours dans les combats en échange de la libération progressive de plus de 100 otages, en commençant par les femmes et les enfants, puis les hommes, les soldats et les corps de ceux qui sont morts alors qu'ils étaient retenus en captivité à Gaza.

Que veut le Hamas ?

Le Hamas a exigé un retrait complet des forces israéliennes de l'enclave en échange de la libération des otages restants. Lundi, l'AFP a cité un haut responsable du Hamas, Taher al-Nounou, qui a déclaré : « Nous parlons avant tout d'un cessez-le-feu complet et global, et non d'une trêve temporaire ». Dans l'interview, il a précisé qu'une fois que les combats auront cessé, « le reste des détails pourra être discuté », y compris la libération des otages.

La première réponse du groupe à l'initiative de médiation prise par le Qatar en décembre a été d'indiquer qu'il cherchait une trêve de plusieurs mois. À la suite de cette proposition initiale, des sources affirment que des progrès ont été réalisés pour amener les deux parties à se mettre d'accord sur une trêve de 30 jours. 

Toutefois, ces progrès ont été interrompus, le Hamas ayant refusé d'aller de l'avant tant que les conditions futures d'un cessez-le-feu permanent n'auront pas été convenues, selon six sources.

Selon un responsable palestinien s'adressant à Reuters, le Hamas souhaite que les États-Unis, l'Égypte et le Qatar garantissent l'application du cessez-le-feu et craint que le gouvernement de M. Netanyahu ne reprenne les combats dès que le Hamas aura libéré les otages civils, même si les soldats israéliens restent captifs.

Lors d'un premier cycle de négociations, le Hamas avait demandé la libération de tous les prisonniers palestiniens des prisons israéliennes, y compris ceux qui avaient participé aux attentats du 7 octobre, mais il a depuis assoupli cette demande, à laquelle Israël s'oppose probablement avec véhémence, a déclaré une source américaine à l'agence Reuters.

Après l'échec d'un accord sur un cessez-le-feu d'une semaine et l'échange d'otages en novembre 2023, la communication entre Israël et le Hamas s'est désintégrée. Au cours des deux dernières semaines, la reprise des négociations a été évoquée, malgré de sérieux obstacles.Dans la nuit du 25 janvier, le journal israélien Haaretz a rapporté les propos d'une source au fait des...
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