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Culture - Spectacle

Gare au Redouane ! Le roi de la vanne débarque à Beyrouth...

Il se produit ce samedi 3 février au Casino du Liban avec son spectacle signature : « On m’appelle Marseille ». Du stand-up plein de punch, d’autodérision et d’insolentes surprises, réservées celles-ci aux public du premier rang. Échanges toniques par téléphone avec le nouveau phénomène de l’humour français à quelques jours de son arrivée au Liban.

Gare au Redouane ! Le roi de la vanne débarque à Beyrouth...

Redouane Bougheraba, roi de la vanne improvisée. Photo DR

On le surnomme le roi de l’improvisation. Sa spécialité ? Interagir avec son public, mais surtout se moquer de ses – courageux ! – spectateurs du premier rang. Redouane Bougheraba, né à Marseille de parents algériens, emporte son accent chantant et son humour percutant de salles de spectacle en stades de foot, qu’il est le tout premier humoriste français à remplir en one-man-show. Pur produit du Jamel Comedy Club, le grand brun méditerranéen manie aussi bien l’autodérision que la répartie hilarante en ping-pong. À la veille de son passage au Casino du Liban*, avec son stand-up « On m’appelle Marseille », il a accordé à L’Orient-Le Jour une interview express, histoire de donner à ses fans libanais un petit avant-goût de ce qui les attend.

Vous qui avez baptisé votre spectacle « On m’appelle Marseille », si quelqu’un vous dit : « On m’appelle Beyrouth », vous en pensez quoi ?

 Je pense qu’il m’a dupliqué mon stand-up (rires). En fait, j’ai baptisé mon spectacle « On m’appelle Marseille » parce que quand je suis arrivé à Paris pour ma carrière, les gens n’arrivaient pas à retenir mon nom. Pour eux, Redouane Bougheraba c’était trop compliqué, donc ils m’appelaient « Le Marseillais », à cause de mon accent, et même « Marseille ». Donc, si quelqu’un me dit qu’il s’appelle Beyrouth, je penserais qu’il s’agit d’un Libanais qui a un nom tellement compliqué que c’est plus facile de l’appeler Beyrouth.

Pourquoi, selon vous, les spectateurs du premier rang payent-ils le prix fort pour se faire insulter ?

Ce n’est pas vraiment une insulte. C’est du clash, de la dérision, de la caricature, et c’est fait avec amour et bienveillance. Et donc, pour eux, ça reste un moment inoubliable. Les gens se battent pour avoir des places de premier rang. Ce sont ces billets-là qui partent toujours en premier.

Donc les gens savent toujours à quoi s’attendre ? Vous n’avez jamais eu des personnes qui étaient tombées là par hasard ?

Jamais. Se placer par hasard dans mes spectacles au premier rang, ça n’existe pas. À moins que votre conjoint ne veuille vous faire la surprise… Mais si je perçois que vous ne voulez pas que je m’intéresse à vous, je ne vais pas vous attraper. Je sais que vous êtes là en tant que fan et je ne veux pas vous vexer...


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Vous n’hésitez pas à charrier les gens sur leur physique, leur handicap ou leur religion. Y a-t-il une ligne rouge que vous ne franchissez pas ?

On peut rire de tout à partir du moment que c’est fait avec bienveillance. Mes lignes rouges dépendent de la personne que j’ai en face de moi. Si je vois dans ses yeux que mes blagues la touchent, j’arrête pour ne pas la vexer.

J’espère que vous avez de bons yeux ?

Ah que oui… 


Un humoriste qui privilégie les échanges piquants avec son public. Photo DR


Vous clachez donc souvent vos spectateurs. Vous arrive-t-il de les draguer aussi parfois ?

Le clash qu’on fait, c’est un peu de la drague. Tout le spectacle est une forme de drague. Comme dit le dicton : « Femme qui rit, à moitié dans ton lit. » Du coup, quand toute la salle rigole, la moitié est dans mon lit. Mais c’est que la moitié quoi…


Vous avez  baptisé votre spectacle « On m’appelle Marseille » et pourtant vous êtes installé à Londres. Qu’est-ce qui vous y a emmené ?

Ma femme en avait marre de la France. Elle voulait s’installer ailleurs. Et moi je voulais quand même être dans une ville proche de Paris. Les deux qui en sont les plus proches sont Londres et Bruxelles. On a choisi Londres.

Vous qui remplissez des stades, dont le fameux Vélodrome de Marseille, qu’est-ce qui vous donne encore l’envie de vous produire dans des salles plus intimistes, comme celle du Casino du Liban ?

C’est vrai qu’il n’y avait jamais eu avant moi de one-man-show d’humour dans un stade. Mais bon, je joue en France depuis des années, et le Vélodrome c’est chez moi, dans ma ville, c’est relativement facile pour moi qui suis marseillais. Après, c’est vrai aussi que le Vélodrome a une capacité de 60 000 spectateurs, soit l’équivalent de 60 Casino du Liban. Donc chaque spectacle au Vélodrome est quasiment l’équivalent de deux mois de show tous les soirs au Liban. Mais, comme partout où je joue, que ce soit en France ou en Afrique, il y a des Libanais de la diaspora dans mon public, et comme j’ai reçu beaucoup de demandes pour me produire au Liban, voilà, je viens. C’est un pays où je ne me suis encore jamais rendu, et on m’a dit que la salle du Casino est très belle.


Pouvez-vous me dresser un portrait-robot des Libanais tel que vous les percevez ?

C’est positif d’être libanais. C’est un accent qui chantonne quand vous parlez arabe. C’est la réussite de la diaspora ; c’est être bons vivants, très généreux, très dépensiers, très expansifs ; c’est de la bonne bouffe et des chansons ; c’est aussi beaucoup de Six Packs et de chirurgie esthétique… Mais ça, c’est des stéréotypes.

Redouane Bougheraba, l’humoriste franco-algérien qui remplit les stades. Photo DR


Qui sont vos humoristes préférés ? Ceux qui vous ont donné envie d’y aller vous aussi ?

Gad Elmaleh, avec son spectacle En Décalage que j’ai vu énormément de fois. Et parmi les artistes avec qui je joue, c’est mon ami Roman Frayssinet.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre stand-up ?

Je retrace mon parcours. J’explique comment je suis arrivé à Paris, comment j’ai été à New York et comment j’ai joué derrière un rideau. Je raconte comment mes parents voulaient me caser… Je traite de différents thèmes que sont la famille, le mariage, les relations hommes et femmes, le travail, le monde du spectacle, les voyages, etc. Et entre tout ça, j’improvise un peu.

Allez-vous adapter le show au public libanais ?

Je vais essayer d’adapter. Je vais rajouter des trucs… J’ai beaucoup observé le Liban et je vais tout faire pour que le public sorte ravi du spectacle.

Si vous deviez arrêter le stand-up, vous feriez quoi ?

Du cinéma. Je m’y lance déjà (il a fait une apparition dans Reste un peu de Gad Elmaleh). Je me prépare à tourner mon premier long-métrage à Calcutta. C’est l’histoire d’un ouvrier français dont l’usine est délocalisée en Inde. Il y est envoyé en tant qu’expatrié. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que son salaire est indexé sur celui des locaux. Du coup, ce n’est plus des euros qu’il gagne mais des roupies, et c’est la descente aux enfers…


Et pour conclure, quelle célébrité rêvez-vous de voir à votre spectacle assise au premier rang ?

Carlos Ghosn (la réponse fuse dans un éclat de rire, sans aucune hésitation). Je lui demanderais : « Hey, comment tu vas faire pour sortir du spectacle, et au fait, comment tu y es rentré ? »


* « On m’appelle Marseille » au théâtre du Casino du Liban, Jounieh, le samedi 3 février. Billets en vente sur Ticketing Box Office

On le surnomme le roi de l’improvisation. Sa spécialité ? Interagir avec son public, mais surtout se moquer de ses – courageux ! – spectateurs du premier rang. Redouane Bougheraba, né à Marseille de parents algériens, emporte son accent chantant et son humour percutant de salles de spectacle en stades de foot, qu’il est le tout premier humoriste français à remplir en...

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