2024 commence mal

En constatant que dans le projet du budget pour 2024 un devoir d’école noté pour une fille de l’un de nos ministres s’est hissé par hasard, ou quant aux prévisions de bénéfices des visites de la grotte de Jeïta, il apparaît que ce fameux site ne pourra gagner que 700 dollars pour 2024, on déduit le manque de sérieux dans un pays où tout tourne mal et dans tous les domaines.

Nous allons commencer par les banques. Pour récupérer votre argent, la circulaire n° 151 est géniale. Elle permettra bientôt aux déposants de retirer 150 dollars par mois de leur compte avec la bénédiction de la Banque du Liban. Petit exemple, si vous avez cent mille dollars, vous allez les récupérer dans cinquante-cinq ans, et le comble, les banques sont mécontentes et déclarent qu’elles feront faillite à cause de cette circulaire.

Du côté social, la Banque mondiale, dans le cadre du programme Aman, a annoncé au ministre concerné la suspension du déblocage des fonds accordés pour les familles les plus pauvres qui seront confrontées à la réduction des aides internationales sur lesquelles elles comptent pour subvenir à leurs besoins. Quant aux réfugiés syriens, les aides continueront sans aucune modification.

Temps. Lui aussi a son rôle à jouer, bon ou mauvais, et avec la neige et les pluies qui reprennent de plus belle, le passage sur les routes montagneuses devient un pari risqué. La route de Dahr el-Baïdar est un exemple flagrant où, en spectateurs, nos ministres concernés assistent impuissants aux glissements de terrains bien perceptibles, et tant pis si ceci pourra provoquer un éboulement majeur, ils n’ont ni moyen ni argent.

Sécurité. Enfin, chaque « tribu » ou confession a sa propre politique. Ici, on veut faire la guerre au nom de la Palestine, là-bas, on veut vivre en paix comme en Suisse. Et entre la Palestine et la Suisse, seul le peuple libanais paie les pots cassés. Les écoles et les universités deviennent un luxe à payer, et les hôpitaux un souhait pour tout malade n’ayant pas une assurance privée.

2024 commence donc mal et espérons qu’Euripide n’aura pas raison cette fois quand il avait dit un jour : « Ce qui commence mal finit mal. »

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