La municipalité de Ghobeiri, un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, a intenté une action en justice contre Metropolitan, une entreprise de sécurité privée, après que des photos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant ce qui semble être deux agents de sécurité attachant un homme à un poteau. Sur l'une des photos, le visage de l'homme est couvert et une pancarte indiquant « Je suis un voleur » est attachée à son T-shirt.
L'homme est lié à des poteaux en deux endroits différents, ce que L'Orient Today a pu confirmer auprès d'une source haut placée chez Metropolitan, qui s'est exprimée sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité de la question. De même source, on précise que le voleur présumé avait tenté de pénétrer dans des bureaux appartenant à un client lorsque des agents de sécurité l'ont surpris, ajoutant que ces agents avaient été « soumis à une pression sociale » par les habitants de la région pour humilier publiquement la personne concernée.
La source a également affirmé que Metropolitan avait appelé les Forces de sécurité intérieure (FSI) et la municipalité de Ghobeiri, mais que toutes deux avaient été « lentes à venir », ce qui a incité l'entreprise à donner l'ordre de libérer l'homme, avant d'ouvrir une enquête sur l'affaire.
Pas d'information sur l'identité de l'homme
« Ce qui s'est passé avec les agents est quelque chose que nous n'acceptons pas. Nous respectons les Droits de l'homme, et le présumé voleur aurait dû être remis aux forces de sécurité », a ajouté cette source. Une autre source au sein des FSI a, elle, déclaré à L'Orient Today que les policiers n'avaient pas trouvé l'homme lorsqu'ils sont arrivés sur place et qu'ils ignorent son identité.
L'Orient Today a également contacté le chef de la municipalité de Ghobeiri, Mouine Khalil, qui a expliqué qu'il poursuivait en justice l'entreprise de sécurité privée pour avoir contourné la loi et assumé à tort le rôle de la sécurité officielle. Mardi, la municipalité a publié une condamnation et souligné n'avoir rien à voir avec l'incident.
« Nous ne savons même pas s'il était un voleur, nous ne savons pas ce qu'il a fait mais, dans tous les cas, les forces de sécurité ou notre police auraient dû traiter l'affaire, pas une entreprise privée », a estimé M. Khalil, ajoutant qu'il ne connaissait pas le nom de l'homme incriminé ni sa nationalité et que, même après l'incident, il n'avait pas été remis à la police municipale.
« C'est malheureux, ils n'auraient pas dû l'attacher, dans le pire des cas le frapper et le remettre à la police, mais pas de la manière dont cela s'est passé », a fait valoir de son côté un chauffeur de taxi à L'Orient Today, témoin de l'un des deux incidents. Un propriétaire de magasin a également témoigné, disant que l'homme accusé d'être un voleur avait « la réputation de voler ».
commentaires (8)
Cette justice privée, type cowboy, ne sert-elle pas plutôt à protéger nos valeureux politico-voleurs qui pullulent dans nos administrations et autres, soit-disant, représentions du peuple ?
Wlek Sanferlou
14 h 03, le 26 janvier 2024