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Dernières Infos - Diplomatie

Bagdad et Washington vont discuter de l'avenir de la coalition antijihadistes

Un drapeau irakien. Phoro d'archives AFP

L'Irak et les Etats-Unis ont annoncé jeudi de prochaines discussions sur l'avenir de la coalition internationale antijihadistes en vue d'aboutir à un calendrier permettant une réduction de ses effectifs, en pleines tensions régionales et attaques récurrentes de groupes armés pro-Iran.

Les Etats-Unis déploient environ 2.500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie voisine, engagés au sein de la coalition internationale qu'ils ont créée en 2014 pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

De nombreux pays ont participé à cette coalition, épaulant les forces irakiennes dans les grandes batailles contre l'EI. Pour empêcher une résurgence du groupe jihadiste, des soldats américains, français, britanniques ou encore espagnols notamment sont toujours stationnés en Irak et fournissent assistance et conseils aux troupes irakiennes.

Sur fond de guerre à Gaza entre Israël, allié de Washington, et le Hamas palestinien, soutenu par l'Iran, des groupes armés pro-Iran en Irak ont mené des attaques contre les soldats américains et de la coalition, entraînant une riposte des forces américaines.

Ce qui a poussé le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani à réclamer un départ de la coalition, organisé via un calendrier négocié.

Jeudi, le ministère des Affaires étrangères irakien a annoncé dans un communiqué le lancement de « groupes de travail » dans le cadre d'une « commission militaire suprême » unissant Bagdad et Washington.

Ces groupes vont « évaluer le danger posé par l'EI » ainsi que « le renforcement des capacités des forces irakiennes, en vue de créer un calendrier précis déterminant la durée de la présence des conseillers de la coalition en Irak, et le début d'une réduction progressive et étudiée de ces conseillers », selon le texte.

Exercice d'équilibriste

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a confirmé le début « dans les prochains jours » des « réunions » des groupes de travail. « Trois facteurs clés » seront examinés, a-t-il dit: « la menace de l'EI, les exigences opérationnelles (...) et le niveau des capacités des forces de sécurité irakiennes ». Il a promis « une consultation avec les partenaires de la coalition à toutes les étapes du processus ».

Après une montée en puissance fulgurante et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l'EI a été mis en déroute sous les coups des forces locales aidées par la coalition et Bagdad a proclamé en 2017 sa « victoire » contre les jihadistes.

La situation volatile oblige depuis des semaines le Premier ministre irakien à se livrer à un délicat exercice d'équilibriste. Porté au pouvoir par une majorité parlementaire formée de partis pro-Iran, il doit préserver les rapports stratégiques avec les Etats-Unis.

En recevant à Bagdad le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares, M. Soudani a réitéré qu'il était nécessaire de remplacer la coalition internationale par « des relations bilatérales avec tous les pays » membres.

L'EI, a-t-il dit « n'est plus un danger pour l'Etat irakien, et nos forces armées sont capables d'assumer pleinement le maintien de la sécurité et de la stabilité ».

« Eviter un débordement »

Pour le ministre espagnol, « les attaques contre les troupes étrangères doivent cesser ». « Nous sommes ici à la demande du gouvernement irakien et nous partirons quand le gouvernement irakien l'envisagera », a-t-il dit, jugeant « crucial d'éviter un débordement de la crise à Gaza ».

Depuis la mi-octobre les groupes armés pro-Iran ont mené en Irak et en Syrie plus de 150 tirs de roquettes et frappes de drones contre les soldats américains et ceux de la coalition. En représailles, Washington a effectué plusieurs frappes en Irak contre ces groupes.

Les attaques menées contre la coalition ont été revendiquées par la « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran qui affichent leur solidarité avec les Palestiniens et réclament le départ des troupes américaines.

A l'instar des Brigades du Hezbollah, turbulente faction affiliée aux anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, et visée mercredi par des frappes américaines.

Des funérailles ont été organisées jeudi à Bagdad pour la victime des bombardements de mercredi, en présence de quelques centaines de personnes qui brandissaient des drapeaux du Hachd ou des Brigades du Hezbollah.

L'Irak et les Etats-Unis ont annoncé jeudi de prochaines discussions sur l'avenir de la coalition internationale antijihadistes en vue d'aboutir à un calendrier permettant une réduction de ses effectifs, en pleines tensions régionales et attaques récurrentes de groupes armés pro-Iran.Les Etats-Unis déploient environ 2.500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie voisine, engagés au sein...