Les Emirats auraient financé des assassinats au Yémen

Les Émirats arabes unis (EAU) ont financé des assassinats politiques au Yémen, selon un article d’investigation de la BBC. Selon cette enquête, les EAU auraient utilisé des formations données à leurs propres élites militaires par des mercenaires américains engagés par la pétromonarchie en 2015, pour créer un groupe yéménite local qui s’est chargé de ces assassinats, dont un petit nombre seulement serait lié au terrorisme.

Le Yémen, en proie à une longue guerre, avait connu plus de cent assassinats en seulement trois ans, entre 2015 et 2018 au sud du pays, ce qui avait affaibli son pouvoir central et renforcé le groupe rebelle houthi, aujourd’hui réintégré par les Etats-Unis sur leur liste d’entités terroristes. Dans cette guerre, les EAU faisaient partie d’une coalition menée par l’Arabie saoudite et appuyée par les Etats-Unis et la Grande Bretagne.

La majorité des victimes d’assassinat faisaient partie du mouvement Islah, une branche des Frères musulmans déjà interdits dans plusieurs pays arabes dont les EAU, pour son appui politique à l'organisation d'élections, ce qui est vu comme une menace par la famille royale dans ce pays, toujours selon l’article. Les assassinats étaient tous menés suivant la même méthode : une détonation qui sert à détourner l’attention de la victime, avant que celle-ci ne soit abattue par balles. Le fait qu’ils aient été commis par des Yéménites formés par les Émiratis a réussi longtemps à brouiller les pistes.

L’investigation de la BBC, citant un lanceur d’alerte local, a montré qu’une unité en particulier, appelée « Unité de contre-terrorisme », était formée à cette méthode d’assassinat. Ce lanceur d’alerte a même indiqué à la BBC que les EAU avaient recruté des membres d’el-Qaëda, alors même que les mercenaires américains qui avaient à la base formé les militaires émiratis avaient pour objectif d’éliminer des membres de groupes tels qu’el-Qaëda et Etat islamique.

Le gouvernement des EAU a démenti dans le cadre de l’article toutes ces « allégations », assurant qu’elles étaient « fausses et sans aucun fondement ».