Walid Joumblatt, ancien chef du Parti socialiste progressiste, a affirmé œuvrer avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le président de la Chambre, Nabih Berry, pour éviter le scénario d’une guerre totale entre le Liban et Israël, le parti de Dieu ayant érigé la frontière sud en front de soutien au Hamas, dans le cadre du conflit en cours à Gaza depuis le 7 octobre dernier.
M. Joumblatt s'entretenait dimanche soir avec M. Berry, qui l'a reçu à Aïn el-Tiné. Samedi, s’exprimant lors d’une tournée à Aley, le leader druze n’avait pas exclu l’éventualité de voir les hostilités durer plus d’un an. « Nous tentons d’éviter l’élargissement du conflit et de mettre fin à la guerre, alors que la mission de (l’émissaire américain) Amos Hochstein n’a pas encore porté ses fruits », a-t-il déclaré. « Si le scénario du pire venait à arriver, comme ce fut le cas en juillet 2006 (lors de la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah, NDLR), nous devons être prêts à recevoir nos compatriotes déplacés du Liban-Sud », a-t-il dit, réitérant ainsi une position qu’il avait exprimée dès les premiers jours du conflit.
Évoquant la situation politique interne, Walid Joumblatt a exclu la possibilité que soit tenue une élection présidentielle dans un avenir proche. « Le Rassemblement démocratique (bloc parlementaire joumblattiste) est parvenu à proroger le mandat du commandant de l’armée, Joseph Aoun », s’est en outre félicité M. Joumblatt, un peu plus d’un mois après le vote à la Chambre d’une loi à la faveur de laquelle tous les chefs d’appareil sécuritaire, dont le numéro un de l’institution militaire, ont été maintenus à leur poste pour un an supplémentaire. « Nous espérons qu’un nouveau chef d’état-major sera nommé prochainement », a-t-dit. Sauf que la nomination à ce poste (réservé à la communauté druze) comme au reste des sièges vacants du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée) se heurte au veto des Marada de Sleiman Frangié et, surtout, du ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, proche du Courant patriotique libre, hostile à toute nomination de la part d’un gouvernement expédiant les affaires courantes.
Ça n’est pas en déplaçant du vent et en multipliant les discours creux et les simulations de patriotisme qu’on arriverait à sauver notre pays. Il y des accords à respecter et des sanctions en cas de refus de s’y tenir point. Jumblatt ferait mieux de rappeler constamment ces accords bafoués par les proxy de l’Iran sur notre sol dans le seul but de garder sa mainmise que Jumblatt semble sciemment éviter d’évoquer de peur de froisser nos fossoyeurs. Le courage n’a jamais figuré dans son dictionnaire. Il préfère se tenir prêt à toute éventualité pour rester dans la course à l’échalote.
11 h 50, le 22 janvier 2024