Le clin d'œil

Miss! Miss you!

Miss! Miss you!

D.R.

C’était avant. Avant la guerre, les bombardements, les lignes de démarcation et les abris. Dans un Liban de carte postale, de ski nautique au Saint-Georges et de Caves du Roy, de belles filles en bikini se pavanant sur la plage devant des mecs basanés, la nouvelle était tombée comme une bombe. Notre Miss Liban à nous, une jolie blonde aux yeux verts, nature et souriante, était élue Miss Univers !

La Néo-Phénicie entière exultait, du président de la République qui la recevait en grande pompe au commun des mortels. Dans l’allégresse cocardière généralisée, c’était à qui prétendait être son voisin, son cousin, son ami ou « très bien la connaître », se ruant sous le crépitement des flashes pour se faire prendre en photo aux côtés de la belle.

Depuis, à chaque élection de Miss Univers, Monde ou de toute autre partie de la planète, l’espoir renaît. Et si, cette fois-ci, comme en 1971, c’était encore nous ?

En attendant ce jour bien improbable et avec une âme de midinette qu’aucun diplôme ne saurait faire disparaître, chut ! (surtout ne rien dire à vos étudiants de la Fac de Droit !), vous suiviez assidument tous les concours de beauté. Flonflons, défilés, paillettes, musique sirupeuse, écharpe, couronne, cadeaux mirifiques et larmes de joie de la Miss et de sa maman, tout, tout, tout vous enchantait…

Jusqu’à ces dernières années. C’est que les spotlights de la fête ne brillent plus comme avant et que votre enthousiasme est retombé comme un soufflé. En cause ? Féminisme, diversité, inclusion et MeToo.

Au lieu des sirènes en maillots lamés, défilent désormais de petites boulottes, des mères de famille enrobées chargées d’enfants, des tatouées comme des camionneurs endurcis et même, même des transgenres… Quant à la légèreté et au glamour, ils ne sont plus au rendez-vous depuis que les « CAUSES » occupent le devant de la scène : femmes battues, gosses harcelés, filles violées, malades, victimes de racisme, anorexiques et autres joyeusetés que les Miss en puissance promettent solennellement, trémolos dans la voix, de combattre de toutes leurs forces durant leur mandat.

Miss, Miss, nos chères Miss d’autrefois qui n’avaient honte ni d’être blondes, ni d’avoir des yeux bleus, ni d’avoir un corps de rêve en maillot, ni d’être quelque peu nunuches (ça ajoutait à leur charme ?), we really miss you !

C’était avant. Avant la guerre, les bombardements, les lignes de démarcation et les abris. Dans un Liban de carte postale, de ski nautique au Saint-Georges et de Caves du Roy, de belles filles en bikini se pavanant sur la plage devant des mecs basanés, la nouvelle était tombée comme une bombe. Notre Miss Liban à nous, une jolie blonde aux yeux verts, nature et souriante, était élue Miss...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut