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Nos Lecteurs ont la Parole

Comment saint Nicolas s’est-il transformé en père Noël ?

Chaque année, à l’approche de Noël, l’excitation des enfants du monde entier monte soudain d’un cran. Le soir du 24 au 25 décembre, ils attendent avec une immense impatience la venue du père Noël et de ses innombrables cadeaux. Mais quelle est donc l’histoire de cette figure emblématique qui fait tant battre le cœur des enfants de 7 à 77 ans ?

Tout commence trois siècles après la naissance de Jésus-Christ, dans la ville de Myre (située dans la Turquie actuelle), avec l’action bienveillante d’un évêque du nom de Nicolas. Malgré ses origines aisées, cet homme se distingue par son immense humilité et sa simplicité. Il manifeste une affection toute particulière envers les enfants défavorisés auxquels il offre discrètement des présents. Après avoir accompli plusieurs miracles de son vivant, il est canonisé saint après sa mort, devenant ainsi saint Nicolas de Myre, patron des marins, mais aussi et surtout protecteur des enfants. Vers le XIIe siècle, les reliques de saint Nicolas de Myre sont transférées à Bari, en Italie, afin de les mettre à l’abri de l’influence musulmane grandissante dans la région d’Asie mineure. Des croisés faisant escale à Bari, où repose la dépouille de saint Nicolas, sont impressionnés par la belle histoire de ce saint protecteur des enfants. C’est ainsi que le culte de saint Nicolas se propage à travers l’Europe, notamment aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Luxembourg et dans le nord de la France.

Dans l’Europe médiévale, la Saint-Nicolas est célébrée durant la nuit du 5 au 6 décembre. D’après la légende, le saint homme se déplace à dos d’âne pour rendre visite aux enfants sages et leur offrir des cadeaux et des friandises. En prévision de sa visite, les petites âmes déposent leurs souliers sous la cheminée ou à la porte d’entrée de leur demeure. elles y placent aussi des provisions de voyage pour ravitailler le baudet du saint, telles que du sucre, du lait et parfois des carottes. Selon certaines légendes, un personnage nommé le père Fouettard, vêtu de noir, accompagne également saint Nicolas pour réprimander les enfants récalcitrants et désobéissants.

Au XVIe siècle, la Réforme protestante gagne du terrain en Europe du Nord, entraînant l’abandon de la célébration de saint Nicolas dans divers pays. Malgré cela, de nombreuses régions européennes préservent la tradition de saint Nicolas et sa célèbre distribution de cadeaux aux enfants. Au XVIIe siècle, des colons hollandais qui émigrent en Amérique introduisent la tradition de saint Nicolas, qu’ils appellent Sinterklaas, selon son appellation flamande. Les anglophones modifient cette dénomination hollandaise pour la transformer en Santa Claus, contribuant ainsi à répandre la coutume en Amérique du Nord. Les familles chrétiennes choisissent alors d’associer cette festivité à la naissance du Christ, déplaçant ainsi la célébration de Santa Claus de la nuit du 4 au 5 décembre à celle du 24 au 25 décembre.

En 1822, l’Américain Clement Clarke Moore rédige, pour ses enfants, un savoureux poème de Noël intitulé Une visite de saint Nicolas (A Visit from St. Nicholas). Dans cette narration, saint Nicolas est décrit comme un petit bonhomme potelé, dodu, vif et jovial. Sa barbe est aussi blanche que la neige, et il est vêtu de fourrure de la tête aux pieds. Tenant une pipe entre ses dents, la fumée l’entoure comme une couronne. Il conduit un traîneau volant tiré par huit petits rennes. Lorsqu’il arrive à une certaine destination, il descend par la cheminée de la maison pour déposer des cadeaux aux enfants. Une fois son travail terminé, il remonte par la cheminée, saute sur son traîneau, siffle à son attelage puis s’envole en s’exclamant : « Joyeux Noël et bonne nuit à tous ! » Il est à noter que dans cette charmante histoire imaginaire, saint Nicolas est représenté comme un lutin afin qu’il puisse se faufiler facilement dans les cheminées des maisons. Par ailleurs, cet aspect du lutin évoque les créatures fantastiques des anciennes mythologies de l’Europe du Nord.

Au fil des années, de nombreux artistes américains ont apporté des modifications significatives à la représentation de Santa Claus, lui conférant une image encore plus laïque et moins religieuse. Cependant, c’est vers la seconde moitié du XIXe siècle que l’image moderne de Santa Claus commence à se dessiner de manière distincte, notamment grâce à une série d’illustrations du caricaturiste américain Thomas Nast. Sur une période d’environ 30 ans, l’illustrateur représente Santa Claus comme un vieil homme bedonnant avec une barbe blanche et à l’allure toujours joviale. Il est vêtu d’un costume rouge bordé de fourrure blanche et orné d’une large ceinture noire.

Au début du XXe siècle, le phénomène Santa Claus s’enracine profondément dans la culture populaire américaine. De même, l’aspect physique de Santa Claus évolue de façon significative. Le vieil homme n’est plus un lutin. Aussi, il revêt un costume d’une rougeur éclatante et arbore une barbe d’une blancheur resplendissante. Dans les années 1930, la société américaine Coca-Cola a l’idée remarquable de représenter Santa Claus en train de savourer un Coca en plein hiver afin de reprendre des forces et de poursuivre sa tournée de distribution de cadeaux. L’objectif de cette ingénieuse campagne publicitaire est de persuader les enfants de consommer la célèbre boisson gazeuse, même pendant la saison hivernale. La tâche de dessiner Santa Claus revient à l’illustrateur Haddon Sundblom qui, semble-t-il, se prend lui-même comme modèle pour représenter le personnage. De plus, il habille Santa Claus d’une tunique et d’un pantalon aux couleurs traditionnelles rouge et blanc, lesquelles s’harmonisent parfaitement avec celles de la cannette de la boisson gazeuse.

Le chaleureux et sympathique « Santa Claus », version américaine moderne, est un vieil homme débonnaire avec un long manteau, un bonnet rouge et une longue barbe blanche. Le prototype traverse l’Atlantique pour s’implanter en Europe vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce débarquement foudroyant du père Noël américain dans le vieux continent européen n’est pas du goût de tout le monde. L’Église, notamment, ne voit pas d’un bon œil la venue impromptue et intempestive de ce gros bonhomme laïque. Cependant, en ce temps-là, il y avait dans le Vieux Continent un attrait particulier pour tout ce qui se rapporte aux produits américains. En France spécifiquement, le père Noël s’impose dans la culture populaire grâce à de nombreuses émissions et chansons, dont notamment l’adorable Petit papa Noël de Tino Rossi en 1946. Dans les années 1950, les grands magasins parisiens utilisent le concept du gentil père Noël pour inciter les parents à acheter encore plus de présents à leurs enfants.

À l’ère du XXIe siècle, la magie du père Noël persiste et se répand à travers le monde. Il faut dire que ce vieux bonhomme œuvre intensément et discrètement pour non seulement garnir les demeures de présents, mais aussi et surtout pour emplir les cœurs d’enchantement. De plus, il n’attend ni merci ni récompense. Il veut tout simplement exprimer son amour intense et immense à l’humanité tout entière. En fin de compte, bien que le père Noël moderne ait une connotation laïque, il puise son inspiration dans la compassion chrétienne.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Chaque année, à l’approche de Noël, l’excitation des enfants du monde entier monte soudain d’un cran. Le soir du 24 au 25 décembre, ils attendent avec une immense impatience la venue du père Noël et de ses innombrables cadeaux. Mais quelle est donc l’histoire de cette figure emblématique qui fait tant battre le cœur des enfants de 7 à 77 ans ? Tout commence trois...

commentaires (1)

Quelle belle histoire

Eleni Caridopoulou

17 h 49, le 03 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • Quelle belle histoire

    Eleni Caridopoulou

    17 h 49, le 03 janvier 2024

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