Nazem Ahmad. Photo du département de justice américain
Le « bras-droit » du collectionneur d’art belgo-libanais Nazem Ahmad, l’Indien Sundar Nagarajan, 66 ans, a été extradé de Londres aux États-Unis début décembre, ont confirmé mardi les autorités britanniques à un syndicat de la presse indien repris par New Delhi TV et le média émirati The National. Une extradition qui s’est déroulée sans audience, initialement prévue en 2024, après l’accord donné par l’intéressé d'un procès tenu aux États-Unis.
Présenté par l’OFAC (Bureau de contrôle des actifs étrangers aux États-Unis) comme le « principal comptable international » de Nazem Ahmad, sous sanctions américaines depuis 2019 pour soupçon de financement du Hezbollah, Sundar Nagarajan est accusé d’avoir été au cœur de la gestion financière des opérations d’un réseau international de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale mené par l’homme d’affaires et qui inclurait au moins 52 personnes et entités internationales, toutes sanctionnées le 18 avril 2023. Il avait été arrêté en avril dernier par la police londonienne.
Selon le Trésor américain, Sundar Nagarajan aurait tenu les comptes d’opérations du réseau menées « à Hong Kong, aux Émirats arabes unis et en Afrique du Sud » et facilité « le paiement et l’expédition d’œuvres d’art achetées par Nazem Ahmad auprès de grandes maisons de ventes aux enchères et de galeries d’art ». Les charges retenues à son encontre sont les suivantes : « Avoir matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou des biens ou des services à ou en soutien à Nazem Said Ahmad », comme indiqué sur le site de l’OFAC.
Également connu sous les alias Kasiviswanathan Naga et Nagarajan Sundar Poongulam, Sungar Nagarajan est originaire de Madurai-Tamilnadu, en Inde, et est domicilié à Hayes en Angleterre et à Anvers en Belgique. Peu après son arrestation par Scotland Yard, et selon la presse indienne, un tribunal britannique avait refusé sa libération sous caution en raison des soupçons dans sa participation au financement du Hezbollah, considéré par les gouvernements américain et britannique comme un groupe terroriste, et ce malgré ses arguments selon lesquels il était d'origine hindoue et ne soutenait pas « le terrorisme islamiste ».
Quant à Nazem Ahmad, il vivrait avec sa famille au Liban depuis des années, selon des informations de L’Orient-Le Jour, et serait de nature plutôt discrète. Le gouvernement américain offre une récompense pouvant atteindre 10 millions de dollars pour toute information pouvant mener à son arrestation.
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