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Dernières Infos - Conflit

Vers un "effondrement" de l'ordre civil dans la bande de Gaza, alerte l'ONU

De la fumée noire est aperçue dans le nord de la bande de Gaza, après une frappe israélienne, le 14 décembre 2023. Photo JACK GUEZ / AFP

La faim et le désespoir poussent la population à s'emparer de l'aide humanitaire acheminée dans la bande de Gaza, a affirmé l'ONU jeudi, avertissant d'un "effondrement de l'ordre civil".

"Partout où l'on va, les gens sont désespérés, affamés et terrifiés", a déclaré le Commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, au cours d'une conférence de presse à Genève, en marge du Forum mondial des Nations unies sur les réfugiés. 

"Nous sommes au bord d'une possible implosion" dans la bande de Gaza, "parce que l'ordre civil s'effondre de plus en plus", en raison de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas en Israël le 7 octobre, a-t-il ajouté.

Israël a autorisé la mise en place d'un point supplémentaire d'inspection de l'aide humanitaire, à Kerem Shalom, avant son entrée, d'Egypte, dans la bande de Gaza par le terminal de Rafah. Et ce afin d'augmenter le flux des produits entrant dans ce cadre à l'intérieur de ce territoire mais c'est loin d'être suffisant, selon l'ONU.

Rafah reste le seul point d'entrée dans la bande de Gaza que peuvent utiliser les organisations internationales afin d'y acheminer de l'aide à la population dont les conditions de vie sont catastrophiques.

"Plus l'aide humanitaire restera dérisoire par rapport à l'immensité des besoins, plus cette tension va perdurer, plus la situation va devenir impossible", a soutenu M. Lazzarini, racontant à nouveau qu'il a vu des habitants de la bande de Gaza faire main basse sur de la nourriture transportée par les camions acheminant l'aide humanitaire et la manger immédiatement dans la rue.

"Je n'ai entendu parler d'aucun de nos camions, aussi bien de l'ONU que de l'UNRWA, détourné" violemment par le Hamas, a-t-il répondu à une question.

"Avec ce désespoir croissant, notre environnement opérationnel devient de plus en plus difficile. À ce stade, en l'absence d'un cessez-le-feu, le seul moyen d'y remédier (...) est d'apporter une aide à grande échelle", a-t-il affirmé.

"La faim est une chose que les habitants de (la bande de) Gaza n'avaient jamais connue auparavant mais elle est apparue ces dernières semaines", a-t-il assuré.

L'attaque du Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sol israélien le 7 octobre a provoqué la mort de 1.200 personnes, en majorité des civils, et quelque 240 autres ont été prises en otage, selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël a procédé à des bombardements intensifs, doublés d'une offensive terrestre, dans lesquels près de 18.800 Gazaouis ont péri, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de ce territoire contrôlé par le Hamas.

Dans la bande de Gaza, "les gens ont le sentiment d'avoir été abandonnés par la communauté internationale", a assuré M. Lazzarini, qui s'est dit "choqué" par "le manque d'empathie et d'humanité (...) alors qu'en fait, ce qui se passe à Gaza devrait indigner n'importe qui".



La faim et le désespoir poussent la population à s'emparer de l'aide humanitaire acheminée dans la bande de Gaza, a affirmé l'ONU jeudi, avertissant d'un "effondrement de l'ordre civil".

"Partout où l'on va, les gens sont désespérés, affamés et terrifiés", a déclaré le Commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés...