Benoît Bazin, directeur général de Saint-Gobain. Photo DR
Prêcher par l’exemple et pousser les professionnels de la construction et les décideurs politiques à prendre leurs responsabilités pour accélérer l’adoption de solutions durables, tel est l’objectif du groupe français Saint-Gobain, présent aux Émirats arabes unis à l’occasion de la COP28, qui a pris fin le 12 décembre. Le géant mondial de la construction présent dans 75 pays dans le monde se veut optimiste et mise sur des avancées majeures dans son secteur.
« Cette COP a été le début d’un tournant dans la façon dont l’ensemble des acteurs concernés dans la construction conçoivent le secteur et revoient leur façon de faire de sorte à adopter une approche plus durable », espère ainsi Hady Nassif, directeur général chez Saint-Gobain Méditerranée de l’Est et du Moyen-Orient, et présent aux Émirats pour l’occasion. Pour le groupe, cela passe par une approche plus pragmatique et des critères bien définis. « Même si cela peut sembler bizarre pour certains, nous voulons qu’il y ait plus de lois régulant de manière efficace les émissions de CO2, le recyclage ou encore la réduction des déchets non valorisés. Nous sommes aussi pour l’homogénéisation des nombreux standards énergétiques utilisés aujourd’hui dans la construction », précise Benoît Bazin, directeur général du groupe Saint-Gobain.
Rassembler les acteurs concernés
Engagée dans la construction durable, le groupe est déterminé à jouer un rôle-clé dans cette transition vers la neutralité carbone à l'échelle globale. D’où sa volonté d'embarquer toutes les parties prenantes. « Pour trouver des solutions durables, nous ne pouvons pas agir seuls. Il faut unir les efforts et que les experts partagent leurs expériences et leurs idées », poursuit Benoît Bazin.
Dans ce cadre, la société se réjouit d’ores et déjà d’une avancée enregistrée le 6 décembre. Lors de cette journée dédiée entièrement et exclusivement à la thématique de la construction, les professionnels de ce secteur ont annoncé que le premier « Forum mondial bâtiments et climat » se tiendra les 7 et 8 mars 2024 à Paris. Cet évènement rassemblera gouvernements, organisations internationales, acteurs du secteur privé, experts du secteur et investisseurs afin d’échanger sur les enjeux et de s’entendre autour d’une série des recommandations concrètes permettant de baisser de manière drastique les émissions de CO2 d’ici à 2030.
Un événement qui sera totalement dédié au secteur de la construction, alors que ce n’est que la troisième année que la COP inclut le domaine de la construction à son programme, malgré le rôle primordial que joue ce secteur dans les émissions de CO2. Selon les estimations, il représenterait à lui seul près de 40 % des émissions mondiales de CO2 (28 % liées à l’exploitation des ressources et 12 % à la construction), et s’accaparerait 50 % des ressources naturelles.
« Le défi dans notre secteur aujourd’hui est d’agréger une chaîne de valeur très fragmentée. La technologie existe déjà. Le savoir-faire, nous l’avons aussi. Il nous reste encore à convaincre les différents acteurs de cette chaîne et de les mettre en lien », explique le directeur général du groupe. Preuve de cette expertise, Saint-Gobain MEMO (Méditerranée de l’Est et du Moyen-Orient) a inauguré, début 2023, al-Muntada, un bâtiment net zéro carbone construit entièrement à partir des produits de Saint-Gobain et situé à Masdar City - Abou Dhabi. Une façon de sensibiliser les foules et de prouver aux professionnels du secteur et aux clients que la construction durable existe et est d’ores et déjà fonctionnelle et accessible.
Accès au financement et petits gestes
Pour Saint-Gobain, le « Forum mondial bâtiments et climat » sera aussi l'occasion de discuter d'un autre point essentiel, celui de l'accès au financement et le rôle des institutions bancaires dans la promotion de la construction durable. Mais ce n'est pas pour autant que le groupe compte attendre les résultats de cette rencontre pour prendre les mesures adéquates. Car hormis son engagement à innover et offrir des matériaux de construction durables, le groupe montre aussi l'exemple au sein de ses usines.
Lors de visites dans ses deux usines Weber et Gyproc à Abu Dhabi, la société a ainsi présenté les nombreuses initiatives et petits gestes mis en place pour diminuer ses émissions de CO2 et réduire son impact négatif sur la planète. Par exemple, la direction de l’usine de Weber (production de mortiers) a mis en avant le fait d’avoir réussi à réduire de 16 % ses émissions de CO2, de 55 % son prélèvement d’eau et de 88 % ses déchets non valorisés entre 2017 et 2023. Des résultats obtenus grâce au développement de procédés qui permettent de traiter et réutiliser l’eau nécessaire à la production, ou au remplacement d’ici à trois ans des chariots élévateurs diesel par des équivalents électriques. « Des petits gestes, certes, mais des gestes qui montrent l’engagement de notre entreprise à atteindre la neutralité carbone en 2050 », conclut Benoît Bazin, dont le groupe, présent dans 9 pays de la région, à travers 46 usines, ne cesse de renforcer sa position dans le Moyen-Orient, y voyant un important potentiel.
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