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Donald Tusk appelle à une UE puissante et au soutien à l'Ukraine

Donald Tusk appelle à une UE puissante et au soutien à l'Ukraine

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, entouré de parlementaires, le 12 décembre 2023 à Varsovie. REUTERS/Aleksandra Szmigiel

Le chef élu du nouveau gouvernement polonais Donald Tusk a appelé mardi l'Occident à maintenir son soutien à l'Ukraine et livré un plaidoyer pro-européen, lors d'un discours de politique générale où il a également affiché son souhait d'apaiser un pays profondément divisé.

La chambre basse du Parlement, contrôlée par sa coalition multipartite, doit accorder dans la soirée sa confiance au nouveau gouvernement, à l'issue d'un vote quasiment acquis à l'avance, et mettre ainsi fin à huit ans de pouvoir nationaliste populiste.

Le processus a été retardé par un incident provoqué par le député d'extrême droite Grzegorz Braun qui a vidé un extincteur sur sur une menorah, chandelier à sept branches symbole du judaïsme, qui avait été allumée dans le Parlement à l'occasion des fêtes juives de Hanouka.

« Une chose inacceptable s'est produite. C'est une honte », a réagi M. Tusk devant la presse.

Dans son discours devant les députés, le dirigeant a appelé le monde à « une mobilisation totale » en faveur de l'Ukraine face à l'offensive russe et a assuré d'oeuvrer « de manière efficace en faveur de Kiev ».

« Dans quelques dizaines d'heures, je me rendrai à Bruxelles (au sommet européen, ndlr), avec l'espoir (...) de persuader nos alliés traditionnels d'être sans équivoque en faveur de la liberté, des valeurs républicaines et de la défense de l'Ukraine contre l'agression russe », a lancé M. Tusk.

L'ancien chef du Conseil européen a également exprimé son espoir de rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de ce sommet.

Il a également promis de résoudre le conflit à la frontière avec l'Ukraine, bloquée depuis un mois par les routiers polonais qui dénoncent « la concurrence déloyale » de leur collègues ukrainiens.

Le blocage a provoqué une crise grave dans les relations entre les deux pays.

« Nous avons déjà trouvé les solutions pour répondre le plus vite possible aux besoins des transporteurs polonais et débloquer la frontière », a-t-il déclaré, accusant le gouvernement précédent d'avoir « abandonné » les routiers.

La volonté de coopérer semble réciproque puisque le président ukrainien a envoyé sur X ses « félicitations » lundi, immédiatement après l'élection de M. Tusk au poste de Premier ministre.

« Union européenne puissante »

S'adressant à la chambre basse du Parlement, M. Tusk a déclaré qu'il rétablirait la crédibilité de la Pologne qui retournera désormais « à la place qui lui est due » au sein de l'UE.

« Nous sommes d'autant plus forts, d'autant plus souverains non seulement quand la Pologne est plus forte, mais aussi quand l'Union européenne l'est », a-t-il déclaré, alors que le précédent gouvernement populiste entretenait des relations conflictuelles avec Bruxelles.

Pour donner le poids à la politique internationale, M. Tusk à misé sur un vieux routier de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, au poste du ministre des Affaires étrangères.

M. Sikorski a déjà occupé ce poste dans les années 2007-2014.

Le Premier ministre élu a promis de rétablir l'état de droit, source de conflit profond entre Varsovie et Bruxelles qui reprochait au gouvernement populiste nationaliste d'entraver l'indépendance de la justice.

Il a choisi au poste du ministre de la Justice « un garant de l'indépendance » - l'ancien médiateur polonais pour les droits humains Adam Bodnar.

Dénonçant des manquements dans le respect de l'état de droit, Bruxelles a bloqué plus de 35 milliards d'euros destinés à la Pologne dans le cadre du Fonds de relance de l'UE.

« Oui, je ramènerai de Bruxelles ces milliards tant attendus », a lancé M. Tusk qui a déjà été Premier ministre de 2007 à 2014 et président du Conseil européen de 2014 à 2019.

Lundi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l'a félicité, en soulignant que son « expérience et fort engagement envers nos valeurs européennes seront précieux pour forger une Europe plus forte ».

Le Premier ministre élu a choisi au ministre de la Défense le chef du Parti paysan, membre de la coalition de démocrates chrétiens de la Troisième voie, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.

Outre les ministères traditionnels, plusieurs nouvelles administrations ont été également créé dont le ministère de l'Egalité, celui de la Société civile ou celui en charge des Personnes âgées.

« Redresser tous les torts »

Sauf surprise, le nouveau Premier ministre devrait prêter serment mercredi matin.

Composée par la Coalition Civique (KO, centre), la Troisième Voie et La Gauche, la coalition pro-européenne dispose de 248 députés, face à 194 élus du parti Droit et Justice (PiS) et à 18 de la Confédération (extrême droite), sur 460 sièges au total.

Même si la coalition de forces pro-européennes a remporté les législatives du 15 octobre, c'est au pouvoir nationaliste sortant que le président Andrzej Duda, son allié, a d'abord confié la tâche de constituer un gouvernement, offrant ainsi au camp nationaliste populiste deux mois au pouvoir supplémentaire.

Lundi, le Parlement a refusé sa confiance au gouvernement sortant de Mateusz Morawiecki avant d'élire M. Tusk.

Décrivant l'administration nationaliste sortante comme des années de « ténèbres », M. Tusk a déclaré lundi que son gouvernement s'efforcerait de « redresser tous les torts ». 

Le chef élu du nouveau gouvernement polonais Donald Tusk a appelé mardi l'Occident à maintenir son soutien à l'Ukraine et livré un plaidoyer pro-européen, lors d'un discours de politique générale où il a également affiché son souhait d'apaiser un pays profondément divisé.La chambre basse du Parlement, contrôlée par sa coalition multipartite, doit accorder dans la soirée sa...