Le patriarche maronite Béchara Raï a réitéré fermement dimanche son refus de voir le Liban entraîné dans une guerre à large échelle avec Israël, au cours de la messe dominicale à Bkerké. Il a par ailleurs appelé à élire un président de la République au plus vite, le Liban étant sans chef de l'Etat depuis un an.
« Nous ne voulons pas de guerre qui détruise nos maisons, tue nos enfants, et nous pousse à nous déplacer. Nous avons entendu les appels des habitants de Rmeich, Debel, Aïn Ebel, Kawzak et Aïta el-Chaab dont nous saluons la résistance », a lancé Mgr Raï dans son homélie.
Le chef de l'Eglise maronite avait effectué jeudi dernier une tournée au Liban-Sud, alors que la frontière est le théâtre d'affrontements quasi quotidiens entre le Hezbollah et l'Etat hébreu. Depuis la ville de Tyr, le patriarche avait affiché sa solidarité avec le peuple palestinien, tout en appelant à « préserver le Liban » des effets destructeurs de la guerre.
L’implication du Hezbollah dans le conflit a fait près d’une centaine de morts et des milliers de déplacés au Liban-Sud.
« Nous avons visité la ville de Tyr, jeudi dernier. L'opinion publique locale et étrangère a été ravie de cette visite », a déclaré le prélat. « Malgré les frappes israéliennes continues et l'inquiétude des habitants par rapport à leur devenir et leur sécurité, nous avons vécu la joie de la famille libanaise unie dans sa diversité », a-t-il ajouté.
Béchara Raï, qui avait lancé il y a quelques semaines un appel à « faire la quête à l’église » pour les Libanais déplacés de la région frontalière, avait été largement critiqué, certains considérant qu’il souhaitait uniquement aider les localités chrétiennes.
« Le Parlement viole l'article 49 de la Constitution et n'a toujours pas élu un président de la République », a par ailleurs lancé dimanche le chef de l'Eglise maronite. « Ainsi, la Chambre sape les insititutions constitutionnelles, paralyse l'administration publique, impose un état de chaos, appauvrit le peuple, le pousse à émigrer, et renforce la crise économique, financière et sociale », a-t-il dit.
Le Liban est sans chef de l'Etat, depuis la fin du mandat de Michel Aoun, en octobre dernier.
commentaires (7)
Ils n’ont aucunement l’intention d’élire un président. Ils ont utilise tous les subterfuges qui sont à leur portée pour saper notre république, et les voilà maintenant au pouvoir, sans partage, à imposer leur lois et leur doctrine pour nous achever. Inutile de crier au loup, il est déjà dans la bergerie à mordre dans la chair des citoyens qu’il veut à tout prix sacrifier pour s’installer définitivement au pouvoir même s’il ne resterait que des ruines et des cendres sur qui exercer leur dictature. Arrêtons de nous voiler la face en faisant comme si on était encore maîtres de notre sort
Sissi zayyat
12 h 52, le 11 décembre 2023