Quelques dizaines de manifestants, en majorité des femmes et des enfants, assis, la bouche couverte avec le slogan “Gaza” ou “Cessez-le-feu maintenant”, ont participé à un sit-in devant le Musée national de Beyrouth, en signe de solidarité avec la Palestine. Le rassemblement était organisé par les "mères de l'ACS (American Community School)" et d'autres écoles.
“Nous sommes venues soutenir le peuple palestinien. S’il n’y a pas de cessez-le-feu immédiat, une grande partie de la population risque de mourir. Nous sommes là pour apprendre l’humanité à nos enfants”, a expliqué Michelle Bou Chedid, l’une des manifestantes à notre journaliste sur place, Matthieu Karam. "C'est une manifestation silencieuse pour demander un cessez-le-feu car des enfants sont en train d'être tués", a indiqué pour sa part Lina Boubess, visage connu de la révolution de 2019. Le bilan des victimes à Gaza s'élève à 17.487 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont 70 % sont des femmes et des mineurs.
Le sit-in devait initialement avoir lieu devant l'ambassade de France à Beyrouth, mais Michelle Bou Chedid affirme que les manifestants ont été "empêchés" de s'y rendre. “Nous assistons à un nettoyage ethnique, un génocide, devant nos télés et sur nos smartphones”, dit-elle.
Des cartons en forme de cercueils et de sacs mortuaires tachés de sang ont été installés sur le parvis du musée par les manifestants, rappelant les images parvenues de Gaza et montrant des femmes embrassant les corps sans vie de leurs enfants.
Des manifestants sont aussi venus en tenant les portraits des trois journalistes libanais tués par les frappes israéliennes : Issam Abdallah, vidéo-journaliste pour l'agence Reuters, le 13 octobre ; Farah Omar et Rabih Maamari, journalistes pour la chaîne al-Mayadeen, le 21 novembre.
Jeudi, plusieurs enquêtes concernant la mort de Issam Abdallah ont été publiées par Human Rights Watch et Amnesty International, ainsi que par l'AFP et Reuters. Les quatre rapports ont démontré que ce sont des tirs de char israélien qui ont tué le journaliste. « Il s’agit vraisemblablement d’une attaque ciblée contre des civils, qui doit faire l’objet de poursuites pour crime de guerre », a déclaré Aya Majzoub, directrice régionale adjointe à Amnesty International, lors d'une conférence de presse. Elle présentait les résultats de l'enquête des deux organisations internationales.
Réagissant vendredi à l'enquête de Reuters, l'armée israélienne a soutenu que l'incident s'était produit dans une zone de combat active et qu'il était en cours d'examen. Le 29 octobre, l’organisation Reporters sans frontières avait quant à elle affirmé que le groupe de journalistes, parmi lesquels se trouvait le vidéaste de Reuters Issam Abdallah, « était bel et bien ciblé ».
D'autres manifestants portaient à bras le corps le portrait du poète palestinien Refaat Alareer, tué dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza et dont la mort avait été annoncée par ses proches dans la nuit de jeudi à vendredi. Le portrait était accompagné de son poème, "Si je devais mourir", qu'il avait publié sur ses réseaux quelques jours après le début de l'offensive terrestre israélienne, alors qu'il avait exprimé son refus de quitter le nord de l'enclave palestinienne. « Que cela apporte de l'espoir, que cela soit un conte », avait-il écrit.
commentaires (1)
Nous sommes tous solidaires avec les civils palestiniens et libanais qui meurent à cause de ces terroristes qui les utilisent comme bouclier humain. C’est pourquoi il faut que tous les manifestants brandissent des pancartes pour dénoncer la trahison de la cause palestinienne sous prétexte de la défendre en sacrifiant les enfants, femmes hommes et toute âme qui vive pour faire croire qu’ils vaincront par leur lâcheté. Plus il y a des morts civils et plus ils fanfaronnent comme s’il était normal de les sacrifier pour arriver à leur fin de dominer par la terreur au lieu de libérer le pays
Sissi zayyat
13 h 04, le 10 décembre 2023