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Campus - SOLIDARITÉ

Ces étudiants qui se mobilisent pour semer la joie pendant les fêtes

Ces jeunes bénévoles sont animés d’une grande volonté de panser les blessures et de donner du réconfort à ceux qui en ont le plus besoin. Témoignages.

Ces étudiants qui se mobilisent pour semer la joie pendant les fêtes

Marina el-Khawand. Photo Saad Ayad

Pour la troisième année consécutive depuis 2020, avec le même enthousiasme et le même dévouement, Marina el-Khawand, 22 ans, se bat ardemment pour apporter du bonheur à ses concitoyens. La jeune fondatrice de l’ONG Medonations, enregistrée au Liban et en France, déclare : « Cette année, mon objectif est d’aider le double d’enfants par rapport à l’année dernière. » Elle précise également : « Nous prévoyons d’aider 600 enfants pendant Noël, tant à Beyrouth qu’au Liban-Nord, en 2023. » Accompagnée d’un groupe de bénévoles tout aussi passionnés qu’elle, la jeune diplômée en droit, actuellement en première année de pharmacie à l’Université libanaise (UL), sera à l’écoute des familles démunies et les aidera à obtenir le matériel nécessaire pour leur maison afin de se réchauffer, ainsi que des vêtements pour l’hiver.

Cette campagne se déroulera du 20 au 25 décembre. « Nous rassemblerons un grand nombre d’enfants à Beyrouth pour leur distribuer des kits d’hygiène, de la nourriture. Cela dans une ambiance festive que nous créerons pour l’occasion dans un grand hall », indique-t-elle, avant d’ajouter : « Nous prendrons par ailleurs en charge les frais universitaires de certains étudiants dont les parents n’ont pas les moyens de le faire. » Durant cette tournée, les bénévoles de l’ONG se chargeront également de mesurer la glycémie et la tension artérielle des membres des familles visitées. Aussi, le groupe fournira des médicaments à ceux qui en ont besoin.

Marina el-Khawand ne nie pas sa crainte envers la situation politique actuelle et le risque d’aggravation dans la région. « À part cela, je ne crains rien. Les gens veulent aider et les jeunes s’essayent au bénévolat. Je n’ai pas peur pour la prochaine mission », avoue-t-elle.

Pour elle, être bénévole, c’est se donner soi-même. C’est sacrifier son temps en l’investissant auprès de personnes dans le besoin. « Je vis pour cette expérience et j’aime vraiment ce sentiment. Même quand je suis en contact avec des cas extrêmement graves et que je vois le malheur des gens, je ressens de la joie en les aidant. Donner, c’est transformer des vies », confie-t-elle, avouant qu’elle « n’éprouve pas l’envie d’arrêter ». « Je suis complètement accro à donner. Je crois en la valeur de ce que je reçois. »

Face à des situations difficiles, maîtriser ses émotions est un vrai défi. Il faut être authentique et ne jamais faire ressentir à la personne aidée qu’on a pitié d’elle, conseille-t-elle. « Les histoires que j’entends s’accumulent dans mon esprit, et le défi ici est de ne pas permettre que cela devienne un lourd fardeau. » Et de souligner : « À chaque fois que je pars sur le terrain pour rendre visite à des familles, j’ai l’impression que c’est la première fois. Je pense toujours à ce qu’il y a derrière cette porte. Je sais à quoi m’attendre, mais ce qui a changé, c’est ma perspective des choses. Ma manière de communiquer a évolué, je suis capable de mieux contrôler mes émotions. »

Chris Mansour. Photo Tracy Daige

Tisser des liens

« Pendant la période de Noël, je participerai à deux événements visant à apporter de la joie aux enfants », indique pour sa part Chris Mansour, étudiant en troisième année de droit à l’UL. « Nous chercherons à transmettre l’amour du Christ aux cœurs brisés pour les réchauffer et les restaurer », affirme le jeune croyant de 23 ans, membre d’un groupe d’étudiants provenant de différentes universités au Liban, appartenant à différentes églises et unis par l’amour du Christ, notamment au sein de l’University Christian Outreach (Action chrétienne universitaire). Le 9 décembre, ce groupe d’étudiants universitaires passera du temps avec des enfants dans le besoin vivant uniquement avec leur mère veuve, en collaboration avec l’ONG Surviving Divorce. Et le 16 décembre, le groupe consacrera son temps à des enfants dont les familles ont été touchées par l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, en partenariat avec l’ONG Box of Hope. « Cette expérience ne m’apporte que du bonheur », confie-t-il. Et insistant sur l’importance de passer du temps avec les autres bénévoles, le jeune homme affirme que cela tisse des liens de fraternité et renforce les relations. « J’apprends beaucoup en donnant », affirme-t-il, évoquant cette relation mutuelle qui pousse les deux parties à donner et à recevoir en même temps. « Il faut donner sans laisser ressentir aux autres qu’ils sont défavorisés ; en donnant, je montre que nous sommes tous égaux », explique-t-il. La relation humaine et les liens créés sont essentiels dans ce parcours.

Maria Sawma. Photo Sasha Breidy

Contribuer à son propre développement

Maria Sawma, qui poursuit sa formation dans le travail social à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), participera pendant Noël à une animation spéciale pour les enfants démunis, organisée au dispensaire intercommunautaire à Nabaa par l’amicale de l’École libanaise de formation sociale (ELFS) en collaboration avec l’Opération 7e jour. Ce groupe cherche à former des citoyens actifs agissant comme agents de changement dans le développement du Liban. « Je suis convaincue que le projet aboutira à un grand succès », estime-t-elle. Passionnée et ambitieuse, la jeune étudiante de 19 ans, qui est également membre des bénévoles des sœurs de la Sainte-Famille maronite, vise à contribuer à apporter le changement au sein de la société. Le développement personnel et l’acquisition de nouvelles compétences sont les raisons qui la motivent. Des jeux, des ateliers de bricolage animeront cette journée pour apporter la joie et le réconfort aux enfants pendant Noël. « Les bases solides que nous avons établies, l’équipe dévouée et la planification minutieuse me donnent une grande confiance dans l’issue positive de ce projet. Nous avons tous travaillé avec engagement et je suis persuadée que nous atteindrons nos objectifs avec succès », souligne-t-elle avec beaucoup d’espoir. Quels sont les défis auxquels ils font face ? Maria répond : « Le manque de ressources et les difficultés que rencontrent les bénévoles à s’engager parallèlement à leurs obligations professionnelles et familiales. » Et, évoquant ses débuts en tant que bénévole, elle confie : « Il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis ma première expérience de bénévolat. Je me sens formée à faire face aux difficultés et suis bien engagée à poursuivre ma mission. »

Nour Boustany. Photo DR

Messagers d’espoir

« Je suis vraiment reconnaissante pour ce que j’ai dans ma vie », confie quant à elle Nour Boustany, leader de la jeunesse dans l’association Caritas dans le secteur du Haut-Chouf, en mentionnant que le bénévolat lui permet de laisser une trace et d’effectuer un changement dans le monde. « Un simple déjeuner pour une personne âgée pourrait être le seul repas qu’elle consomme pendant toute la journée, voire sa seule opportunité de communiquer pendant la semaine », estime la jeune bénévole de 21 ans. Cette étudiante en quatrième année de droit à l’USJ raconte avoir conçu des décorations pour les maisons des familles démunies. Elle prévoit de déjeuner et dîner avec les personnes âgées, d’organiser des activités pour les enfants dans les paroisses et de leur distribuer des friandises. « Ces activités se centraliseront dans la région du Haut-Chouf (Deir el-Qamar, Aïn Zhalta, Deir Dourit, Mtolleh…). » « Ces activités sont des traditions que nous mettons en œuvre chaque année. Nous nous considérons comme des messagers d’espoir en ces temps difficiles », poursuit la jeune étudiante qui est bénévole depuis 2017. Et d’ajouter : « Notre mission est d’aider notre prochain avec tous les moyens possibles pour lui donner un sentiment d’appartenance à la société et lui montrer qu’il n’est pas seul et que nous nous soucions de lui. »

Le bénévolat a permis à Nour Boustany d’interagir avec différentes situations et de découvrir à quel point la société est hétérogène : « Personne ne se ressemble, les caractères sont variés. » D’autre part, le bénévolat lui a permis d’avoir davantage confiance en elle-même et de découvrir « des atouts » dans sa personnalité qu’elle ignorait. « Ce qui me motive à faire du bénévolat est l’organisation à laquelle j’appartiens, dit-elle. Caritas est l’une des communautés les plus accueillantes pour les bénévoles. Le sentiment d’appartenance à cette famille et l’esprit qu’on retrouve entre les 1 800 bénévoles au Liban nous poussent tous à vouloir travailler plus, et à donner tout notre temps pour aider. » Parmi les défis qu’affrontent les bénévoles, la jeune étudiante évoque « l’interaction avec les gens et leur refus que nous leur portions de l’aide », confie-t-elle. « Certaines personnes nous repoussent, ou même nous chassent, mais nous avons appris avec le temps comment les aider. »

Pour la troisième année consécutive depuis 2020, avec le même enthousiasme et le même dévouement, Marina el-Khawand, 22 ans, se bat ardemment pour apporter du bonheur à ses concitoyens. La jeune fondatrice de l’ONG Medonations, enregistrée au Liban et en France, déclare : « Cette année, mon objectif est d’aider le double d’enfants par rapport à l’année dernière....

commentaires (2)

En fait, il existe beaucoup d'initiatives de xe genre, et ce sont ces jeunes qui empêchent de désespérer du Liban. Bravo et merci!

Yves Prevost

07 h 45, le 07 décembre 2023

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Commentaires (2)

  • En fait, il existe beaucoup d'initiatives de xe genre, et ce sont ces jeunes qui empêchent de désespérer du Liban. Bravo et merci!

    Yves Prevost

    07 h 45, le 07 décembre 2023

  • Bravo à tous ces jeunes ! C'est vous qui construirez le Liban de demain ... ca nous donne beaucoup d'espoir ..

    Danielle Sara

    04 h 40, le 07 décembre 2023

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