Plainte du Liban à l'ONU après la mort d'un soldat libanais dans une frappe israélienne

Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a annoncé mercredi avoir fait parvenir à la délégation libanaise à l'ONU le texte d'une nouvelle plainte que le Liban portera auprès du Conseil de sécurité concernant la mort du sergent Abdel Karim Mokdad, tué mardi par une frappe israélienne. Cette frappe a visé un site de l'armée libanaise près de Adaïssé au Liban-Sud et a également blessé trois militaires.

Le sergent Abdel Karim Mokdad, 27 ans, est né à Lassa dans le caza de Jbeil. Ses funérailles ont eu lieu aujourd'hui à 14h dans son village natal de Chmestar, dans la Békaa. Côté israélien, l'armée a simplement « regretté un incident » sur lequel elle a affirmé enquêter, assurant que l'armée libanaise « n'était pas la cible » de sa frappe.

Publié dans un communiqué du palais Bustros, le texte de la plainte qui sera déposée auprès de l'ONU indique que « le Liban espère profondément que le droit international sera respecté, ainsi que les résolutions émises par le Conseil de sécurité, alors qu'Israël continue de violer la souveraineté du Liban et de l'agresser ».

Évoquant la résolution 1701, qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, le texte insiste sur le fait qu'« Israël est celui qui n'applique pas le contenu » de cette résolution. « Alors que la finalité de la résolution est un cessez-le-feu permanent, Israël le viole délibérément », dénonce la diplomatie libanaise. L'État hébreu « continue de violer les articles de la résolution par ses agressions quasi-quotidiennes sur la souveraineté du Liban par voie terrestre, aérienne et maritime. »

Le texte de la plainte rappelle ensuite que les attaques israéliennes ont conduit à la mort de nombre de civils, journalistes et secouristes, et « ont conduit au déplacement d'au moins 30.000 citoyens libanais hors de chez eux. » Selon les Nations unies, il s'agirait en réalité de plus de 55.000 déplacés. Il dénonce également « l'utilisation du phosphore blanc par Israël, ce qui est interdit à l'international sur des régions civiles. » Le Liban « rappelle son plein engagement dans l'application totale de la 1701, et demande à Israël d'en faire autant ». « Le ciblage des sièges de la Finul » (Force intérimaire des Nations unies au Liban) est également dénoncé dans le texte. Les actions d'Israël « constituent des provocations qui alimentent le conflit et sapent les efforts déployés pour atteindre la sécurité et la stabilité », conclut la plainte.