À quelques heures du début de la tournée à Beyrouth de son émissaire personnel pour le Liban, le président français Emmanuel Macron a adressé une lettre au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, à l’occasion du 80e anniversaire de l’indépendance du pays du Cèdre. Dans sa missive, le locataire de l’Élysée prévient que « l’extension du conflit (Hamas-Israël) au Liban aura de graves répercussions sur le pays et le peuple libanais », appelant à élire un président et former un gouvernement « de travail » sans plus tarder.
« Éviter le pire »
« La France réalise qu’elle a une responsabilité unique envers votre pays, qui se traduit par le rôle que nous jouons au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) », a souligné le président français dans sa lettre, reprise en grande partie par le Grand Sérail. Il a également prévenu qu’« aucune partie ne doit utiliser le territoire libanais de sorte à compromettre les intérêts souverains du pays », dans une référence apparente au Hamas mais aussi et surtout au Hezbollah, qui a érigé le Liban-Sud en front de soutien au mouvement palestinien dans sa guerre contre Israël, en cours depuis le 7 octobre. Les affrontements ont déjà fait plus d’une centaine de morts au Liban, en majorité des combattants du Hezbollah, mais aussi 13 civils, dont trois journalistes libanais. Mais bien que pour le moment les échanges de tirs des deux côtés de la frontière restent contenus, Beyrouth et la communauté internationale redoutent une escalade encore plus destructrice. « Aujourd’hui, nous devons éviter le pire. C’est pourquoi je vous encourage à poursuivre vos efforts dans cette direction », a ajouté M. Macron à l’adresse de M. Mikati. Et de poursuivre : « J’ai souligné au Premier ministre israélien, lors de nos entretiens, l’intérêt que nous portons à votre pays et j’ai exprimé mes inquiétudes quant au risque d’escalade et d’extension du conflit au Liban. »
Revenant sur l’impasse politique à Beyrouth, le président français a précisé que « la vacance présidentielle qui dure depuis plus d’un an pèse sur la capacité du pays à sortir de la crise actuelle et à éviter une détérioration sécuritaire liée à la guerre qui se poursuit à Gaza ». Paris dépêche pour la quatrième fois en quelques mois son émissaire Jean-Yves Le Drian à Beyrouth – il devait arriver mardi soir – pour tenter de relancer le processus permettant l’élection d’un chef de l’État. « Sans président de la République ou gouvernement actif, il n’y a aucune possibilité de sortir de l’impasse sécuritaire, sociale, économique et financière dont souffre surtout le peuple libanais », a prévenu M. Macron. « Créer les circonstances propices pour l’élection d’un président et la formation d’un gouvernement de travail ne peut plus attendre », a-t-il insisté, affirmant que M. Le Drian continue à œuvrer dans ce sens. M. Macron a enfin assuré que « la France, qui partage des relations historiques avec le Liban, redouble ses efforts pour renforcer la stabilité, la sécurité et l’indépendance du pays ».
Incident à Aïta el-Chaab
La lettre de M. Macron intervient alors que la trêve entre le Hamas et l’État hébreu, en cours depuis vendredi et censée durer jusqu’à mercredi, a réussi à stabiliser la situation sur le front sud. Ainsi, un calme précaire régnait mardi dans cette région frontalière... à un incident près. Vers 9 heures du matin, une forte explosion a été entendue dans la localité de Aïta el-Chaab, dans le caza de Bint Jbeil. Cela a fait craindre une reprise des combats entre Israël et le Hezbollah. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a rapporté que l’armée israélienne avait tiré un obus d’artillerie à la périphérie de Aïta el-Chaab, sans donner plus de détails. « Aucune trace d’un quelconque bombardement israélien n’est visible dans le village », a indiqué toutefois à L’Orient-Le Jour le président de la municipalité de Aïta el-Chaab, Mohammad Srour.
Rosa Srour, une habitante de la localité, confirme également que son village n’a pas été la cible d’un tir. « Quad j’ai entendu l’explosion, j’ai cru qu’elle provenait de l’autre côté de la frontière, autour de la position israélienne de Tallet el-Raheb. C’était très fort, donc j’ai pensé que les bombardements reprenaient », témoigne-t-elle. Contacté par notre journal, Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, s’est contenté d’affirmer que les Casques bleus présents sur place ont entendu vers 10 heures des bruits de tirs de mitrailleuses dans le village de Beit Lif, adjacent à Aïta el-Chaab. On n’en sait pas plus sur l’origine et les raisons derrière ces tirs. Toutefois, ni le Hezbollah ni Israël n’ont revendiqué une attaque mardi, et aucun autre incident n’a été enregistré durant la journée.
Racine. HB veut vider l’armée de sa substance et aucun pays ne trouve à redire. Ils laissent des vendus décider de la destruction de notre pays déjà exsangue en attendant le point de non retour alors qu’ils ont un boulevard devant pour empêcher que le plan soit exécuté sans embûches ni contradiction, puisqu’aucune pression n’est exercée par les pays puissants pour l’ empêcher. Les menaces répétées et non abouties ont rendu ce parti plus fort qu’il n’aurait jamais espéré. Le peuple libanais attend des actes courageux et non pas des promesses non tenues.
11 h 35, le 29 novembre 2023