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Société - Professions

Ordre des vétérinaires libanais : polémique autour de la nationalité du nouveau président

Une information de la MTV rapporte qu'Ali Mazloum serait un ressortissant syrien. Celui-ci la conteste, affirmant à « L’Orient-Le Jour » qu’elle est due à des erreurs dans les registres libanais d’état-civil, en cours de rectification.

Ordre des vétérinaires libanais : polémique autour de la nationalité du nouveau président

Le sigle de l'ordre des vétérinaires libanais.

L’élection du président de l'ordre des vétérinaires, tenue dimanche, a sans aucun doute fait davantage de bruit que les échéances électorales qui l'ont précédée au sein de cet organisme. Et pour cause : selon des informations de presse, le nouveau président de l'ordre, Ali Mazloum, serait un ressortissant syrien qui aurait falsifié des pièces pour acquérir la nationalité libanaise et obtenir par la suite l’autorisation d’exercer son métier. Une affirmation qui a suscité la sidération dans les rangs de ses confrères, d'autant que le  métier de vétérinaire ne compte pas parmi les métiers autorisés aux Syriens par la loi libanaise.

Selon la MTV, le nouveau président de l'ordre aurait obtenu à Baalbeck « un faux extrait d’état-civil, alors qu’il ne figure pas dans les registres ». « Grâce à ce document, il a acquis la carte d’identité et le passeport libanais, avant que le ministère de l’Agriculture lui octroie une licence d’exercice de la profession », a ajouté la chaîne.

Irrégularité inconnue

Contacté par L’Orient-Le Jour, le président sortant de l'ordre, Ihab Chaaban, indique avoir supervisé dimanche l’opération électorale, sans savoir qu’« il y aurait une quelconque irrégularité » dans les pièces soumises par Ali Mazloum à l’occasion de sa candidature à la tête de l'organisme. « Il n’est pas de notre ressort de vérifier l’authenticité des documents », affirme-t-il, précisant que M. Mazloum « est d’ailleurs un membre de l'ordre depuis 2006 ». « À présent que des doutes sur sa nationalité libanaise sont émis, c’est à la justice de se saisir de la question, ou aux candidats malheureux de porter plainte », ajoute M. Chaaban.

Ali Mazloum a été élu pour un mandat de deux ans par 122 vétérinaires sur les 216 qui ont participé au suffrage. L’organisme compte plus de 300 vétérinaires ayant payé leurs cotisations, et ayant donc eu le droit de prendre part au vote. Après le retrait de deux candidats au poste de président, Ali Mazloum s’était confronté à Ala’ Jalloul, lequel n’a obtenu que 93 voix. Quatorze vétérinaires s’étaient par ailleurs présentés aux six sièges de membres.

Dans le sillage des propos du président sortant, un candidat malheureux affirme, sous couvert d’anonymat, que  le doute quant à la nationalité libanaise du nouvel élu « a suscité la surprise » dans les rangs de l'ordre. Il se demande, en outre, « comment cela n’avait-il pas été découvert auparavant, alors qu'Ali Mazloum est affilié à l’organisme depuis 17 ans ? » À la question de savoir s’il compte, avec ses confrères, porter plainte devant la justice, il répond que « le parquet est supposé prendre spontanément en charge le dossier, d’autant que les éléments avancés par la MTV constituent de la matière pour l'ouverture d’une information judiciaire ». Il n’écarte pas pour autant « l’éventualité de porter un recours ». « En tout état de cause, si les investigations prouvent que le nouvel élu n’est pas libanais, nous demanderons l’annulation du scrutin tenu dimanche dernier et l’organisation d’une élection d’un nouveau conseil de l'ordre des vétérinaires », martèle-t-il.

Avant d’obtenir, en 2006, l’autorisation d’exercer son métier, le nouvel élu avait dû passer par la case du ministère de l’Éducation, qui avait validé l’équivalence de son diplôme obtenu dans une université syrienne. Un diplôme que confirme l’intéressé, précisant l’avoir obtenu en 1989. « J’ai suivi mes études à l’Université al-Baas de Homs (Syrie), sachant que la formation de vétérinaire n’était pas encore prodiguée au Liban », indique-t-il à notre journal.

« Rumeurs malsaines »

Pour Ali Mazloum, la diffusion de « rumeurs » mettant en doute sa « libanité », n’est « ni propre ni saine ». Il se demande d’ailleurs si « un candidat, parmi ceux qui ont été contrariés par leur défaite, ne serait pas à l’origine de telles rumeurs ». Un de ses confrères s’interroge, dans le même esprit, « pourquoi la question d’une irrégularité n’a été divulguée qu’aujourd’hui ».

Le président élu affirme à L’OLJ que la confusion provient de l’existence d’« erreurs dans les registres d’état-civil de Baalbeck ». « À l’époque où vivait mon grand-père, les registres avaient été brûlés dans un incendie », avance cet homme de 57 ans, assurant que des démarches sont, depuis, menées auprès de l’État et des autorités judiciaires pour remplacer les documents manquants. « Grâce à des tests ADN réalisés dans le cadre d'enquêtes, nous avons déjà obtenu un jugement confirmant que je suis le fils de Hassan Mazloum, fils de Mohammad Mazloum », assure-t-il, affirmant qu’il n’est pas le seul à pâtir de failles dans l’administration. « Environ 1 500 erreurs concernent des personnes originaires de Baalbeck », soutient-il.

En soirée, le nouveau président de l'ordre a réfuté dans un communiqué  l'information diffusée par la MTV. « Je suis libanais de père en fils. Ce qu'il s'est passé avec ma famille auprès des registres de Baalbeck est similaire à ce qui est arrivé avec beaucoup de personnes, notamment des anciens députés et des fonctionnaires, libanais de père en fils », déclare-t-il. « « Cela est dû au fait que les registres d'état-civil de Baalbeck ont brûlé plus d'une fois », indique-t-il, soulignant qu'il prendra les mesures légales nécessaires à la protection de sa réputation.

L’élection du président de l'ordre des vétérinaires, tenue dimanche, a sans aucun doute fait davantage de bruit que les échéances électorales qui l'ont précédée au sein de cet organisme. Et pour cause : selon des informations de presse, le nouveau président de l'ordre, Ali Mazloum, serait un ressortissant syrien qui aurait falsifié des pièces pour acquérir la...

commentaires (4)

Si les faits sont avérés, il sont très graves et cet homme doit être extradé vers son pays, la Syrie. Les personnes qui ont fourni de faux documents devront zussi être confrontées à la justice.N'est pas Libanais qui veut.

K1000

11 h 13, le 28 novembre 2023

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Commentaires (4)

  • Si les faits sont avérés, il sont très graves et cet homme doit être extradé vers son pays, la Syrie. Les personnes qui ont fourni de faux documents devront zussi être confrontées à la justice.N'est pas Libanais qui veut.

    K1000

    11 h 13, le 28 novembre 2023

  • chassez le alors.

    Marie Claude

    09 h 42, le 28 novembre 2023

  • "les registres de baalbeck ont ete brule plus d'une fois", un grand classique, comme dans toutes nos regions ou le vrai Libanais patriote habite...qui a prete allegence soit a la syrie, soit a l'iran, soit a la saoudite

    Elementaire

    09 h 32, le 28 novembre 2023

  • La question qui se pose évidemment est: est-il compétent ou pas? Le reste n’est que du pipi de chat (pour rester dans le cadre de la profession)…

    Gros Gnon

    07 h 06, le 28 novembre 2023

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