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Moyen-Orient - Conflit

Le Hamas libère des otages, au premier jour d'une trêve à Gaza

Pour la première fois en sept semaines de guerre, cette trêve, entrée en vigueur vendredi à l'aube, offre un répit aux habitants de la bande de Gaza.

Des enfants palestiniens profitent de la trêve entre le Hamas et Israël, dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de Gazan le 24 novembre 2023. REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

De premiers otages israéliens et étrangers enlevés par le Hamas lors de son attaque meurtrière sur le sol israélien ont été libérés vendredi, en vertu d'un accord qui a abouti aussi à une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.

Pour la première fois en sept semaines de guerre, cette trêve, entrée en vigueur vendredi à l'aube, offre un répit aux habitants de la bande de Gaza, assiégée et bombardée depuis le 7 octobre par l'armée israélienne en riposte à l'attaque menée par des commandos du Hamas.

Une source des services de sécurité israéliens a indiqué à l'AFP qu'ils avaient réceptionné « 13 otages israéliens » qui sont désormais « en territoire israélien » selon l'armée. Quatre enfants et six femmes âgées figurent sur la liste officielle des otages libérés. Deux sources proches du Hamas avaient précédemment annoncé que ces otages avaient été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza, avant de passer en Egypte.

En vertu de l'accord de trêve, « 39 femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes » ont également été libérés, a annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères. Selon le CICR, ils doivent être transférés en Cisjordanie, territoire palestinien occupée par Israël depuis 1967. Le Qatar, médiateur clé dans ce conflit avec l'Egypte et les Etats-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve renouvelable de quatre jours pendant lesquels 50 otages retenus à Gaza doivent être libérés, de même que 150 Palestiniens détenus en Israël.

« Un geste » 

Dans le même temps, et en marge de l'accord principal, dix Thaïlandais et un Philippin retenus eux aussi en otage ont été libérés, selon le ministère qatari. Une source proche du Hamas a évoqué « un geste » du mouvement islamiste. La guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, sans précédent dans l'histoire du pays. En représailles, Israël a bombardé sans relâche le territoire palestinien et y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre afin « d'éliminer » le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007.

L'armée israélienne estime qu'environ 240 personnes ont été enlevées par le Hamas le 7 octobre, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisait de leur libération un préalable à tout cessez-le-feu. Mais des ONG internationales, l'ONU et de nombreuses capitales étrangères ne cessaient de réclamer une pause dans les combats ou un cessez-le-feu, afin notamment d'acheminer de l'aide d'urgence à la population de la bande de Gaza qui survit dans des conditions humanitaires désastreuses.

Dans la matinée, Ziv Agmon, conseiller chargé du dossier auprès du bureau du Premier ministre, a indiqué que les otages israéliens ne seraient réunis avec leurs familles qu'après leur arrivée dans l'un des hôpitaux du pays préparés pour les accueillir. « Ceux qui n'ont pas besoin de soins rentreront chez eux », avait-il ajouté.

« Je pleure, je ris » 

A Jérusalem-Est occupée, la Palestinienne Samira Douayyat a évoqué la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. « Je pleure, je ris, je tremble », dit-elle à l'AFP. Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés au total si la trêve est prolongée, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas.

Aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis près de 50 jours s'étaient tues, comme les tirs de roquettes vers Israël à partir de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés dans le sud du territoire avaient déjà réuni leurs effets personnels pour repartir vers leurs villages.

Omar Jibrine, 16 ans, avait trouvé refuge avec huit autres membres de sa famille à l'hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès. Un quart d'heure avant même l'entrée en vigueur de la trêve, il a pris la route vers son village à quelques kilomètres de là: « Je rentre à la maison », dit-il à l'AFP. Mais alors que voitures et carrioles se mettaient en branle, des tracts en arabe lancés depuis les airs par l'armée israélienne prévenaient: « La guerre n'est pas encore finie ». « Revenir dans le nord est interdit », affirmaient les tracts.

L'armée considère le nord de la bande de Gaza, d'où ont fui des centaines de milliers de Palestiniens vers le sud, comme une zone de combat. Elle affirme que cette partie du territoire, où se trouve la ville de Gaza, abrite le centre des infrastructures du Hamas.

« Prochaines phases » 

La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable. Au terme de cette trêve, le gouvernement israélien et l'armée se sont engagés à « poursuivre » les combats contre le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis, son principal allié, et l'Union européenne. « Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases », a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

Le chef du Hamas en exil au Qatar, Ismaïl Haniyeh, a affirmé vendredi que « l'ennemi a fait le pari de récupérer les otages grâce au canon de ses fusils, aux tueries et au génocide » mais « qu'après 50 jours de crimes et d'horreur, l'ennemi a dû se plier aux conditions de la résistance » (le Hamas, ndlr).

Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque menée par le Hamas contre Israël. Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, parmi lesquelles 6.150 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le gouvernement du Hamas.

Entrée de camions humanitaires 

Israël a aussi placé depuis le 9 octobre le petit territoire, déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007, en état de « siège complet », coupant les livraisons d'électricité, d'eau, de nourriture, de médicaments et de carburant. L'aide internationale, dont l'entrée est soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-gouttes via l'Egypte.

La trêve doit permettre l'entrée d'un plus grand nombre de convois d'aide dans le petit territoire surpeuplé où, selon l'ONU, 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre. Un total de 230 camions contenant de l'aide alimentaire, du carburant et du gaz devait entrer dans la journée, a déclaré à l'AFP Waël Abou Omar, le directeur de la communication du point de passage de Rafah, du côté palestinien. Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), 160.000 litres de carburant sont nécessaires chaque jour pour assurer « uniquement les opérations humanitaires de base ».

Cette aide est destinée seulement au sud de Gaza et elle est remise à l'ONU et au Croissant-Rouge, ont précisé des responsables.

Mais la trêve reste « insuffisante » pour faire entrer l'aide nécessaire, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu.

De premiers otages israéliens et étrangers enlevés par le Hamas lors de son attaque meurtrière sur le sol israélien ont été libérés vendredi, en vertu d'un accord qui a abouti aussi à une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.Pour la première fois en sept semaines de guerre, cette trêve, entrée en vigueur vendredi à...

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