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Moyen-Orient - Éclairage

Un premier deal d’otages conclu, et après ?

L’accord marque l’avancée diplomatique la plus importante depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Mais à quoi faut-il s'attendre à son issue ?

Un premier deal d’otages conclu, et après ?

Des Palestiniens sur un site bombardé par l'armée israélienne, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2023. Abed Sabah/REUTERS

Son annonce n’était qu’une question de temps. Alors que les négociations en vue d’une libération d’otages menées entre Israël et le Hamas par l’intermédiaire de Washington et du Qatar s'intensifiaient, l’accord a finalement été approuvé dans la nuit de mardi à mercredi par le gouvernement israélien. Un deal qui devrait se dérouler en deux phases, les grandes lignes de la première ayant été pour l'heure adoptées. Au cours de la première étape, qui doit s’étirer sur quatre jours d'accalmie dans les combats, le mouvement islamiste doit libérer 50 femmes et enfants israéliens retenus en captivité à Gaza en échange de près de 150 prisonniers palestiniens détenus en Israël, majoritairement des femmes et des mineurs. Durant cette période, l’État hébreu s’est engagé à autoriser l’entrée quotidienne dans l’enclave de centaines de camions d’aide humanitaire depuis l’Égypte, actuellement estimés à près de 42 par jour depuis la réouverture du poste-frontière de Rafah le 21 octobre dernier, selon le Croissant-Rouge palestinien. Si les belligérants n'ont pas divulgué le contenu de la seconde phase, l’État hébreu devrait par la suite accorder un jour d'accalmie supplémentaire pour chaque tranche de dix otages israéliens libérés par le Hamas - femmes, enfants et personnes âgées - selon des sources au fait des négociations citées par Axios mardi. Israël devrait également remettre en liberté des prisonniers palestiniens à raison de trois contre un captif israélien. 

L’accord marque l’avancée diplomatique la plus importante depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. Si de nombreux doutes subsistent quant à la réalisation par chaque partie de ses engagements respectifs, plusieurs questions se posent dès à présent. Qu’en est-il de l’après ? Israël agira-t-il avec la même intensité à l’issue de la période d'accalmie ? Le Hamas pourra-t-il en sortir renforcé ?

Guerre de moindre intensité

Depuis plus d’un mois, le Premier ministre israélien est pressé par son opinion publique de libérer tous les otages aux mains du Hamas et du Jihad islamique à Gaza, contre l’avis de ses partenaires de coalition et des colons qui jouent la surenchère. S’il a rencontré lundi à Tel-Aviv les familles des Israéliens tenus en captivité, la colère est restée vive à l’issue de cet entretien. Alors que le chef de l’exécutif joue sa survie, nombre d’entre elles l’accusent de placer les objectifs militaires au-dessus du sort de leurs proches. Le deal est une première main tendue dans leur direction, même s’il ne résout pas le sort des otages qui resteraient aux mains du Hamas, majoritairement des soldats, ni ceux détenus par le Jihad islamique.

Aux yeux d’Israël, les défis restent nombreux. Depuis le début de la guerre qu’il a menée à Gaza en riposte à la triple incursion du mouvement islamiste sur son territoire, l’objectif qu’il a formulé n’a pas bougé : « anéantir le Hamas ». S’il ne peut annihiler son idéologie, la destruction de ses infrastructures s’avère néanmoins hautement compliquée et pourrait durer plusieurs mois. « Nous ne sommes évidemment pas dans une situation où Israël pense qu’un cessez-le-feu permanent est à l’ordre du jour, avance Andreas Krieg, professeur au King's College de Londres. Il n'a pas encore atteint ses objectifs d'érosion des capacités militaires du Hamas à Gaza, et il va donc continuer à se battre. » Fort de sa connaissance du terrain et de l’utilisation de tunnels pour se déplacer et lancer des attaques, le mouvement islamiste parie en outre sur l’épuisement des capacités de son ennemi. « Les armées organisées, coûteuses et brutales venues de l'extérieur ne sont conçues que pour fonctionner un certain temps, souligne de son côté Sultan Barakat, directeur du Global Institute for Strategic Research (GISR) et professeur de politique publique à l'Université Hamad ben Khalifa à Doha. Elles ne peuvent soutenir une longue guerre sans perdre leur réputation et accroître la pression extérieure ».

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Sur le plan militaire, la situation devrait donner lieu durant cette période à une guerre de moindre intensité, avec moins de pertes civiles - le Hamas ayant indiqué après l'approbation israélienne de l'accord qu'une clause prévoit la suspension du trafic aérien (pendant quatre jours au sud de l'enclave, et six heures par jour au nord). Une voie qu’Israël serait contraint d’emprunter pour conserver le soutien de son précieux allié américain et de ses partenaires occidentaux. « Les Israéliens sont bien conscients que la crise humanitaire ne peut pas continuer ainsi, pas nécessairement par empathie, mais parce qu'ils comprennent que s'ils ne font rien pour remédier à la catastrophe sur le terrain, les combats ne pourront se poursuivre, note Andreas Krieg. Ils doivent donc trouver le moyen de permettre aux opérations de continuer, à faible intensité et avec peu de victimes, avant d’entrer dans une sorte de conflit prolongé et d’attaquer de manière plus ciblée un certain nombre d'infrastructures ». Mardi, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré au sujet des opérations israéliennes dans le sud de la bande de Gaza que les États-Unis ne soutiendront pas leur poursuite à moins « d’un plan garantissant la protection des civils ». « Ils ont donc l'obligation d'en tenir compte dans leur planification », a-t-il ajouté.

« camp d’Israël »

Si l'État hébreu parle d’une accalmie, il craint tout de même que des combats de plus faible intensité ne donnent au Hamas la possibilité de réorganiser ses troupes. Ce dernier se préoccupe avant tout de conserver une partie de son infrastructure militaire intacte à l’issue de la guerre, pariant sur le fait que le temps joue contre les Israéliens. « Il croit qu'une baisse d'intensité des combats et une prolongation des pauses humanitaires lui permettra de se repositionner, poursuit Andreas Krieg. Et que l'administration Biden n'est pas disposée à laisser cette guerre se poursuivre indéfiniment, d'autant plus que la saison brûlante des campagnes électorales aux États-Unis débutera en 2024 et que ces derniers ne veulent pas avoir ce genre de guerre et d’images en première page ». Ces derniers jours, le président démocrate a publiquement accru la pression sur son plus proche allié régional, soulignant samedi pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir que les États-Unis étaient prêts à imposer des sanctions aux colons israéliens impliqués dans des attaques contre les Palestiniens en Cisjordanie.

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Par ailleurs, plusieurs éléments poussent le Hamas à parier sur un tel accord. Ces derniers jours, plusieurs signes ont montré que le mouvement islamiste était pressé d’arracher ce deal. « Nous avons envoyé (lundi) une réponse aux médiateurs qataris et égyptiens concernant la dernière proposition d'accord, la balle est dans le camp d'Israël, a déclaré mardi Khalil al-Hayya, chef adjoint du mouvement islamiste à Gaza ». Tandis que la libération de l’ensemble des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes figure parmi les objectifs affichés par divers responsables du Hamas lors du lancement de l’opération « déluge d’al-Aqsa », ce dernier peut se targuer d’avancer vers cette voie. « Le Hamas vise depuis longtemps à libérer les Palestiniens détenus depuis de longues années dans les prisons israéliennes, y compris quelques femmes et enfants qu'il considère comme des otages, ayant été incarcérés sans aucune procédure judiciaire », commente Sultan Barakat. En approuvant ce marché, le mouvement islamiste cherche également à montrer à sa propre population qu’il s’active pour alléger ses souffrances et lui permettre d’accéder à plus d’aide humanitaire. Reste à savoir quel avenir le Hamas envisage et pourrait négocier, alors que l’État hébreu a promis d’assassiner tous ses leaders, même à l’étranger, et que les pays occidentaux comme arabes s’accordent pour un transfert du contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne après la guerre.

Son annonce n’était qu’une question de temps. Alors que les négociations en vue d’une libération d’otages menées entre Israël et le Hamas par l’intermédiaire de Washington et du Qatar s'intensifiaient, l’accord a finalement été approuvé dans la nuit de mardi à mercredi par le gouvernement israélien. Un deal qui devrait se dérouler en deux phases, les grandes lignes de la...

commentaires (1)

- PAS DE CESSEZ LE FEU PERMANENT. - DONC ? TREVE LIMITEE ! C,EST UN PIEGE. - HORRIFIES, TOUS LES CIVILS FUIRONT. - LES HAMASSIS COMBATTRONT LE SIEGE. - LES LOCALISER C,ETAIT L,ENJEU. - DOUBLE PROFIT AU FOU DANS CE JEU, - LES ACHEVER EN UN TEMPS RAPIDE, - ET PLUS DE LABEL DE GENOCIDE.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 08, le 22 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • - PAS DE CESSEZ LE FEU PERMANENT. - DONC ? TREVE LIMITEE ! C,EST UN PIEGE. - HORRIFIES, TOUS LES CIVILS FUIRONT. - LES HAMASSIS COMBATTRONT LE SIEGE. - LES LOCALISER C,ETAIT L,ENJEU. - DOUBLE PROFIT AU FOU DANS CE JEU, - LES ACHEVER EN UN TEMPS RAPIDE, - ET PLUS DE LABEL DE GENOCIDE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 08, le 22 novembre 2023

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