L'Iran va augmenter l'âge de la retraite pour les hommes

Les députés iraniens ont approuvé un projet de loi qui va obliger les hommes à travailler jusqu'à cinq ans de plus, afin de rétablir l'équilibre des caisses de retraite et de s'adapter au vieillissement de la population.

La durée de cotisation pour une retraite à taux plein va être portée de 30 à 35 ans pour les hommes, jusqu'à l'âge de 62 ans contre 60 actuellement, a expliqué le président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, cité mardi par l'agence Irna. Elle restera inchangée à 30 ans pour les femmes, dont l'âge de la retraite est fixé à 55 ans. Ces mesures s'appliqueront progressivement selon le degré de cotisation actuel des employés.

La loi, adoptée dans le cadre du plan quinquennal de développement, doit encore être approuvée par le Conseil des Gardiens, chargé de veiller à la compatibilité des lois avec la constitution de la République islamique. Des responsables ont cherché à répondre aux critiques sur les conséquences du texte, des médias estimant que certains employés devraient travailler 12 ans de plus pour toucher une retraite à taux plein.

Le ministre du Travail Solat Mortazavi a expliqué que cette réforme visait à assurer l'équilibre des caisses de retraite qui, « si rien n'est fait, ne seront pas en mesure de répondre aux besoins des bénéficiaires dans un avenir proche ». Certains députés ont mis en garde contre les conséquences sociales alors que les Iraniens sont déjà confrontés à d'importantes difficultés économiques et sociales, avec un taux d'inflation proche de 50%, la forte dépréciation de la monnaie nationale, le rial, et l'impact des sanctions internationales.

En mai, un responsable du ministère de l'Emploi avait suggéré que le pays pourrait être contraint de vendre certains de ses territoires pour payer les retraites. « Comme la Grèce, qui a cédé une centaine d'îles, nous pourrions être forcés de vendre (les îles touristiques de) Kish et Qeshm pour payer les pensions », avait-il déclaré, avant de perdre son poste pour ses propos controversés.

Peuplé de quelque 87 millions d'habitants, l'Iran est confronté au vieillissement de sa population, lié à l'augmentation de l'espérance de vie ces dernières décennies et à la chute du taux de fécondité, désormais de 1,7 enfant par femme.