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Moyen-Orient - Guerre Hamas-Israël

Des frappes israéliennes sur un camp de réfugiés font plus de 80 morts, selon le Hamas

Au 43e jour du conflit, des centaines de personnes ont par ailleurs évacué le plus grand hôpital de Gaza, où se trouvaient de nombreux malades, médecins et déplacés.

Un homme marchant dans le périmètre de l'hôpital al-Chifa à Gaza, le 12 novembre 2023. Photo Ahmed El Mokhallalati/via REUTERS

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi la mort de plus de 80 personnes dans deux frappes de l'armée israélienne sur un camp de réfugiés géré par l'ONU à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza dévasté par les combats entre Israël et le mouvement islamiste.

Au 43e jour du conflit, des centaines de personnes ont par ailleurs évacué le plus grand hôpital de Gaza, où se trouvaient de nombreux malades, médecins et déplacés, après en avoir reçu l'ordre par l'armée israélienne, selon le directeur de l'établissement et un journaliste de l'AFP sur place. L'armée a nié avoir ordonné l'évacuation, assurant seulement avoir « répondu à une requête » du directeur de l'hôpital al-Chifa.

En Israël, des proches d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché la guerre, sont arrivés à Jérusalem après plusieurs jours de marche pour maintenir la pression sur le gouvernement. Quelques milliers de personnes se sont rassemblées devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour réclamer la libération des otages.

Dans la bande de Gaza, la première frappe sur le camp de Jabaliya a touché à l'aube l'école al-Fakhoura, qui abrite des déplacés, faisant au moins 50 morts, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de la Santé du Hamas.

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Des images diffusées sur les réseaux sociaux et authentifiées par l'AFP montrent des corps, certains couverts de sang, d'autres de poussière, dans les étages du bâtiment où des matelas avaient été installés sous des tables d'écoliers. La seconde frappe, qui a touché une maison du camp de Jabaliya, a tué 32 membres d'une même famille, dont 19 enfants, a indiqué le ministère.

De son côté, l'armée israélienne n'a pas confirmé les frappes mais indiqué que des opérations étaient bien en cours à Jabaliya, le plus grand camp de réfugiés du territoire déjà bombardé plusieurs fois début novembre.

« Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l'Unrwa qui abritaient des milliers de déplacés », a écrit sur X (ex-Twitter) le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), exigeant que « ces attaques » cessent. « Un cessez-le-feu humanitaire ne peut plus attendre », a plaidé Philippe Lazzarini.

Hôpital évacué 

Dans la nuit de vendredi à samedi, un autre bombardement a touché Khan Younès, faisant au moins 26 morts, selon le directeur de l'hôpital Nasser de cette ville du sud de la bande de Gaza.

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Les frappes de représailles sur Gaza sont incessantes depuis que le Hamas a mené le 7 octobre une attaque d'une ampleur et d'une violence inédites sur le sol israélien qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, et enlevé, avec d'autres groupes armés, environ 240 personnes, selon les autorités israéliennes. Samedi soir, le gouvernement du Hamas a annoncé que 12.300 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5.000 enfants et 3.300 femmes.

Dans la matinée, des centaines de malades accompagnés de personnel médical et de déplacés qui avaient trouvé refuge dans l'immense complexe de l'hôpital al-Chifa, situé dans l'ouest de la ville de Gaza, en sont sortis à pied, a indiqué un journaliste de l'AFP sur place. L'hôpital n'avait plus ni électricité, ni eau, ni nourriture depuis plusieurs jours.

Ces civils ont pris la direction de la route Salaheddine, qui mène vers le sud de Gaza où l'armée israélienne enjoint la population à se réfugier. Sur le chemin, le journaliste de l'AFP a vu au moins une quinzaine de corps, certains en état de décomposition avancée.

Six médecins vont toutefois rester à l'hôpital al-Chifa pour prendre soin de 120 malades et des bébés prématurés qui ne peuvent être transférés, a dit l'un d'entre eux, le Dr Ahmed el-Mokhallalati sur X. Selon l'armée israélienne, qui a lancé mercredi matin un raid sur l'hôpital al-Chifa, ce dernier abrite un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels. Le mouvement islamiste palestinien dément.

Livraison de carburant 

Israël, qui a juré « d'anéantir » le Hamas, mène en parallèle aux bombardements des opérations terrestres depuis le 27 octobre. Elles se concentrent jusqu'ici dans le nord du territoire, dans la ville de Gaza transformée en champ de ruines et autour des hôpitaux. L'armée accuse le Hamas de les utiliser comme des bases et de se servir des malades comme de « boucliers humains ».

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Le territoire est placé depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par Israël, qui a coupé les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments passant par le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte dans le sud de Gaza. Face aux pénuries, la population est confrontée « à un risque immédiat de famine », a averti le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

A la demande des Etats-Unis, Israël a autorisé vendredi l'entrée quotidienne de deux camions-citernes dans le territoire. Une cargaison de 17.000 litres est arrivée au terminal de Rafah pour ravitailler les générateurs électriques des hôpitaux et des réseaux de télécommunications, selon la partie palestinienne du terminal.

« 50% des besoins quotidiens » 

Mais ce n'est pas assez selon Thomas White, le responsable de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) pour Gaza: « Les Israéliens n'ont autorisé que 50% des besoins quotidiens en carburant pour l'aide humanitaire vitale », a-t-il précisé sur X. « Les gens n'auront que deux tiers de leurs besoins quotidiens en eau potable ».

Israël refusait jusqu'ici de laisser passer l'essence, affirmant que cela pourrait profiter aux activités militaires du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Selon l'Unrwa, 70% de la population n'a pas accès à l'eau potable dans le sud du territoire, où les égouts ont commencé à se déverser dans les rues, les stations d'épuration ayant cessé de fonctionner faute de carburant. Plus des deux tiers des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre, selon l'ONU. La plupart ont fui vers le Sud en emportant le minimum et survivent dans le froid qui s'installe.

Alors que des négociations sur la libération des otages se tiennent via une médiation du Qatar, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse tout cessez-le-feu tant qu'ils n'auront pas tous été relâchés.

En Israël, une foule compacte, de quelques milliers de personnes, drapeaux israéliens et portraits d'otages à la main, est arrivée samedi à Jérusalem, selon des journalistes de l'AFP. Comme depuis plusieurs semaines, ces proches d'otages réclament leur libération et ont obtenu de rencontrer après cette manifestation deux membres du cabinet de guerre, Benny Gantz et Gadi Eizenkot.

Les corps de deux femmes otages ont été retrouvés cette semaine dans des bâtiments près de l'hôpital al-Chifa. L'armée a également perdu 51 soldats, morts au combat à Gaza. Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie occupée. Cinq combattants palestiniens du Fatah, mouvement du président Mahmoud Abbas, ont été tués tôt samedi dans une très rare frappe aérienne sur Naplouse. Depuis le 7 octobre, plus de 200 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des colons et des soldats israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi la mort de plus de 80 personnes dans deux frappes de l'armée israélienne sur un camp de réfugiés géré par l'ONU à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza dévasté par les combats entre Israël et le mouvement islamiste.Au 43e jour du conflit, des centaines de personnes ont par ailleurs évacué le plus...

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