Il est louable d’organiser à Paris une conférence humanitaire pour les Palestiniens de Gaza mais il faut d’abord exiger d’Israël l’arrêt de ses bombardements et un
cessez-le-feu qui seul peut permettre la libération des otages israéliens détenus par le Hamas, en tout cas ceux qui sont encore en vie. Oui, je le dis, si l’attaque terroriste du Hamas sur le sol israélien a fait 1 200 morts civils et militaires et pris en otage 250 autres, Israël, quant à lui, en effectuant ses bombardements indiscriminés, est directement responsable de la mort de 10 000 civils palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants. L’ampleur démesurée des bombardements israéliens constitue un crime de guerre. En privant 2 millions de personnes d’un ravitaillement en eau, en nourriture, en médicaments, Israël commet un crime contre l’humanité. Les hôpitaux, les usines de dessalement de l’eau de mer, les boulangeries n’ont plus le combustible nécessaire à leur fonctionnement. Partout on peut voir la détresse de Gazaouis, des pères, des mères qui ont perdu leurs enfants et le regard poignant des survivants devant les gravats de leurs immeubles effondrés. Les jours passent et malheureusement je crains que sous nos yeux se déroule un véritable génocide.
Dans de nombreux pays, les populations mettent en doute la sincérité des nations occidentales qui ont une empathie très variable selon les peuples en souffrance et n’ont pas la même attitude à l’égard des pays agresseurs. En Syrie, au Liban, au Yémen, en Birmanie, au Soudan, les nations occidentales ont souvent été indifférentes au malheur des peuples. À l’inverse, en 2003 en Irak, les États-Unis ont fait une guerre totalement illégitime et en 2011, la coalition menée par la France contre Khadafi a conduit à une déstabilisation complète de ce pays et l’a plongé dans une guerre civile, une guerre de clans et une guerre d’influence alimentée par les pays voisins.
Pour en revenir à Gaza, je pense que seuls les États-Unis ont les moyens d’arrêter le bras armé d’Israël. Je leur conseille de s’y employer car le risque existe de voir toute la région s’embraser. S’il y a une guerre avec le Hezbollah, elle risque de s’étendre à l’Iran. Que tous les protagonistes prennent garde à ne pas se laisser entraîner dans une telle guerre car il n’y aurait que des perdants. Ce pourrait être la descente aux enfers pour Israël et pour le Liban, mais aussi pour l’Iran et les États-Unis.
Enfin, je voudrais dire à Israël qu’il est en train de se perdre moralement dans cette guerre et qu’il renie les enseignements de Moïse qui sont l’ossature du judaïsme.
Défendre les droits du peuple palestinien est juste et légitime. La paix au Moyen-Orient ne sera pas possible sans la création d’un État palestinien, de la Cisjordanie à Gaza, scellé sous l’égide de la communauté internationale.
Et s’il m’est permis de rêver, je voudrais demander au Hamas et au Hezbollah de cesser de réclamer la destruction d’Israël et de s’aligner sur ce qu’a été la position de l’OLP et de Yasser Arafat, c’est-à-dire la création d’un État palestinien à côté de l’État d’Israël.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.
commentaires (0)
Commenter